Monarchie : « Mot Grec qui veut dire un Etat gouverné par un Roi » (Richelet), « Grand Estat gouverné par la volonté absolue d'un Roy. La Monarchie de France est fort ancienne, fort puissante » (Furetière) ; « Le gouvernement absolu d'un seul dans un grand Estat. La monarchie est la forme de gouvernement la plus parfaite […] Il n'y a aucune Monarchie qui ai jamais tant duré que celle de France » (Académie).
La confrontation des définitions du mot « monarchie » dans les trois grands dictionnaires de la fin du XVIIe siècle dévoile l'exaltation d'une souveraineté pleinement identifiée à la personne du roi. Ainsi, ce caractère suprême du pouvoir sur le territoire et ses habitants est incarné dans la personne du monarque, qui se veut toujours légitime et tout puissant.
Mais cette analogie ne se fait pas d'elle-même, les diverses popularités des rois Français à l'époque moderne en témoignent. Elle est le résultat d'un long travail sur les mentalités, par divers moyens. Ce sont les représentations du roi. Entendons par « représentations » tout ce qui peut amener à voir le roi, à en donner une certaine image, c'est à dire ses relations d'apparat, les spectacles auxquels il participe, mais aussi tout ce qui peut porter l'image et la parole du roi, que le support soit une personne, ou un art.
Dans l'introduction au Portrait du roi, L. Marin écrivait que « Représentation et pouvoir sont de même nature. Que dit-on lorsque l'on dit pouvoir ? Pouvoir, c'est d'abord être en état d'exercer une action sur quelque chose ou quelqu'un ; non pas agir ou faire, mais en avoir la puissance, avoir cette force de faire ou d'agir. »
Dans cette étude, nous nous intéresserons à la période allant de 1610 à 1774 en France, c'est-à-dire de l'assassinat d'Henri IV à l'avènement de Louis XVI, période qui couvre l'opposition du principe monarchique et aristocratique, l'absolutisme de Louis XIV, et la transformation de la société, qui induit un déclin du pouvoir royal.
La présentation et l'analyse des représentations du roi dans la France des XVIIe et XVIIIe siècle invite à mieux comprendre les rouages de la monarchie, ses réalités et ses artifices, et est en cela un bon moyen d'appréhender et connaître, de façon précise et réaliste, la France moderne.
Quels furent les moyens du roi pour se légitimer, légitimer sa toute puissance, et les limites de ces moyens ? De quelle manière les représentations du roi s'inscrivent-elles dans la construction de l'Etat monarchique ?
Nous tenterons d'éclaircir cela en étudiant tout d'abord les fêtes et cérémonies où se donnait à voir le roi, puis ses représentants auprès du peuple, et enfin ses représentations, qu'elles soient littéraires ou artistiques.
[...] Les représentations du roi dans la France des XVIIème et XVIIIème siècle Monarchie : Mot Grec qui veut dire un Etat gouverné par un Roi (Richelet), Grand Etat gouverné par la volonté absolue d'un Roy. La Monarchie de France est fort ancienne, fort puissante (Furetière) ; Le gouvernement absolu d'un seul dans un grand Etat. La monarchie est la forme de gouvernement la plus parfaite [ ] Il n'y a aucune Monarchie qui n'ait jamais tant duré que celle de France (Académie). [...]
[...] D'ailleurs, les officiers les plus célèbres restent les parlementaires, possesseurs d'un office de judicature vénal, qui n'était pas soumis à l'approbation royale. Durant tout le XVIIIe siècle furent des opposants déclarés de la politique royale. D'autres formes de délégation du pouvoir : la maison du roi, les gouverneurs et les commissaires La Maison du roi est une administration domestique. Elle est dirigée par le grand maître de France, l'un des premiers personnages du royaume. Au XVIIe siècle, elle compte entre et personnes. [...]
[...] Dans les provinces, les gouverneurs représentaient le roi et s'identifiaient même à lui. Leurs fonctions correspondent à un statut intermédiaire entre la commission et l'office. Le rôle des gouverneurs est éminemment politique et pas seulement militaire : il leur reviens de représenter la personne du roi et de concourir au maintient de l'ordre public en son nom. Le champ d'intervention des gouverneurs était universel et certains d'entre eux furent au XVIe siècle de véritable vice-roi. Mais la monarchie craignait trop le grand poids de ces gouverneurs et s'efforça, au cours des temps, de limiter toujours plus leur pouvoir, les restreignant aux affaires militaires et à la police générale. [...]
[...] Il y parvenait par la diffusion de certaines images et idées de sa personne, grâce à différents supports. Mais il y a une limite à toute chose, et s'il parvenait à diffuser une bonne image de lui en contrôlant la censure, comme nous l'avons vu, ses méthodes faisaient aussi parler de lui en mal, et les consciences commencent à se révolter au siècle des lumières. On comprend alors que le contrôle du monarque sur les esprits devient de plus en plus compliqué au fur et à mesure que la société se transforme, lui faisant perdre de sa sacralité, et gagner en précarité . [...]
[...] Par exemple, les entrées royales représentaient un rituel de soumission et de loyauté citadine. Les voyages royaux sont ponctués d'entrées dans les villes, qui deviennent des spectacles de plus en plus imposants. Toutes sont organisées selon un même modèle : l'accueil du roi, à l'extérieur de la ville, est suivit d'un échange de serments lors duquel le monarque s'engage à maintenir les privilèges urbains et les habitants à lui obéir, avant de lui remettre symboliquement les clefs de la cité. [...]
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