L'Union de Kalmar, instituée en 1397, unissait les royaumes du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Mais la domination sans partage du Danemark entraîna une succession de révoltes, en particulier au sein de l'aristocratie et du peuple suédois. Ainsi, et depuis la mort de la reine Margareta en 1412, le Danemark ne parvient plus à garantir la stabilité de sa domination sur la Suède. Dès lors, le XVe siècle voit se succéder victoires des nationalistes et soumissions ponctuelles à la monarchie danoise. Cette période, riche en événements politiques et militaires, ne prend pas la forme d'une guerre classique entre deux Etats indépendants, mais constitue plutôt une forme larvée de guerre d'indépendance: en effet, c'est l'idée même d'Union qui est combattue au fur et à mesure que les successions (Erik de Poméranie en 1412, Christophe III en 1441, Christian Ier en 1448, Hans en 1481) perdent de leur légitimité et qu'elles sont régulièrement contestées par l'aristocratie suédoise.
Ainsi, lorsque Christian II est couronné en 1518 et qu'il s'attaque à la Suède, alors sous la régence de Sten Sture le Jeune, on ne peut passer sous silence ces cent ans de conflit, qui ont exacerbé le nationalisme suédois. Toutefois, de 1518 à 1523, on assiste à de brusques retournements de situation qui aboutissent le 6 juin 1523 au couronnement de Gustav Vasa, comme roi d'une Suède dorénavant indépendante. Son règne, sous le nom de Gustav Ier, durera jusqu'en 1560, et sera déterminant dans la construction et l'affermissement du nouvel Etat suédois.
[...] Le projet fait long feu, et les deux protagonistes se ravisent, avec l'assurance que Gustav Ier ne les punira pas. Une autre révolte a lieu en 1527, sous le commandement de celui qui se fait appeler le Dal Junker gentilhomme de Dalécarlie Ce personnage, largement mystérieux, se présente comme le fils de Sture le Jeune, et trouve un certain soutien populaire, en particulier au sein de la population catholique. Ses milices sont défaites en Les enseignements: La révolte menée par le Dal Junker aurait pu être classée parmi les réactions de la tradition face au modernisme, puisque la plupart de ses partisans étaient attachés à la foi catholique. [...]
[...] 1528: fin de l'insurrection. 1532: révolte des cloches qui oppose l'Eglise catholique au roi. 1537: en juin, alliance conclue avec la Norvège contre Lübeck. 1537: le 29 août, fin des privilèges commerciaux de Lübeck. 1538: Gustav Ier s'entoure de conseillers politiques allemands. 1540: Gustav Ier évoque les règles de sa succession à l'assemblée d'Örebro. 1541: le 14 septembre, alliance conclue avec le Danemark. 1542: le 2 juillet, alliance avec François Ier. [...]
[...] Le contrôle rigoureux exercé sur l'Eglise trouve également son origine à la même époque. L'importance prise par Gustav Trolle aux côtés de Christian II a montré que l'Eglise pouvait jouer un rôle politique certain: en cautionnant moralement des exactions, comme ce fut le cas avec le procès de 1520; en servant de relais d'information pour l'Etat, fonctionnant comme un maillage serré de paroisses sur tout le territoire. En détournant le pouvoir séculier de l'Eglise pour son propre compte, Gustav Ier dispose alors d'un outil de propagande, censé le faire apparaître comme un souverain patriarcal et bienveillant. [...]
[...] Or, après avoir emprisonné ce dernier et rasé son château de Stäket, Sten Sture et ses partisans sont excommuniés par le pape, réduisant ainsi sa légitimité à la tête du royaume. En 1520, les événements s'accélèrent, lorsque Christian II rassemble une imposante armée de mercenaires allemands et écossais et débarque à nouveau en Suède. L'armée suédoise est alors vaincue au lac Asunden, et Sten Sture meurt de ses blessures deux jours plus tard. Pour autant, la résistance se poursuit un temps, notamment grâce à la veuve de Sten Sture, Kristina Gyllenstierna, qui organise la défense de Stockholm et galvanise les assiégés. [...]
[...] Le succès des nationalistes suédois est définitivement entériné avec l'élection de Gustav Vasa au trône de Suède, lors du Riksdag de Strängnäs, le 6 juin 1523. S'ouvre alors un règne long de 37 ans. Or, tous les spécialistes de l'histoire suédoise s'accordent à dire que ce règne fut une période décisive dans la construction de l'Etat. D'abord, et de manière évidente, parce que la Suède était juridiquement autonome pour la première fois depuis le début de l'Union de Kalmar en 1397. Mais aussi parce que Gustav Ier mena une farouche politique de renforcement de l'Etat central. [...]
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