A partir de 1850, les pays de l'ouest européen ainsi que les Etats-Unis, connaissent une forte industrialisation plus communément appelée « première révolution industrielle ». Les différents états se lancent dans une course à l'industrialisation et à la modernisation. Certains états sont désormais unifiés comme l'Italie avec l'aide de Napoléon III en 1850, ou encore l'Allemagne avec le chancelier Bismarck en 1871. La France ressort de la guerre de Prusse humiliée, faible et amputée de deux régions : l'Alsace et la Lorraine. La colonisation semble être un moyen de redonner aux Français une place sur la scène internationale et cette expansion se réalise durant le XIXème siècle ainsi qu'au début de la première moitié du XXème siècle. La France développe le second empire colonial au monde, derrière l'Angleterre ; il s'étend en 1939 sur 12,898 millions km² et comprend 70 millions d'habitants. Il inclut de nombreux territoires sur tous les continents et rassemble donc une diversité de cultures. Sur la période qui s'étend de 1870 à 1945, se concentrent d'importantes modifications qui bouleversent profondément les sociétés européennes, et par conséquent leurs empires coloniaux. Sur le plan historique dans un premier temps avec un enchaînement de trois conflits majeurs, où les colonies sont lourdement mises à contribution pour soutenir la France. Aussi, l'industrie française, avec l'essor du capitalisme et de la spéculation, permet une exploitation plus intense des ressources humaines et matérielles des colonies, et la création rapide et accélérée de grandes fortunes. La politique française, qui cherche à cette période une certaine stabilité, se sert de la question coloniale pour rassembler les Français autour d'un intérêt commun. Enfin, le monde intellectuel et artistique permet d'informer la société française des pratiques culturelles indigènes ainsi que de celles employées par les colons.
La société française face à son empire colonial de 1870 à 1945 : un consensus national ? (...)
[...] Une solution face aux crises économiques Au cours de la période étudiée, la France fut touchée par deux Grandes dépressions. La première débute à Viennes en 1873 et durera jusqu'en 1896. Face au ralentissement ou stagnation économique, la France, comme de nombreuses nations européennes, se lance dans une nouvelle vague de colonisation. Jules Ferry l'explique à la Chambre des Députés, la politique coloniale est fille de la politique industrielle. Par la suite, la crise économique des années trente accélère la création d'économies impériales Les flux financiers vers les colonies s'accroissent considérablement. [...]
[...] Ainsi, celui-ci se confond peut-être au début avec les partisans de l'idée coloniale. Ce n'est qu'en 1883, le 30 octobre, qu'une Société française de la colonisation forte de 800 adhérents, imagine de demander l'appui moral et politique de parlementaires pro coloniaux et demande à Jules Ferry en 1886 de devenir son président. Cette société se révèle inefficace. Le Parti Colonial nait le 15 juin 1892 à travers l'adhésion de 42 députés. En 10 ans, le groupe colonial devient le plus important de la Chambre après le groupe agricole. [...]
[...] Un particulier quelconque, quittant la France, va demander au bureau chargé de la répartition des terrains une concession en Algérie. On lui présente un chapeau avec des papiers dedans, et il tire un numéro correspondant à un lot de terre. Ce lot, désormais, lui appartient. Il part. Il trouve là-bas, dans un village indigène, toute une famille installée sur la concession qu'on lui a désignée. Cette famille a défriché, mis en rapport ce bien sur lequel elle vit. Elle ne possède rien d'autre chose. L'étranger l'expulse. [...]
[...] Les pays colonisés fournissent ainsi aux Etats européens les produits bruts, agricoles ou industriels dont ils ont besoin, et ces derniers leur procurent des objets manufacturés. La France a elle aussi accès à de nouveaux débouchés lui permettant de répondre aux barrières douanières établies par l'Allemagne et le Royaume-Uni. Elle peut investir, grâce à son Empire colonial les capitaux excédentaires qu'elle possède. André Chautemps, ministre des colonies, est ainsi considéré, en 1895, comme un second ministre du commerce Les français s'intéressent également aux chemins de fer syriens, contrôlant déjà ceux de Yunnan, en Chine. [...]
[...] Au premier rang de ces forces nouvelles, il faut sans doute placer une certaine catégorie de militaires, essentiellement les marins et les hommes de l'armée d'Afrique Pour ceux-ci, l'expansion hors d'Europe constitue toujours une sorte d'impératif moral, pieusement maintenue depuis 1815 en même temps qu'une volonté tenace de revanche, tout au moins de compétition active, à l'égard de la Grande-Bretagne. C'est grâce à la colonisation, écrit Gaffarel (qui enseigne l'histoire à la faculté des Lettres de Dijon), que l'homme prend possession de son domaine, qu'il dompte et assouplit la nature, qu'il répand la civilisation. Il n'y a pas de spectacle plus noble que celui-ci. La France doit donc poursuivre la grande tradition de l'expansion outre- mer. Et il ne s'agit pas seulement pour elle de rester fidèle aux leçons de son passé. [...]
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