Les romantiques comme les définissait August Wilhem Von Shlegel vers 1800 sont des artistes de diverses branches de l'art qui « s'affranchissent des règles de composition et de style établies par les auteurs classiques ». Ainsi, ils appartiennent à un mouvement qui s'étend globalement de la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XIXe, ils ont la volonté de mettre en valeur l'individu, le « moi », d'exalter les sentiments. Ils s'attachent surtout à rompre avec l'idéal des Classiques qui transparait notamment dans le respect de règles inflexibles préétablies, et celui des lumières qui dominait jusqu'alors au travers d'une part du souffle révolutionnaire balayant l'Europe et d'autre part par la rédaction de la première Constitution le 3 septembre 1791 proclamant la République. Cette vague révolutionnaire qui débute avec la Révolution française de 1789 perdure dans toute la première moitié du XIXe comme le prouvent les révolutions européennes de 1830 et de 1848, mettant à mal l'ordre monarchique qui régnait jusqu'alors. L'Empire napoléonien qui dure de 1802 à 1815, marque les Etats et les peuples en profondeur. (Ainsi ici on peut discerner la contradiction entre art et politique, dans la violence du passage de la révolution, les artistes l'ont en horreur, l'art n'est alors « pas de son temps ».)
[...] en effet on ne peut résumer les romantiques comme étant soit des héritiers de la période révolutionnaire et de l'Empire, soit des éternels partisans de la monarchie absolue, ainsi il existe d'autres héritages. Tout d'abord, les mythes ancestraux servent de référence aux romantiques, en particulier en Allemagne comme le montre l'œuvre de Goethe ou des frères Grimm, s'immergeant dans un monde fantastique, comme échappatoire ou redécouverte des formes littéraires oubliées ou du moins désuètes. Vient aussi la revanche du sentiment sur la raison qui était alors déjà présente dans le Rousseauisme (écrits autobiographiques, Les Confessions) dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. [...]
[...] Il y a donc une imbrication impérative entre la société civile et la société religieuse que permet la monarchie absolue comme le pense Louis de Bonald . Joseph de Maistre explique la dangerosité qu'il y aurait à faire fie des traditions et du passé, afin de créer un homme nouveau. Il critique ainsi l'abstraction faite lors de la conception des lois pendant la Révolution française. Les partisans de la Restauration: Chateaubriand, le jeune Hugo et les autres. A l'époque tous sont loyalistes ou légitimistes. [...]
[...] Le romantisme va permettre à des compositeurs d'affirmer leur patriotisme ; en mettant leur style musical au service de leur nation, tels Edvard Grieg en Norvège, Edward Elgar en Grande-Bretagne. Ils élaborent des chants populaires pour danses locales, exaltant la fibre nationale. Et surtout la mobilisation pour la Grèce marque cet intérêt pour l'idée nationale et les nations naissantes. Elle est un moment capital pour l'évolution du romantisme. Caractère révolutionnaire contre l'Empire ottoman : la bataille de Navarin le 20 octobre 1827 avec la victoire des flottes anglaises et françaises aboutit à la reconnaissance de l'indépendance en 1830. [...]
[...] Enfin s'ils sont marqués par l'héritage de la période révolutionnaire et de l'Empire, ils éprouvent aussi un regret de la monarchie absolue, et il apparaît que ce sont des hommes appartenant à un phénomène à part entière. Ils sont sous certains aspects nostalgiques de l'ancien régime, ils pensent agir en accord avec beaucoup de ses traits propres. Rejet de la Révolution. Le rejet (ou la réaction contre) des Lumières caractérise les premiers romantiques Déjà Rousseau et les préromantiques. Ennemi juré de Voltaire, première ouverture à la sensibilité de la fin du XVIIe, dans Les Confessions (1782) se livre Contre la raison pure, l'ironie, pour les sentiments: Chateaubriand. [...]
[...] le messianisme romantique (figure du poète/prophète au Hugo) en fait un messager du people et donc un révolutionnaire à sa manière. “Peuples! écoutez le poète ! Écoutez le rêveur sacré ! Dans votre nuit, sans lui complète, lui seul a le front éclairé” les rayons et les Ombres (1840). L'évolution de Hugo : après 60 ans d'écriture, passé de royaliste à puis acteur de la révolution de 1848, frustré puis exilé, car violemment hostile au coup d'État du 2 décembre 1851, se réfugie à Guernesey d'où il ne reviendra qu'après la chute du 2nd Empire ans après. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture