La Réforme protestante réfère au mouvement de contestation de l'Église Catholique Romaine lancé en 1517 au sein du Saint-Empire romain germanique par Martin Luther et ses quatre-vingt-quinze thèses, et qui s'achève en 1648 avec la paix de Westphalie. La Réforme est purement religieuse, elle conteste principalement le purgatoire, l'adoration des saints et de Marie, le célibat du clergé, la plupart des sacrements, mais aussi l'autorité du Pape. Cependant, l'organisation politique de l'Europe préexistante est largement fondée sur une acceptation de la religion catholique donc sur une fédération structurante sous l'autorité de Rome. Si l'on perçoit dès le XIIIe siècle diverses affirmations du pouvoir temporel face à l'Église, cette dernière reste une autorité politiquement supérieure sous la direction du Pape. Des États existent bel et bien, mais ils ne sont États que par l'élaboration d'un droit propre et d'une justice correspondante, la souveraineté ne leur est pas acquise. Ne peut alors se faire que l'autonomie du politique, pas encore celle de l'État lui-même.
[...] Ne peut alors se faire que l'autonomie du politique, pas encore celle de l'Etat lui-même. Ainsi, il est légitime de s'interroger sur les conséquences de la Réforme sur l'Etat, la seule entité en mesure de restructurer une Europe catholique devenue pluriconfessionnelle. La Réforme n'est naturellement pas un fait spontané, au niveau théologique, Martin Luther se trouve dans la lignée de John Wycliffe (1320- 1384) ou encore de Jan Hus (1365-1415) qui voient tous deux leur sort scellé au concile de Constance de 1414-1417, l'Eglise en profite pour réaffirmer du même coup la conception médiévale de l'Eglise et de l'Empire. [...]
[...] Par l'accord d'une certaine autonomie du pouvoir temporel, l'Eglise s'est créé un concurrent direct en l'ébauche de l'Etat moderne. Cette opposition marque le début de la faillite du pouvoir ecclésiastique. S'en suivent le Grand schisme d'Occident (1377-1417) et l'affirmation progressive du souverain comme chef de l'Eglise nationale. Au- delà de cette affirmation souverainiste, l'Eglise doit faire face à l'échec du conciliarisme, à des guerres frénétiques entre princes mais aussi à des soupçons de corruption. Parallèlement, les souverains centralisent leur pouvoir dans une optique de partage des fruits de l'économie renaissante (après la peste noire), refusant certaines limites constitutionnelles à leur pouvoir. [...]
[...] Dans cette lignée, de nombreux Etats se rallièrent au protestantisme : tels la Suisse, la Scandinavie (par le biais du Danemark et de la Suède), les Pays-Bas ou encore la Hongrie. Cependant, l'Eglise garde de son influence (ex : concordat de Boulogne) et peut compter sur Charles Quint et les Habsbourg pour défendre la chrétienté qui obtient en 1547 la soumission des princes allemands, la guerre ayant été déclarée faute de compromis théologique (confession d'Augsbourg, Edit de Worms, concile de trente). [...]
[...] Dans ce climat tendu, Ferdinand, prince catholique de Bohême protestante se voit violement contesté, or, il devient ensuite empereur et défenseur du catholicisme. S'en suit la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui s'achève par une victoire française sur l'Espagne et le traité de Munster concluant la paix de Westphalie. Cette paix est une paix entre Etats mais aussi une paix entre religions, le Saint-Empire reconnait alors les trois religions catholiques luthérienne et calviniste et chaque Etat germanique garde la prérogative de choisir sa religion selon son prince. [...]
[...] La Réforme est purement religieuse, elle conteste principalement le purgatoire, l'adoration des saints et de Marie, le célibat du clergé, la plupart des sacrements, mais aussi l'autorité du Pape. Cependant, l'organisation politique de l'Europe préexistante est largement fondée sur une acceptation de la religion catholique donc sur une fédération structurante sous l'autorité de Rome. Si l'on perçoit dès le XIIIe siècle diverses affirmations du pouvoir temporel face à l'Eglise, cette dernière reste une autorité politiquement supérieure sous la direction du Pape. [...]
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