Sortir de la Guerre : un défi européen (1917-1920)
Le général de Gaulle parlait à propos de la période 1914-1945 d'une nouvelle « guerre de trente ans ». La sortie de la guerre est un concept qui permet d'envisager un phénomène dynamique. En effet, comme l'invite à penser l'expression de De Gaulle, les conséquences de la Grande guerre (1914-1918) ont été à long terme. Que ce soit de l'Angleterre à la Russie, les sorties de guerre sont différentes, plus ou moins longues, et plus ou moins violentes. Néanmoins, la sortie de guerre immédiate semble prendre fin vers 1920 Une chose est sûre, la sortie de guerre commence véritablement au début de 1917, peu de temps après la défaite allemande à Verdun.
Comment sortir de la guerre en Europe ? Pire : comment entrer dans la paix ? Quelles évolutions sur le plan européen cela implique-t-il ?
[...] Les usines d'armement et de véhicules de guerre vont devoir se reconvertir sous peine de faire faillite. La femme qui avait pris le relai de l'homme à l'arrière se retrouve en grande partie au chômage ce qui crée un mécontentement certain d'autant plus que des politiques de réinsertion des soldats sont à l'œuvre : en France, la loi du 22 novembre 1918 oblige le patron à reprendre son ancien employé. Pour la France, il faut aussi penser à la reconstruction puisque tous les combats se sont passés en ses terres. [...]
[...] De plus, les traités de paix et donc le traité de création de la SDN ne sont pas ratifiés par les Etats-Unis malgré le fait que Wilson ait passé plus de six moins à Paris pour défendre ce projet, et ce, à la veille d'élection aux Etats-Unis. Tout ceci à cause de la hiérarchisation des priorités étasuniennes. L'Asie serait plus importante que l'Europe. Un souci d'efficacité se fait aussi ressentir : la SDN n'a jamais eu de force armée en propre et, de ce fait, dépendait des grandes puissances pour l'application de ses résolutions, que ce soit les sanctions économiques ou la mise à disposition de troupes en cas de besoin. [...]
[...] Tout débute avec la sévère défaite de Caporetto. Cette défaite italienne d'octobre 1917 marque un tournant. Pour Rochat, c'est le moment crucial de la guerre qui a mis en évidence toutes les contradictions et a précipité des décisions de longue durée (L'Italie dans la Première Guerre Mondiale). Cette défaite marque l'incompétence de guerre de l'Italie notamment à cause de l'absence de solidarité nationale et de buts de guerre clairement définis en Europe. Cet échec fait naître des ambitions de construction d'une nation guerrière forte notamment chez un certain Mussolini. [...]
[...] Comment sortir de la guerre en Europe ? Pire : comment entrer dans la paix ? Quelles évolutions sur le plan européen cela implique-t-il ? Après avoir étudié les sorties de guerre des différents belligérants suivant leur statut, il conviendra de relativiser la sortie de guerre qui n'est souvent qu'UNE sortie de guerre pour en commencer d'autres. Enfin, nous verrons les changements que provoque l'entrée dans la paix : la naissance d'une nouvelle diplomatie européenne et l'émergence de nouvelles forces. [...]
[...] La conférence de Paris s'ouvre le 18 janvier 1919. Nouveauté : les vaincus ne sont pas conviés pour négocier la paix. C'est donc les quatre grands vainqueurs qui vont se charger de régler les affaires d'après-guerre : la France représentée par Clémenceau, l'Angleterre par Lloyd George, les Etats-Unis par Wilson, et, invités de dernière minute, l'Italie et Orlando (même s'ils se retirent faute de satisfaction). La Russie est la grande absente notamment à cause de sa situation interne et de la paix séparée signée à Brest-Litovsk. [...]
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