Histoire moderne, Russie, XVIIIe siècle, histoire contemporaine, preuves littéraires, littérature, observation, analyse, personnalité internationale, impératrices, autobiographie, souveraineté, Commentaire d'oeuvre
Au XVIII? siècle, l'Empire russe a connu trois règnes féminins qui ont profondément marqué son histoire : Anna I (1730-1740), Elisabeth I (1741-1762) et Catherine II (1762-1796) ont mené des réformes internes et des conquêtes majeures. Leurs actions ont été abondamment commentées par leurs contemporains. Pourtant, on constate que cela ne s'arrête pas à des faits politiques : de nombreuses sources s'intéressent à la personnalité, aux traits de caractère et au comportement de ces impératrices, proposant un portrait moral souvent caricatural qui tend à les délégitimer.
[...] On constate que Daudet analyse la correspondance entre l'impératrice et sa mère pour construire un portrait moral d'Elisabeth à travers des constats tels que « c'était une résignée », « cette noble créature », « sa droiture de conscience », « toute sa valeur morale9 ». De plus, ce qui transparaît de cela est une certaine tendance à vouloir faire de la « bonne » impératrice une femme irréprochable, presque divine : « Sa conduite inspire une admiration universelle et peut-être connut-elle alors la joie de voir tout un peuple, de qui elle avait pu se croire méconnue, rendre hommage à son caractère et à la noblesse de sa vie ». [...]
[...] De plus, même l'érudition de Catherine lui a parfois été reprochée par ses commentateurs contemporains : « Certains de ses biographes lui reprochent une absence de pensée originale, sous prétexte que dans son Nakaze (sa « Grande Instruction ») qui recèle un projet de réforme, elle « pille » littéralement Montesquieu, Beccaria, Blackstone ». L'analyse des écrits des impératrices elles-mêmes : un point de vue différent Malgré ces écrits qui tentent d'imposer une certaine image d'elles, Anna, Elisabeth et Catherine ont su atteindre leurs objectifs tout en défendant leur propre point de vue dans leurs écrits et leur correspondance. [...]
[...] Dans son article consacré à Elisabeth dans La Revue des Deux Mondes, Ernest Daudet s'intéresse aux nombreuses lettres envoyées par l'impératrice à sa mère. Ces lettres montrent notamment que, tout au long de sa vie, Elisabeth a fait preuve de résilience et d'une grande force pour surmonter les nombreux obstacles sur son chemin : « puisque je suis une fois dans ce monde, il faut endurer et supporter » (lettre du 3 mars 1803), « persévérance et patience resteront toujours les principes de ma conduite » (lettre de janvier 1804). [...]
[...] Catherine II ne peut vivre, semble-t-il, que la plume à la main20 ». Tout cela contribue à la construction d'une image de monarque éclairée, passionnée de lettres et encline à la modernité. II. La décrédibilisation des impératrices dans les commentaires : aspects négatifs mis en avant Au-delà de cette tendance au portrait moral qui tend à enfermer les impératrices dans un personnage construit par les commentateurs (qu'il soit positif ou négatif), on constate que leurs écrits finissent souvent par les décrédibiliser et les délégitimer. [...]
[...] Le règne des femmes en Russie : Anna I (1730-1740), Elisabeth I (1741-1762) et Catherine II (1762-1796) Comment les règnes des impératrices Anna, Elisabeth et Catherine ont-ils été analysés et commentés par les observateurs masculins, contemporains, mais aussi ultérieurs ? Les impératrices face à leurs commentateurs : les enjeux de la construction d'une image des femmes au pouvoir Au XVIIIᵉ siècle, l'Empire russe a connu trois règnes féminins qui ont profondément marqué son histoire : Anna Ire (1730-1740), Elisabeth Ire (1741-1762) et Catherine II (1762-1796) ont mené des réformes internes et des conquêtes majeures. [...]
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