Face au séisme déclenché dans les campagnes par les ruptures de l'été 1789 qui marquèrent l'entrée de la France dans la Révolution, la période 1792/1799 ne fut que bouleversements et mutations. Les députés de la Convention thermidorienne puis du Directoire tentèrent d'apaiser cette révolution paysanne en prenant des décrets qu'ils voulaient favorables au monde rural mais qui ne firent souvent qu'attiser le mécontentement et pousser les paysans dans l'opposition à la Révolution (...)
[...] Mais les bourgeois urbains devenues propriétaires fonciers par la vente des biens nationaux souhaitent obtenir le maximum de garanties et de profit, qu'ils vivent sur les domaines ou loin des terres, en ville. C'est ce qui explique l'hostilité du monde rural pour les villes, qui ne s'atténuera qu'avec le Code Civil, ou Code Napoléon, de 1804. Cinq cents mille nouveaux propriétaires apparaissent entre 1789 et 1816, nombre aussi accentué par le décret du 7 mars 1793 qui impose le partage égalitaire entre les héritiers. [...]
[...] Les paysans refusent donc de mettre en application les volontés de la Convention. Cela illustre le déclin de l'autorité dans les campagnes qui avait débuté quand les nobles émigrèrent. Mais à partir de 1795 surtout et la mise en place du Directoire, cette perte d'autorité accentuée par la guerre civile, les désertions, les difficultés économiques, la sous- administration, se traduit par une extraordinaire régression de la sécurité et une remontée spontanée du brigandage, comme en témoignent certaines gravures. Ces pillages sont souvent l'œuvre des soldats et les ruraux en sont victimes, mais on assiste aussi à une montée de la violence des campagnes entre elles, avec l'entrée dans l'anti-révolution des campagnes de l'Ouest. [...]
[...] Face au séisme déclenché dans les campagnes par les ruptures de l'été 1789 qui marquèrent l'entrée de la France dans la Révolution, la période 1792/1799 ne fut que bouleversements et mutations. Les députés de la Convention thermidorienne puis du Directoire tentèrent d'apaiser cette révolution paysanne en prenant des décrets qu'ils voulaient favorables au monde rural mais qui ne firent souvent qu'attiser le mécontentement et pousser les paysans dans l'opposition à la Révolution. Pourquoi ces efforts ont-ils été incompatibles avec les attentes des paysans ? [...]
[...] Elle nationale donc les biens du clergé qui deviennent biens nationaux : cette mise en vente met 400 millions de livres d'immeubles sur le marché, mais sa seule fin était de faire rentrer de l'argent dans les caisses publiques et les conditions de vente avantageaient donc les riches. Face à la concurrence de la bourgeoisie, les paysans qui s'étaient portés acquéreurs et qui n'avaient pu obtenir que quelques satisfactions ici et là, se constituèrent en syndicats paysans pour lutter contre et acheter de grands domaines à plusieurs, comme dans le Fard ou la Nièvre. La vente des biens nationaux s'étend du des années, de 1790 à 1800. [...]
[...] Pourquoi cela n'a-t-il pas abouti ? La quête de la nourriture a toujours été l'activité dominante de l'humanité, c'est pourquoi la production de nourriture marque souvent les paysages et les hommes. Avant la Révolution, les paysans composent 90% de la population active et fournissent presque tout l'impôt direct. Durant la seconde moitié du XVIIIème siècle, les physiocrates menés par Quesnay (auteur de l'article Grains en 1757 dans l'Encyclopédie) prennent conscience que la terre est la source essentielle d'enrichissement d'un pays, tandis que l'industrie et le commerce ne font que transformer ou échanger des produits de la terre. [...]
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