Avec la période classique apparaissent une architecture de pierre (avec la création de voûte en encorbellement), la sculpture sur pierre avec inscription hiéroglyphique, et une céramique polychrome à motifs figuratifs. Cette écriture hiéroglyphique est utilisée principalement dans la région centrale du Peten et dans la vallée de l'Usumacinta. Elle est inscrite sur des stèles, autels, panneaux, escaliers et linteaux dans plus de deux mille sites : elle est donc la plus importante de l'Amérique centrale. Jusqu'ici, le texte le plus ancien était inscrit sur la stèle 29 de Tikal datée de l'an 292. Le dernier texte connu est mentionné sur le monument 101 de Tonina érigé en l'an 909. Aujourd'hui plus de 80% des glyphes ont été identifiés.
En quoi la compréhension des glyphes a modifié notre vision de la politique chez les Mayas classiques ?
[...] Un système rébus : tout en se prononçant de la même manière, certains glyphes ont une signification différente, ce qui complique le déchiffrement des mots qu'ils composent. Pendant longtemps, on a cru que les inscriptions ne concernaient que les mathématiques et le calendrier car les seuls glyphes déchiffrés étaient ceux des codex qui sont des textes religieux dont on ne parlera pas ici. B : Berlin et les glyphes-emblèmes Le déchiffrement de cette écriture a franchi une nouvelle étape en 1958, grâce à Heinrich Berlin, un épigraphiste qui se consacrait depuis des années à l'étude des pierres de Palenque. [...]
[...] Pour témoigner de leur grandeur, ces monarques ne laissent pas que des édifices ; avec leur somptueux matériel funéraire, ils veulent prouver que renommée et richesse les accompagnent même lors de l'ultime voyage à Xibalba, le Royaume d'Outre-tombe. Accession au pouvoir : cette cérémonie, très importante dans le contexte de la vie de cour, est à l'origine de plusieurs glyphes dont les significations diffèrent. L'avènement d'un souverain est toujours l'occasion de fêtes et de rituels : on sacrifie, on absorbe des substances hallucinogènes, on brûle de l'encens. L'expression représentée le plus souvent traduit le rite d'enroulement du bandeau autour de la tête du souverain. [...]
[...] La disposition des stèles devant les structures n'était pas due au hasard : en fait elles étaient plutôt organisées en sept groupes. Dans chacun de ces groupes, la période couverte par toutes les dates gravées sur les stèles ne dépassait pas la durée moyenne d'une vie humaine, ce qui évoquait immédiatement la possibilité d'attribuer à chaque groupe la fonction d'enregistrer un règne, ce qui s'est révélé exact. Le premier monument d'une série présente un personnage, habituellement un jeune homme, assis dans une niche au-dessus d'une plateforme ou d'un socle ; deux dates importantes sont inscrites sur cette stèle : l'une est celle d'accession au pouvoir du jeune homme, l'autre indique sa date de naissance. [...]
[...] Autosacrifice : L'autosacrifice est une prérogative réservée à ceux qui détiennent le pouvoir religieux et politique. De nombreux textes, illustrés par des bas-reliefs, racontent que lorsque la situation réclame un sacrifice, les rois et les reines font jaillir leur propre sang après avoir frénétiquement dansé et absorbé des substances hallucinogènes qui les font entrer en transe. Les hommes se perforent alors le pénis avec une pointe d'obsidienne acérée ou des épines végétales, et passent dans les trous de fins fils de paille. [...]
[...] Seigneur : Ce glyphe est l'un des plus importants et des plus utilisés dans les documents écrits que nous ont laissés les Mayas. Dans ce contexte, le sens du mot seigneur n'est pas religieux mais définit celui qui détient le pouvoir absolu, à savoir le roi. Parfois, ce mot est accompagné d'un titre plus spécifique, comme Seigneur de la Montagne, premier Seigneur de l'Arbre, Seigneur sacré du Ciel ou encore Seigneur Cacao. La plupart des spécialistes considèrent que la monarchie était l'organisation politique centrale de la civilisation maya. [...]
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