Aujourd'hui, nous allons aborder le sujet d'un projet politique datant de 1711, écrit par Fénelon, de son vrai nom : François de Salignac de la Mothe (né en 1651 et mort en 1715). Ce texte s'intitule Les Tables de Chaulnes ou encore « plans de gouvernement concertés avec le duc de Chevreuse pour être proposés au duc de Bourgogne ».
Tout d'abord nous allons replacer le contexte : Louis XIV est au pouvoir, Fénelon est devenu le précepteur du duc de Bourgogne en 1689 et même en exil, il continue d'avoir une grande influence sur celui-ci. L'héritier de Louis XIV est le Grand Dauphin. Celui-ci décède le 14 avril 1711 et c'est donc le duc de Bourgogne qui est appelé à la succession. Fénelon est lassé par la politique de Louis XIV et il en fait la critique dès que possible, il veut une réforme de l'Etat. C'est ainsi qu'en juin 1711, il écrit une lettre au duc de Chevreuse, un de ses grands amis, où il lui propose de se rendre à Chaulnes (qui est une propriété de campagne de Chevreuse) afin de mettre en place ces idées de réformes. Ce qui va lancer le feu aux poudres c'est le fait que Louis XIV veuille lancer un énième impôt pour renflouer ses caisses : le vingtième. En novembre 1711, ils se retrouvent donc et s'entretiennent sur les principes du règne prochain. En effet, il faut comprendre que Fénelon ne voyait entre son ancien élève et le trône qu'un vieillard (Louis XIV), donc tous les espoirs étaient permis. Une fois son ancien élève sur le trône, Fénelon se voyait bien Premier ministre.
Nous verrons aujourd'hui que les Tables de Chaulnes étaient une contestation et une réponse à l'absolutisme de Louis XIV.
[...] Aujourd'hui on pense plus volontiers que par ses idées novatrices il se situe plutôt comme le précurseur des Lumières. Les historiens admettent que Fénelon a fait preuve de beaucoup de clairvoyance dans la critique de l'absolutisme exercé par Louis XIV. Mais les Tables de Chaulnes ne tomberont pas dans l'oubli. En effet, un certain nombre de décisions prises par Louis XVI ressemblent étonnamment à des idées développées par Fénelon. De plus, on ne peut ne pas remarquer une certaine ressemblance entre la polysynodie de Philippe d'Orléans et le retour au pouvoir de la haute noblesse désiré Fénelon. [...]
[...] Nous verrons aujourd'hui que les Tables de Chaulnes étaient une contestation et une réponse à l'absolutisme de Louis XIV. Elles sont axées autour de plusieurs idées principales : tout d'abord réagir contre la centralisation du pouvoir qu'ont exagéré Richelieu et ses successeurs, ensuite remédier aux graves problèmes financiers que traversent la monarchie à cette époque et enfin aboutir vers une nouvelle ère avec une nouvelle monarchie constitutionnelle. Fin de la centralisation du pouvoir Une unification de l'administration du royaume : Concernant l'administration intérieure du pays, Fénelon propose d'adopter dans chaque diocèse le même schéma qui était appliqué en Languedoc, à savoir les assiettes dont nous reparlerons dans quelques instants (L.4). [...]
[...] Dans leur composition, Fénelon exige que ce soit l'évêque de chaque diocèse qui soit représentant. Fénelon ôtait ainsi à l'Eglise la liberté d'élire ses députés. En effet, il décide que l'évêque est un membre de droit des Etats. En prenant cette résolution, il donnait satisfaction à une réclamation des évêques de France datant de 1484. Une diminution du pouvoir royal au sein des Etats Généraux. Le Roi ne possède plus beaucoup de pouvoir sur cette assemblée. En effet, il ne peut plus influencer sur la désignation des députés. [...]
[...] En effet, comme on pu le constater un peu plus tôt, les Assiettes sont composées des seigneurs du pays. Pour lui, il convient d'instaurer dans toutes les provinces des Etats provinciaux dans lesquels la noblesse locale aura une place importante. Les seigneurs de haute noblesse entrent également dans la composition des Etats Généraux Composition ( ) d'un seigneur d'ancienne et haute noblesse, élu par les nobles (L.31-32). Le rêve de Fénelon et de bien d'autres réformateurs c'est une monarchie nobiliaire où une aristocratie épurée et rénovée contrôlerait l'autorité royale. [...]
[...] Les Tables de Chaulnes Problématique : une réponse et une contestation au règne de Louis XIV Introduction : Aujourd'hui je vais aborder le sujet d'un projet politique datant de 1711, écrit par Fénelon, de son vrai nom : François de Salignac de la Mothe (né en 1651 et mort en 1715). Ce texte, page 65 de votre fascicule s'intitule Les Tables de Chaulnes ou encore plans de gouvernement concertés avec le duc de Chevreuse pour être proposés au duc de Bourgogne Tout d'abord je vais replacer le contexte : Louis XIV est au pouvoir, Fénelon est devenu le précepteur du duc de Bourgogne en 1689 et même en exil, il continue d'avoir une grande influence sur celui-ci. [...]
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