Le 23 décembre 1587, Henri III, de retour de guerre, fait jouer le Te Deum, pour célébrer sa victoire sur les reîtres et affirmer sa souveraineté sur l'église, et la Ligue qui à la faveur du peuple. Ce Te deum, cœur d'un cérémoniel nouveau et minutieusement orchestré par le roi, salue sa victoire, manifeste sa majesté et la toute puissance de sa volonté. Le roi exprime ainsi sa puissance face aux huguenots, aux ligueurs et au clergé auquel il impose son rituel.
Le Te Deum, chant liturgique d'action de grâce, vient-il de changer de fonction ? Serait-il un instrument de l'absolutisme ? Sera-t-il en passant dans le domaine cérémoniel profane un sujet d'inspiration artistique ?
[...] Qu'est-ce que le Te Deum ? Plusieurs hypothèses existent. Mais, la légende veut qu'en 387, lors du baptême de Saint Augustin, Saint Ambroise se soit écrié, à la sortie de l'immersion du nouveau chrétien : Te Deum laudamus ! (Nous vous louons, ô Dieu Saint Augustin aurait alors répondu, entamant ainsi un dialogue inspiré qui créa le Te Deum, chant de célébration de la toute-puissance divine qui venait de soustraire un homme au mal. Cet hymne d'action de grâce fut inclus dans la liturgie du monastère bénédictin de Lérins, puis passa à la liturgie ordinaire. [...]
[...] On commenca la cérémonie par les vespres, apres lesquelles le Panegyrique du roy fut prononcé avec beaucoup d'éloquence, par le Pére Soanen Prestre de l'Oratoire : & ensüite, on chanta le Te Deum & l'Exaudiat de chœurs de musique de la composition du sieur Charpentier. L'Evesque de Nevers y officia pontificalement." Mercure Galant, February 1687 (pp. 299-304) "Si plusieurs Corps celebres ont rendu les mesmes actions de graces avant l'Academie Royale de Peinture & de Sculpture, ce n'est pas qu'elle n'ait esté des premieres à donner des ordres pour s'acquiter d'un devoir si juste ; mais la longueur des preparatifs l'obligea de retarder l'effet de son zele jusqu'au Samedy 8 de ce mois. [...]
[...] Première partie de l'office divin qui se dit au point du jour, voire au milieu de la nuit Plain chant : genre musical sacré. Dans la musique occidentale médiévale, le plain-chant est : un chant a cappella, à une seule voix. Polyphonie En musique, on entend par polyphonie la combinaison de plusieurs voix indépendantes et pourtant liées les unes aux autres par les lois de l'harmonie. Le Mercure : Mercure Galant est un magazine français fondé à la fin du XVIIe siècle par Donneau de Visé dont le but était d'informer le public des sujets les plus divers et de publier des poèmes ou des historiettes. [...]
[...] Elle montre que le Te Deum, véritable fête qui en impose au peuple, fait appel à de nombreux corps de métiers n'ayant rien à voir avec la musique et génère de nombreuses dépenses dont la musique n'est qu'une infime part. Conclusion Aux XVIIème et XVIIIème siècles, la forme et la fonction du Te Deum laudamus, se modifièrent considérablement. Cet hymne d'action de grâce à Dieu se transforma en un hymne spectacle à la gloire du roi et participa à renforcer le mystère royal. [...]
[...] De plus, la réforme de la messe qui place le Mystère pascal au cœur de cette dernière ne lui permet plus de donner des sens multiples à l'action de grâce. La gloire du roi en est alors exclue. Le 30 mai 1638, le Clergé entend lecture d'une lettre du roi, dans laquelle il lui demande d'écrire aux diocèses, pour leur demander de faire dire la prière des Quarante Heures afin de recommander le roi serviteur de Dieu à la bonté divine et l'aider à triompher de ses ennemis. Parallèlement, le souverain demande, par circulaire, aux villes de célébrer la victoire. [...]
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