Quand on aborde le sujet de la sorcellerie au début du 17ème siècle, on se rend compte que l'on traite beaucoup plus des différents contextes politiques, religieux ainsi que de la hiérarchisation de genre dans la société moderne que des réelles pratiques superstitieuses. En effet, les condamnations pour sorcellerie n'ont souvent rien à voir avec les pratiques occultes. L'augmentation conséquente du nombre de procès pour sorcellerie dans le premier 17ème siècle a pour fondement le contexte politique difficile de l'époque, l'affirmation de l'Etat Absolu ainsi que la contestation par l'Autorité royale des pratiques culturelles des paysans.
Ainsi, on peut se demander quelle est le rôle de la religion dans ces procès, est- il plus important que celui du politique ? De même quelle est la place des Magistrats dans ces persécutions?
Nous verrons donc tout d'abord l'influence du contexte politique et religieux sur ces persécutions, puis, la place de la sorcellerie dans la société rurale, et enfin, le rôle des juges dans cette chasse aux sorcières.
[...] Situation politique du Royaume b. Le procès de Leonora Galigaï 2. La sorcellerie dans la société paysanne a. Les pratiques de sorcellerie b. Les personnes accusées de sorcellerie c. Les causes culturelles et sociales de cette vision 3. Le corollaire de la chasse aux sorcières: les persécutions par voie de justice a. Un procès type b. [...]
[...] MUCHEMBLED Robert, Magie et sorcellerie en Europe : du Moyen âge à nos jours, Paris, A.Colin p. MUCHEMBLED Robert, Le temps des supplices : de l'obéissance sous les rois absolus : XVe-XVIIIe siècle, Paris, A.Colin p. PERROT Michelle, L'Histoire des femmes en Occident, t.4. PUZELAT Michel, La vie rurale en France XVIème- XVIIIème siècle, Paris, Sedes VILLENEUVE Roland, Les procès de sorcellerie, Paris, Payot p. WALTER Scott, Histoire de la démonologie et de la sorcellerie, Paris, Slatkine p. Plan 1. [...]
[...] La dénonciation jouait un rôle essentiel : dans les villages, chacun épiait son voisin. Le flagrant délit de sorcellerie n'existait presque pas, mais les gens étaient dénoncés de façon anonyme par la rumeur publique (il existait même des découvreurs de sorcières). Le piqueur était chargé de chercher la marque diabolique sur le corps de la supposée-sorcière en piquant avant des épingles des zones suspectes. Si l'accusée ne se dénonçait pas, on écoutait attentivement la déclaration des témoins. Les magistrats comptaient surtout sur la torture pour faire avouer l'accusé. [...]
[...] Les personnes accusées de sorcellerie Malgré la pression des autorités incitant les paysans à dénoncer tout individu et surtout toute femmes ayant des pratiques suspectes, pour les paysans toute femme n'est pas une sorcière en puissance. Seule est réputée telle, celle qui est depuis longtemps condamnée socialement par le village. Cette sorcière correspond à un stéréotype : elle est veuve ou célibataire, âgée entre 40 et 60 ans, vivant parfois un peu isolée. Elle est pauvre sans être dans la plus noire misère. Elle est redoutée pour ses pouvoirs, sa mauvaise langue. Ainsi, les accusations de sorcellerie sont plus souvent un prétexte afin d'évincer des concurrents, d'affaiblir de grandes familles. [...]
[...] Il lui faut une cause à ses malheurs et celle-ci est toute trouvée par la présence démoniaque de Satan qui se sert des sorciers et surtout des sorcières pour semer le mal. Pour cette société, les boucs émissaires sont principalement les femmes. En effet, la vision des femmes à cette époque est très négative. Cet antiféminisme est largement diffusé par les élites ecclésiastiques qui pensent que l'utilité de la femme se résume à la reproduction et au foyer domestique et que leur aptitude à s'engager plus facilement sur le chemin de la sorcellerie provient de ce qu'elles sont plus crédules, plus impressionnables et plus bavardes (transmission des cérémonies de magie). [...]
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