En 1763, le traité de Versailles met fin à la guerre de sept ans entre le France et l'Espagne contre la Grande Bretagne. La victoire de cette dernière (gain du Canada français, de tout les territoires à l'est du Mississipi sauf la Nouvelle-Orléans, et avec la Floride espagnole) est certes une immense fierté d'avoir vaincu les grandes puissances d'Europe, mais c'est en réalité un gouffre financier : une dette publique de 130 millions de livres. La métropole veut dès lors taxer ses colonies sous imposées au titre de participation à un effort de guerre dont elles ont largement bénéficié. Le conflit prend donc d'abord une sens juridique avant de virer au politique : l'histoire de la révolution américaine est celle du passage de la revendication des libertés classiques à la Liberté abstraite. Il ne faut pas parler de « guerre de libération » car le terme ne s'applique pas à la situation : pour les colons anglais, il a plutôt fallu préserver et réaffirmer leurs libertés que les conquérir.
[...] De par leur diversité religieuse, économique sociale et religieuse, les colonies ont souvent plus de traits communs avec la Grande Bretagne qu'elles n'en ont entre elles ; le terme d' américain est ainsi très peu employé avant la révolution car il n'évoque rien de précis. Pour beaucoup de colons, l'unité ne repose que sur un héritage commun, celui des institutions, du droit, de la langue, et de la culture britannique. Néanmoins, les différences se font de plus en plus évidentes entre les colonies et la métropole. Qu'est-ce qu'un colon ? Son origine est ambivalente ; si chaque colon se dit virginien ou new-yorkais, la source de son identité n'en est pas moins fondamentalement britannique. [...]
[...] Jefferson écrit l'arbre de la liberté doit être arrosé de temps en temps par le sang des patriotes et des tyrans tandis que Adams pensait que les Français étaient moins des patriotes que trente millions d'assoiffés Jefferson trouvait la Révolution en France remarquable», tandis que Adams craignait sa démocratie débridée et instable et pour lui ses chefs, comme Danton, Robespierre et Marat n'étaient que des furies Elles ne nous sont connues que par le travail de scribe et de secrétaire de Madison. Bernard VINCENT et Elise MARIENSTRAS (dir.), Les oubliés de la Révolution américaine : femmes, indiens, noirs, quakers, francs-maçons dans la guerre d'indépendance, Nancy, Presse Universitaire de Nancy A noter le rôle symbolique des femmes de généraux, Washington, Green, Knox. [...]
[...] Le Stamp Act (1765), ou la cristallisation du conflit : En 1765, c'est la proposition du Stamp act. Les colons sont soumis au droit de timbre, en vigueur en Angleterre, sur les documents juridiques ou administratifs (testaments, baux, diplômes), les jeux de cartes, les brochures, les calendriers, les journaux Le Stamp Act est d'autant plus mal accepté qu'il imposait une fiscalité interne, une taxe sur la propriété et les biens des colons (à la différence du Revenue act qui portait sur le commerce), votée par le Parlement de Londres et non par les assemblées américaines, en principe seules habilitées à le lever. [...]
[...] Les institutions ne sont d'abord pas remises en cause, ni l'autorité du roi. Les mesures des révoltés sont très morales comme le boycott, l'adresse, la pétition, etc. Les 3 camps qui se dessinent dans les colonies ceux qui boycottent, ceux qui soutiennent les anglais et les attentistes cohabitent et ne s'excluent pas ; ils ne seront pas, comme en France, la préfiguration de 3 partis politiques distincts. Il ne faut ainsi pas parler pour ces années d'une guerre civile entre patriotes et tories (loyalistes). [...]
[...] La victoire assurée la remit en cause. En 1782 et 1783, l'assistance aux sessions du Congrès devient irrégulière. Pour la ratification du traité de Versailles (1783), le Congrès dut attendre deux mois, faute du quorum de membres présents pour valider son vote. Les 13 Républiques Confédérées formant les Etats-Unis d'Amérique devaient affronter d'autre type de difficultés. Le licenciement des troupes : Les troupes mobilisées puis démobilisées retournent dans la vie civile non sans quelques problèmes : mutineries, réclamation de pension à vie et d'arriérés de soldes, violences Exemple de la marche de la ligne de Pennsylvanie en 1783, phénomène certes marginal (80 soldats) mais qui finit par une prise d'otages. [...]
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