1792, 1795, République conventionnelle, Victor Hugo, concours blanc, régime démocratique, Terreur Jacobine
La République conventionnelle de 1792 se distingue par son caractère égalitaire, démocratique, allant jusqu'à s'aligner sur les positions des Sans-culottes ou encore, redistribuer les biens nationaux aux plus indigents, tandis que celle de 1795 tend politiquement vers une monarchie constitutionnelle, ou du moins, conservatrice et oligarchique, dirigée par le « gouvernement des meilleurs » selon la formule de Boissy d'Anglas. Comment expliquer cette ambivalence ? Cette république s'installe dans un contexte de guerre entre la Prusse et l'Autriche, défendant le concept de monarchie, tandis que la France défend un idéal républicain après avoir abattu la monarchie constitutionnelle le 10 août 1792 et se prolonge encore en 1795 dans un régime conservateur incarné par Fréron. Par ailleurs, elle semble avec l'apparition des Muscadins être le « miroir inverse » de la Terreur Jacobine de 1792-1793. Comment donc expliquer que la république conventionnelle s'installant dans un climat insurrectionnel en août-septembre 1792 tende brutalement vers une république conservatrice, voire oligarchique en 1795 ?
[...] Par ailleurs, le procès de Marie-Antoinette, une des revendications des Sans-culottes se déroule en juillet 1793 est rapidement expédié avec l'intervention d'Hébert évoquant l'inceste présumé entre la reine et son fils. Il s'agit d'un procès contre ce qu'elle représente, la monarchie et non de sa personne. Les dissensions internes sont résolues par la centralisation des pouvoirs autour du Comité de Salut Public, concurrençant les ministres censés représenter le pouvoir exécutif. En effet, malgré le désaccord subsistant entre Camille Desmoulins représentant la faction « indulgente » de la révolution, celui-ci est exécuté, Robespierre définissant la doctrine révolutionnaire. [...]
[...] Se met en place la commission des Onze qui selon Boissy d'Anglas est « le gouvernement des meilleurs » ayant pour rôle de rédiger une nouvelle constitution avec un corps électoral restreint. Mais cette république conservatrice tend rapidement politiquement vers une monarchie constitutionnelle, le régime s'appuyant sur les Muscadins dans les rues pour diminuer l'influence jacobine. Ceux-ci sont issus de la bourgeoisie ayant échappé à la Terreur de 1792 et souhaitent prendre leur revanche sur les anciens Jacobins marquant ainsi le début de la Terreur blanche. [...]
[...] Enfin, nous abordons la République conventionnelle conservatrice, comme réaction à la Terreur de 1792. La chute de la monarchie constitutionnelle le 10 août 1792 provoquée par les communes insurrectionnelles voit la destitution du roi et de l'Assemblée nationale ainsi qu'une vacance de pouvoir jusqu'à la préparation de nouvelles élections le 2 septembre 1792. Mais ces communes sont mues par l'approche des armées étrangères, puisque depuis le 20 avril 1791, la France a déclaré la guerre à l'Autriche et à la Prusse, leurs armées étant dirigées par Brunswick. [...]
[...] La République conventionnelle se distingue entre 1792 et 1795 par une certaine ambiguïté : elle souhaite rompre avec les principes arbitraires et violents de l'Ancien régime, alors même qu'elle peut retourner la violence contre les citoyens français. La loi des suspects le 17 septembre 1793 montre la crainte du complot avec l'ennemi extérieur, puisqu'elle met en place la culpabilité par extension. Ainsi, Philippe Egalité, bien qu'en accord avec la gauche radicale fut condamné à mort pour l'émigration d'un des membres de sa famille. [...]
[...] Néanmoins, les nombreuses élections donnent lieu à de nombreuses crises, tandis que le régime est impopulaire. Cette impopularité se voit par exemple, lors de la publication du décret d'août 1795 nommé « des deux-tiers » imposant un minimum de réélection d'au moins deux-tiers de députés de l'ancienne assemblée dans la nouvelle afin d'assurer une continuité. Ce décret est encore renforcé par un autre décret, permettant aux assemblées de nommer elles-mêmes leurs députés si les deux-tiers ne sont pas atteints. Ainsi, si la Convention de l'An III est approuvée, ces décrets sont violemment rejetés, notamment par les partisans d'un régime monarchique, une insurrection est donc organisée en septembre 1795, menaçant de renverser le Directoire. [...]
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