Séparation Eglise Etat, gallicanisme, modèle eusébien, modèle gélasien, laïcité, loi de 1905, guerres de religion
Il est retracé à travers cet exposé, le processus de sécularisation de l'Etat depuis le XVe siècle. L'introduction permet de remonter jusqu'à la date de conversion au christianisme de l'Empereur Constantin, et la conclusion permet d'arriver jusqu'à la loi sur l'interdiction du port de la burqa votée fin 2010.
[...] Le processus de séparation est également favorisé à l'aube du XXe siècle par l'exacerbation des tensions entre le Vatican et la France qui conduit à une rupture des liens diplomatiques. En effet, le président de la République, Emile Loubet, rend visite au roi d'Italie Victor-Emmanuel III à Rome rattachée au Royaume d'Italie en 1870. Ainsi la visite d'Emile Loubet est perçue par le pape Pie X comme la reconnaissance de l'annexion des Etats pontificaux à Rome et la perte d'autorité du Saint-Siège. [...]
[...] Mais bien souvent, on renvoie la laïcisation de l'Etat français à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905. Cette sécularisation est cependant le résultat de la libération progressive de l'Etat de la tutelle religieuse, que l'on peut aisément faire remonter au XVe siècle. De même, la loi de 1905 ne règle pas l'ensemble des rapports entre l'Eglise et l'Etat, mais elle ouvre plutôt la voie à une institutionnalisation croissante de la laïcité. On analysera en quoi la laïcité française actuelle, entérinée par la loi de 1905, est issue d'un long processus d'émancipation de l'Etat vis-à-vis de la tutelle religieuse. [...]
[...] Napoléon ajoute également des articles qui vont venir définir la police des cultes sous l'inspiration du concordat d'Ancien Régime d'inspiration gallicane, soumettant d'autant plus le clergé au pouvoir public. Ces articles reconnaissent et englobent les cultes protestants dès 1802, et le culte israélite sera admis plus tardivement en 1808 par plusieurs décrets. On voit l'apparition de la notion d'un Etat civil imposé par ces articles organiques ajoutés par Napoléon. Ce texte va rendre au christianisme une place importante, voire dominante, dans la société. [...]
[...] Une fois au gouvernement, Gambetta abandonne les dénonciations caricaturales du catholicisme et vient préciser le sens de son action politique. Il s'agit ainsi pour la IIIème République, non pas de combattre la religion, mais le cléricalisme, à travers l'usage politique qui était fait de celui-ci par les ennemis de la République. Le 4 mai 1877, à l'occasion d'un discours prononcé à la Chambre des Députés, Gambetta formule sa célèbre maxime : « Le cléricalisme, voilà l'ennemi ». La coexistence de l'Eglise et de l'Etat ne semble donc plus être envisageable, à moins que l'Eglise abandonne son pouvoir d'oppression sociopolitique. [...]
[...] Le 18 octobre 1685, l'édit de Nantes finit par être révoqué par la signature de l'édit de Fontainebleau signé par Louis XIV. Ce dernier souhaite en effet unifier son royaume au niveau religieux et politique et donc réduire le protestantisme au profit de la foi catholique. La révocation de l'édit de Nantes marque donc un pas en arrière dans le processus de séparation de l'Eglise et de l'Etat. D'une part, l'institutionnalisation du gallicanisme vient affaiblir le Saint-Siège en accordant davantage d'indépendance à l'Eglise de France. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture