Elizabeth Crouzet-Pavan, renaissance italienne, Les villes vivantes, Renaissances italiennes, Jacob Burckhardt, Sismondi, Max Weber, Henri Pirenne, Jeanne la Folle, Moyen-âge, Italie hétérogène, Italie, société, politique
Les deux ouvrages du corpus - Les villes vivantes et Renaissances italiennes - traitent tous deux de la renaissance italienne et sont du même auteur, Élisabeth Crouzet-Pavan, professeur d'Histoire du Moyen-âge à l'Université Paris-Sorbonne.
Leur singularité se trouve dans le fait que l'auteur essaie de se distinguer de l'historiographie générale en se basant sur d'autres sources que celles généralement employées pour construire le discours historique. Elle s'appuie sur des sources picturales, mais surtout des annales, des registres (de ventes, de commandes, de naissances, de mariages, de généalogie, etc.) ainsi que des chroniques des époques concernées, ou plus récentes pour établir des corrélations entre les faits racontés et les faits hypothétiquement vrais, des causes forcément suivies de conséquences ayant eu des répercussions sur l'époque (allant du XIII au XVe siècle) et le lieu (l'Italie communale).
[...] La Renaissance italienne : entre mythe et réalité Le travail de tout historien est très méticuleux pour la bonne et simple raison qu'en considérant des archives « historiques » il n'y a qu'un pas pour que la réalité se transforme en fiction. En effet, Elizabeth Crouzet- Pavan n'estime pas que toutes les sources parfois chargées d'idéologie sur lesquelles elle s'appuie soient fiables à cent pour cent et elle tente d'en dresser un panel général en citant certains fameux auteurs du XIX comme Jacob Burckhardt, Sismondi, Max Weber ou encore Henri Pirenne. [...]
[...] La deuxième Italie est à la fois celle des montagnes et celle du sud. Elle est de toute façon rurale. En Italie septentrionale et en Toscane, on observe une dépendance économique toujours plus importante, le travail agricole s'y intensifie et la propriété urbaine progresse. En Sardaigne et en Sicile, l'économie insulaire se concentre sur une économie pastorale extensive ainsi que la céréaliculture qui en Sicile ne tardera pas à devenir une monoculture et à la plonger dans une dépendance économique reposant sur le commerce extérieur. [...]
[...] Si elle admet avoir beaucoup eu recours aux sources publiées et avoir rassemblé une « bibliographie copieuse » elle n'en demeure pas moins consciente que sa compilation se doit d'être pertinente et sa recherche « pointue ». Elle souhaite dans Renaissances italiennes, dresser une réflexion d'ensemble qui ne soit ni superficielle ni ennuyeuse pour le lecteur. Sa grande préoccupation est aussi de retracer un cheminement historiographique- finalement plus basé sur des interprétations que sur de fiables observations- et qui a souvent tronqué la chaîne des connaissances. [...]
[...] L'historienne essaie de trouver un compromis honorable entre ce qui est avéré et ce qui est déductible. Par exemple, p 213, il explique comment il peut essayer de déterminer les lectures qui ont guidé Gonzalve de Cordoue en examinant ses « actes ultérieurs ». Ou encore, page 447, il parle du rôle de l'historien actuel dont le rôle est de démêler le vrai du faux dans les archives historiques qui ne sont parfois pas totalement objectives et falsifient l'histoire du fait du parti pris de leurs auteurs. [...]
[...] Mais dans sa reconstruction perpétuelle et son agrandissement, elle en laisse plus d'un sur le carreau. Ses hauts lieux qui se concentrent majoritairement dans le centre, son noyau vital « ne vaux pas pour tous les groupes qui les occupent ». Ceux-là sont relégués aux périphéries, aux frontières des deux Italie. Et ce sont ces deux Italie de la Renaissance qu'Élisabeth Crouzet-Pavan s'est ingéniée à mettre en lumière. [...]
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