Depuis la Mésopotamie, au troisième millénaire avant J-C, et Hammourabi, souligner la relation qui unit le roi à Dieu permet de s'approprier le pouvoir par le droit. Plus tard, cette relation avec Dieu est matérialisée au travers de la cérémonie du sacre, notamment dans la Bible, celui de Saül et des rois juifs qui lui succèderont. La tradition du sacre, cérémonie au cours de laquelle le roi reçoit l'onction et les prérogatives de sa puissance, sera la marque de la royauté en France depuis Pépin le Bref, qui se fera sacrer afin de légitimer son « coup d'état », jusqu'à Charles X. Cependant, le sacre n'a pas toujours eu la même importance et la même influence sur la royauté de 751 à 1830. Dans quelles mesures le sacre a-t-il une influence sur la royauté ? Pour pouvoir évaluer l'importance de l'influence du sacre sur la royauté, il convint de s'interroger sur le rapport entre le sacre et la légitimité. Ainsi, le sacre a été au départ créateur de légitimité pour le Roi (I) mais dès que le roi devient souverain et souhaite affirmer sa puissance, le sacre ne devient qu'un élément secondaire, confirmatif de légitimité (II).
[...] Ainsi, le sacre change peu à peu de nature, de créateur il devient confirmatif de légitimité. II- le sacre confirmatif de légitimité La rivalité qui oppose le roi et l'église est symbolisée par la rivalité entre Philippe le Bel et le premier représentant de l'Eglise, Boniface VIII, cette opposition permet au roi de conquérir son indépendance vis-à- vis du pape mais le sacre reste cependant un acte de premier plan, il ne devient secondaire qu'au moment de la succession de Charles VI et la naissance de la notion de continuité du pouvoir royal l'indépendance du roi de France vis-à-vis du pape Le développement rapide de la souveraineté royale à partir de la seconde moitié du XIIIème siècle conduit à repenser les rapports du roi avec l'Eglise et plus précisément avec le premier de ses représentants, le pape qui commande le statut de l'Eglise de France. [...]
[...] Le conflit prend fin lorsque le Roi réuni un conseil œcuménique et accuse le pape d'hérésie. Le pape échappe aux fidèles du roi grâce à la population d'Agnani mais meurt en 1303, son successeur Clément un français est favorable à Philippe le Bel, l'église de France gagne alors un statut particulier et devient indépendante. la notion de continuité du pouvoir royal Le statut du sacre a définitivement changé au moment de la succession de Charles VI en 1423. La question de l'instant où le roi devient roi se pose, deux conceptions s'opposent alors, ceux qui estiment que le roi n'est roi qu'à partir de son sacre, une autre conception remontant à des ordonnances de Charles VI selon laquelle en cas de mort du roi son fils aîné devient immédiatement roi. [...]
[...] La cérémonie du sacre consiste en un rite qui frappe les mentalités les moins évoluées et constitue un élément concret pour soutenir une doctrine du pouvoir royal. Au cours de la cérémonie, le charisme du roi est renforcé par plusieurs rites, le premier dans le déroulement de la cérémonie est le rite de l'élection, il remonte aux francs qui procédaient à l'élection du roi par acclamation. Par la suite, cette élection se transforment en une fiction, l'évêque consécrateur désigne le roi à l'approbation des évêques, des grands et du peuple qui déclarent nous approuvons et voulons qu'il en soit ainsi le roi fort de ce soutient à la fois des grands du royaume et du peuple peut exercer pleinement des prérogatives qu'il reçoit au moment de la remise des insignes royaux. [...]
[...] Désormais, au moment du sacre, le roi n'est pas dans la position de faiblesse qui était la sienne auparavant. L'instantanéité de la succession allait être assortie d'un rite observé pour la première fois à Saint Denis aux obsèques de Charles VI. Une fois le roi mort, on crie au balcon de la chambre du roi : le roi est mort puis après un silence vive le roi ! ce rite avait le mérite de frapper les imaginations populaires et créait dans la société le réflexe de la continuité royale. [...]
[...] La seconde phase du conflit est déclenchée par l'arrestation de l'évêque de Pamiers et sa comparution devant le roi, cet évêque est un admirateur de Boniface VIII, moins de Philippe le Bel. Le pape répond par une autre Bulle ausculta filli écoute fils, les préceptes du maître il rappelle que le roi n'a pas à juger les clercs. A son tour Philippe le Bel va réagir en réunissant à Notre Dame de Paris, les prélats, barons et représentants de la ville, le 16 avril 1302. [...]
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