Pêche des sardines à Belle-Île, royaume de France, XVIIIe siècle, ADM Archives Départementales du Morbihan, Bretagne, Ancien Régime, commercialisation des sardines, influence de la pêche, influence religieuse, influence sociale, influence familiale, Saint-Malo, marins-pêcheurs, poisson, Louis XV, commentaire de texte
Le document est un texte écrit en 1728 décrivant le déroulement du processus de pêche à la sardine à Belle-Île. L'auteur est inconnu. Il réside désormais aux archives de la Bretagne, d'où la note "ADM" qui signifie "Archives départementales du Morbihan", étant donné que Belle-Île-en-Mer fait partie du Morbihan. En 1728, c'est Louis XV (a régné de 1715 à 1774) qui est alors au pouvoir en France. Cette année correspond à celle du Congrès de Soissons (ville en France, non loin de la région parisienne) : une grande conférence diplomatique où plusieurs puissances européennes sont présentes. Elle a pour but de cesser la guerre anglo-espagnole (1727-1729), mais se soldera finalement par un échec. Nous verrons que la menace britannique peut s'avérer être une contrainte pour la pêche bretonne. Il faudra attendre le traité de Séville en 1729 pour qu'un accord soit conclu.
[...] (Une moyenne de 200 livres pour louer une presse à sardines à l'année.) Ce succès de la pêche à la sardine est dû notamment au fait que la demande de sardines bretonnes a explosé depuis la seconde moitié du XVIIe siècle (surtout dans le Languedoc et le Midi méditerranéen), en raison de la surexploitation de cette pratique dans la mer méditerranée. Par conséquent au XVIIIe, le poids de l'offre de sardines dans le Royaume de France est très élevé afin de répondre à la demande. [...]
[...] La pêche des sardines au XVIIIe siècle A. L'équipement > La chaloupe Dimensions : - 8 à 9 m de long - environ 2,37 m de large - environ 0,97 m de profondeur 2 mâts (inclinés de 10 degrés vers l'arrière) : - Le grand mât = mesure la même longueur que le bateau lui-même, la grand- voile y est accrochée. - Le mât de misaine = mesure la moitié du grand mât. « Misaine » est juste le nom que l'on donne à ce mât, il n'a pas de signification particulière. [...]
[...] Le prix de la rogue était décidé par les fournisseurs (Ex. : Saint-Malo), ce qui provoque des crises potentielles lors de hausses des prix qui peuvent, après le processus économique, détériorer la vie de la famille du pêcheur. Les femmes de pêcheurs prenaient donc souvent quelques dettes auprès des fournisseurs de rogues pour pouvoir se fournir (achat de crédits). > Les filets Chaque chaloupe dispose de 10 à 12 filets (l.11) de 20 à 30 brasses. Une brasse correspond à 2 bras tendus = 5 pieds. [...]
[...] Toute la conception de ces équipements est contrôlée par des normes mises en place par l'État. Le texte précise que l'ordonnance de la Marine de 1684 a notamment fixé les mesures de longueur des mailles du filet (l.14). B. Les méthodes employées La chaloupe peut paraître lourde, mais pour faciliter la pêche, on concevait des bateaux non seulement maniables, mais déjà très légers. Les marins-pêcheurs font en sorte de diriger la chaloupe dans le sens opposé à la marée, de manière à croiser les vagues. [...]
[...] Conclusion Malgré une pêche à la sardine qui semble au premier abord très rentable et bénéfique pour la région de Belle-Île au XVIIIe siècle, on constate que, de la même façon que la révolution industrielle qui surviendra plus tard, les principaux protagonistes de cette grande aventure (les pêcheurs et leur famille) sont exploités, menacés par de multiples crises et peinent à subsister. Ils sont victimes de la conjoncture et d'un système commercial ne profitant qu'aux riches négociants. Celui-ci est en plus très fragile du fait que la mer et les populations de sardines peuvent souvent se montrer capricieuses. Malgré ces désavantages flagrants, cette pratique si chère aux côtes bretonnes perpétue par la suite, et se poursuit même encore de nos jours. [...]
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