La relation entre Catherine II et Diderot

Résumé du document

On a longtemps présumé que Diderot avait dû quitter le pays plus tôt en raison de mauvaises relations avec l'impératrice ou encore que ce manque d'écrits de sa part traduisait un manque d'intérêt dû à la situation de l'empire russe de 1774. Ce sont bien sûr des hypothèses avérées fausses et les historiens s'accordent majoritairement à dire que Diderot aurait quitté le pays de son propre gré et avec les honneurs de Catherine II. Ce séjour aurait donc duré du 8 octobre 1773 au 5 mars 1774, 5 mois durant lesquels Diderot rejoignait Catherine dans son palais pour converser, de deux à cinq heures ou de trois à six heures.

Ainsi, on peut s'interroger sur la nature de cette relation et ce qu'elle nous apprend sur Catherine II et Diderot.

Extraits

[...] Pour Vernière, cette confiance, qu'elle a toujours refusée à ses amants et à ses conseillers traduit une certaine faiblesse dans l'image, sans doute pesante, d'Impératrice implacable qu'elle imposait autour d'elle. Quant à Diderot, les textes nous en donnent une image assez variée. Passionné, reconnaissant, il se montre tantôt cynique, patriote et souvent brutalement franc avec Catherine. Pour Blake T. Hanna, c'est un Diderot d'une charmante naïveté qui apparaît ici, celle d'un philosophe alors âgé de soixante ans, appelé à jouer si brièvement le rôle de confident. [...]

[...] Plusieurs négociations échouèrent et ce fut finalement Catherine II qui lui proposa de la racheter. Avant d'accepter, Diderot demanda une autorisation du ministre de la Maison du Roi dans la lettre suivante : La difficulté de pourvoir aux besoins de la vie et l'impossibilité de pourvoir à l'éducation d'un enfant avec une fortune aussi bornée que la mienne avaient enfin déterminé le père et l'époux à dépouiller l'homme de lettres de ses livres. Il y avait longtemps que je cherchais parmi mes concitoyens quelqu'un qui les voulût acquérir, sans avoir pu le trouver, lorsqu'on en a fait la proposition à l'impératrice de Russie, qui accepté ma bibliothèque et qui m'en fait a fait délivrer le prix, à condition que j'en reste le dépositaire et que je recevrais cent pistoles annuelles pour les soins que je prendrais à la former : ce sont ses propres expressions. [...]

[...] La relation entre Catherine II et Diderot Nous savons aujourd'hui que Diderot s'est rendu à Saint-Pétersbourg auprès de l'impératrice Catherine II. Malheureusement, cet épisode de la vie des deux personnages, cette rencontre des plus importantes, manque de sources textuelles. En effet, Diderot n'a que peu écrit sur son voyage ce qui a suscité de nombreuses interrogations auxquelles sa fille, Madame de Vandeuil, n'a elle-même pas su trouver de réponses. On a longtemps présumé que Diderot avait dû quitter le pays plus tôt en raison de mauvaises relations avec l'impératrice ou encore que ce manque d'écrits de sa part traduisait un manque d'intérêt dû à la situation de l'empire russe de 1774. [...]

[...] C'est donc une offre très importante que Catherine II propose à Diderot et le début d'une longue série. Suite à cet achat à condition qu'il en garde la disposition toute sa vie, l'impératrice paie ses actions en tant que conservateur pour cinquante ans ce qui lui permet de doter sa fille ainsi qu'une retraite confortable. Elle offre également de publier une version non censurée de l'Encyclopédie en Russie. Diderot est plus que largement redevable à Catherine II, il décide donc en 1773 de séjourner à Saint- Pétersbourg pour lui exprimer sa gratitude de vive voix. [...]

[...] Catherine II meurt le 6 novembre 1796 à Saint-Pétersbourg. Diderot Denis Diderot est né le 5 octobre 1713 à Langres au sein d'une famille bourgeoise et commence ses études dans un collège jésuite. Il envisage, sous l'autorité de son père, de devenir prêtre, mais préfère partir, en 1728, étudier à Paris, notamment pour échapper au sort qu'on lui réserve. Le 6 août 1735, il reçoit une attestation de l'université de Paris pour avoir étudié la philosophie pendant deux ans et la théologie pendant trois ans. [...]