Le Ier mai 1707, l'Acte d'Union est proclamé entre les parlements écossais et anglais : le Royaume-Uni est né. Cet accord n'est toutefois pas spontané ; le siècle a vu s'opérer une mutation dans les relations entre les deux royaumes. Sous l'impulsion des Stuart notamment, ils se rapprochent, partageant en quelque sorte, une vie commune avant le mariage, selon l'expression de Jacques Ier Stuart: « des fiançailles avant de coucher ensemble ».
Les rois anglais désireux d'étendre leur territoire sont à la recherche de nouvelles terres. Comme ce fut le cas pour l'Irlande, en 1541 où Henri VIII fut proclamé roi, le pays est alors annexé à la couronne anglaise. Jusqu'au XVIIe siècle, l'Écosse est un royaume indépendant qui tente de résister à la domination anglaise bien plus puissante d'un point de vue économique et militaire.
C'est ce contexte conflictuel que nous étudierons ici : nous verrons évoluer les relations entre l'Angleterre et l'Écosse, qui aboutiront par l'Acte d'Union de 1707 à l'unification des deux royaumes.
[...] Ils ne sont apparemment pas encore prêts à considérer leur voisin sur un pied d'égalité. On voit mal, à partir de là, comment une union entre les deux peuples serait possible : les Ecossais ont peur de perdre leur autonomie vis-à-vis d'un voisin plus riche et bien plus puissant et d'être colonisés par ce dernier comme c'est le cas alors pour l'Irlande. Du point de vue religieux, les Ecossais voient d'un mauvais œil l'imposition progressive du culte anglican. Les Anglais, de leur côté, craignent que les difficultés économiques poussent les Ecossais à franchir massivement la frontière dans l'espoir de trouver des conditions de vie plus favorables. [...]
[...] En contrepartie, le parlement s'engage à réformer l'Eglise sur le modèle de la Kirk. Une armée de 20000 hommes est levée, financée par les taxes imposées aux villes et les nobles. Elle participe, en compagnie des troupes parlementaires, à la prise d'York en janvier 1644. Le roi, qui sent la situation lui échapper, décide de se rendre aux Écossais en mai 1646. La guerre achevée, le parlement souhaite se débarrasser au plus tôt de ses alliés. Ces derniers réclament en compensation, le remboursement des frais d'occupation, estimés à livres sterling. [...]
[...] Les Ecossais, qui n'ont pas été consultés lors du couronnement de Guillaume et de Marie, choisissent tout de même de se ranger derrière lui. Un contrat fut passé avec le roi, qui en échange de la couronne accepte la déclaration de droit (claim of right) visant à limiter la prérogative royale : le roi ne se trouve plus au-dessus des lois. Guillaume accède à ces demandes sans réel intérêt, davantage attiré par le trône d'Angleterre. Malgré le couronnement de Guillaume III, certains Écossais demeurent fidèles à Jaques II, ils se soulèvent dans les Highlands, cette révolte est toutefois rapidement déjouée. [...]
[...] Malgré son départ pour l'Angleterre, Jacques Ier n'entend pas abandonner son pays natal. Selon ses propres mots, il prétend gouverner le pays par la plume En dépit de l'union, l'Ecosse conserve son parlement, son conseil privé, et l'intégralité de ses magistrats. A l'absence du roi, se substitue la nomination d'un chancelier qui le représente et reçoit ses ordres directement par l'intermédiaire de lettres. Une union religieuse Bien plus que fusionner les deux royaumes, Jacques Ier rêve de réunir les deux Eglises pourtant si éloignées. [...]
[...] Guillaume III incarne le changement dans la politique anglaise vis-à-vis de ces voisins. Il tire la leçon des règnes précédents en respectant le sentiment national très vivace chez les Écossais, mais surtout en ne cherchant que très peu à porter son empreinte sur la Kirke. Il sait que le presbytérianisme ne peut en aucun cas être supplanté par l'anglicanisme. C'est donc sur cette nouvelle base que le Royaume-Uni pourra exister en tant que tel. Bibliographie Chassaigne, histoire de l'Angleterre, Paris, Flammarion M. [...]
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