Pourquoi la Russie s’associe-t-elle à un premier partage de la Pologne en 1772 ?

Résumé du document

Le terme de « partage de la Pologne » désigne les partitions successives de la Pologne au XVIIIe siècle, entre la Prusse, l'Autriche et la Russie. En effet, à trois reprises, en 1772, 1792, et 1795, ces puissances continentales se sont alliées pour opérer à un démembrement de la Pologne à leur profit, menant à la disparition pure et simple de l'Etat Polonais en 1795 et ce jusqu'en 1918. Deux principaux facteurs peuvent expliquer ces partitions de la Pologne : Tout d'abord, la position stratégique de la Pologne en Europe continentale, située aux confins de trois empires puissants au XVIIIe siècle et de fait soumise à l'appétit expansionniste de ces états. L'autre facteur réside dans l'anarchie interne dans laquelle se débat la Pologne depuis la fin du XVIIe siècle, et la faiblesse croissante de l'Etat polonais, devenu progressivement, de fait, un protectorat russe. Dès lors, le contexte du premier partage de 1772 survient dans la coïncidence, au détriment de la Pologne, de ces deux facteurs. Dans cette perspective, nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi la Russie s'associe à un premier partage de la Pologne en 1772.

Extraits

[...] Pourquoi La Russie s'associe-t-elle à un premier partage de la Pologne en 1772 ? Le terme de partage de la Pologne désigne les partitions successives de la Pologne au XVIIIe siècle, entre la Prusse, l'Autriche et la Russie. En effet, à trois reprises, en et 1795, ces puissances continentales se sont alliées pour opérer à un démembrement de la Pologne à leur profit, menant à la disparition pure et simple de l'Etat polonais en 1795 et ce jusqu'en 1918. Deux principaux facteurs peuvent expliquer ces partitions de la Pologne : Tout d'abord, la position stratégique de la Pologne en Europe continentale, située aux confins de trois empires puissants au XVIIIe siècle et de fait soumis à l'appétit expansionniste de ces états. [...]

[...] Dans cette perspective, nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi la Russie s'associe à un premier partage de la Pologne en 1772 ? Ainsi, en étudiant d'une part, la situation de la Pologne avant 1772, et d'autre part, la situation diplomatique entre les puissances continentales et le processus diplomatique qui a mené à ce premier partage, nous pouvons faire ressortir les raisons pour lesquelles la Russie y participe. Il convient tout d'abord de souligner les difficultés de la situation de la Pologne avant 1772. [...]

[...] C'est donc la Prusse qui va proposer le plan de partage de la Pologne, dès 1768. Ce projet trouve un écho favorable en Autriche auprès de l'empereur Joseph II, malgré les réticences morales de Marie-Thérèse : Tout comme la Prusse, l'Autriche redoute la mainmise totale de la Russie sur la Pologne et veut également sa part du gâteau Concernant la Russie, des arguments pour lui faire accepter le plan de partage s'accréditent : Il s'agit tout d'abord de mettre fin à l'isolement international dans lequel ses triomphes ont placé la Russie. [...]

[...] Jean Carpentier et François Lebrun, Histoire de l'Europe collection Points Histoire Paris, Editions du Seuil. Valérie Sobotka, La Pologne, des origines au partage de 1795 sur clio.fr, janvier 2000. Hélène Carrère d'Encausse, Catherine II : Un âge d'or pour la Russie collection Pluriel Paris, Fayard. Hélène Carrère d'Encausse, Catherine II : Un âge d'or pour la Russie collection Pluriel Paris, Fayard. [...]

[...] Toutefois, au sein de cet équilibre, la Russie constitue une puissance dont l'ascension est notable. Mais ses victoires, en Crimée et sur l'Empire Ottoman notamment, effraient les autres puissances européennes. Ainsi, l'inquiétude grandit tout particulièrement en Autriche, face aux succès russes sur l'Empire Ottoman et à la hausse de l'influence russe en Europe. Dans les années 1760, l'Autriche effrayée se sent menacée par la montée de la puissance russe et menace d'entrer en guerre contre celle-ci. La même inquiétude se manifeste en Prusse, notamment autour de la question polonaise, Frédéric II voyant d'un mauvais œil la prépondérance russe en Pologne. [...]