Alors que les colons partis s'installer dans les contrées hostiles et ingrates du Nouveau Monde, et leurs descendants après eux, se considéraient comme de loyaux sujets de sa majesté, le Congrès continental composé de représentants des treize colonies britanniques adopte leur Déclaration d'indépendance le 4 juillet 1776. Mais cette émancipation vis-à-vis de la métropole était-elle inévitable ? Les métaphores biologiques abondent dans les écrits de l'époque: « Même l'homme, par une loi qu'il s'est donné, rejoignant la nature, a décidé que les jeunes prennent un jour leur liberté ; l'Amérique est tout simplement devenue majeure » (Alexander Graydon). Mais les velléités d'indépendance sont mesurées et toujours respectueuses de l'autorité royale, d'ailleurs la Révolution américaine n'est pas un soulèvement contre la monarchie mais plutôt contre le parlement britannique à savoir la Chambre des communes et la Chambre des Lords. En outre, la population compte dans ses rangs des partisans de l'empire colonial et les historiens s'accordent à dire que les américains se sentent britanniques jusque dans les années 1760. A ce propos, on a pu dire de la Révolution qu'elle fut autant « une défense du passé britannique qu'une affirmation du futur américain ».
Chroniquement jalouse de ses colonies, la métropole anglaise va multiplier les erreurs politiques, économiques et diplomatiques, soufflant le chaud et le froid, et finissant par déclencher elle-même le processus inéluctable vers l'indépendance. S'il est historiquement inexact de considérer la politique commerciale anglaise comme unique déclencheur de la Révolution, la Grande-Bretagne craint également l'expansion démographique et territoriale de l'Amérique, il n'en demeure pas moins que les américains se révolteront, en bons britanniques dirons-nous, contre des politiques commerciales et fiscales iniques. Le but de cette modeste présentation est de s'intéresser à ces politiques et d'en constater les effets sur la relation anglo-américaine.
[...] Ils s‘emparent de la cargaison de thé et la jettent par-dessus bord. Le mythe fondateur était né, ce qu'on appellera plus tard la Boston Tea Party allait rentrer dans la légende de l'indépendance américaine. Le général Cage, commandant en chef de l'armée britannique écrivait à Hutchinson : Le moment est venu de savoir si les provinces continueront d'être des colonies britanniques ou si elles deviendront des Etats indépendants séparés Conclusion Avec la Boston Tea Party, le point symbolique de non retour est franchi. [...]
[...] Au printemps 1775 la guerre éclate ouvertement entre la métropole et les colonies. Elle prendra fin avec la rédition de Cornwalis à Yorktown en octobre 1781 et la signature des traités de paix de Paris et Versailles en septembre 1783. En définitive, si elle était inéluctable, l'indépendance américaine aurait pu se dérouler bien plus sereinement car c'était une affaire entre britanniques : les américains fondaient leurs raisonnements juridiques sur la common law en vigueur de l'autre côté de l'Atlantique et se considéraient jusque dans les années 1760 comme de fidèles sujets de Sa Majesté. [...]
[...] Au Sud, les exploitations sont bien plus grandes, souvent plus de 400 hectares, et se consacrent à la production de tabac dont raffole le vieux continent. De là l'apparition d'une classe de riches planteurs qui échangent leur tabac contre les meilleurs produits britanniques tandis que les importations d'esclaves vont bon train. En Caroline du Sud et en Géorgie, l'essentiel des revenus est assuré par l'indigo, monopole britannique, et le riz. A côté de cela, subsiste de petites productions industrielles à usage local tolérées par les Actes de navigation britanniques. [...]
[...] Tel est schématiquement le contexte démographique, économique et politique à l'orée de la guerre de sept ans. Après la guerre, les problèmes resurgissent La guerre de sept ans, plus connue en anglais sous le nom de French and Indian war, est un règlement de comptes entre les deux grands ennemis héréditaires et puissances de l'époque : la France et la Grande-Bretagne. La France, qui veut affaiblir l'Angleterre et pourquoi pas lui ravir ses colonies aurait rallié des tribus indiennes pour attaquer les colonies en 1754. [...]
[...] A cette époque, on y recense une population supérieure à un million et demi d'âmes, qui fera plus que doubler pour atteindre un total de 3,8 millions d'habitants dont 700.000 esclaves, trente ans plus tard en 1790. La Grande-Bretagne regarde d'un œil inquiet cette inflation démographique qui représente un tiers de sa propre population au début du XIX° siècle. La géographie coloniale est contrastée : au Sud (Virgine, Maryland, Carolines et Georgie) prospère une classe de riches planteurs à côté d'esclaves noirs, c'est près de la moitié de la population américaine, tandis qu'au Nord émerge une élite urbaine. Boston, New York et Philadelphie comptent respectivement et plus de 40.000 habitants. [...]
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