Initialement, la Parole divine est avant tout Récitation orale, dans une culture où le livre n'existe pas vraiment, où tout texte écrit représente un outil de mémorisation et où l'écriture n'est encore qu'un instrument inefficace et imprécis. Pourtant, l'idée que cette récitation est faite à partir d'un support écrit détenu par Dieu est très forte dans la Révélation même.
La tradition donne plusieurs versions de la formation du corpus coranique : selon une le Coran aurait été collecté « à l'époque du prophète », une autre prétend que le Coran aurait été collecté par ‘Uthmân seul sous le califat de ‘Umar, et enfin selon une dernière tradition, celle que nous allons étudier ici, le Coran aurait été rassemblé sous le califat d''Uthmân à l'aide des codex coraniques pré-existants.
[...] Ceux-ci, d'ailleurs, bâtirent un tombeau fictif en l'honneur de Ubayy à Damas. Abd-Allâh Ibn Mas'ûd : Il se faisait gloire, dit-on, d'avoir appris quelques 70 sourates de la bouche même de l'envoyé de Dieu On ne sait pas quelles étaient ces sourates, cela n'est pas précisé, et compte tenu de la longueur très variable des sourates actuelles, cette affirmation nous apporte peu de lumière sur ce qu'il a entendu réellement du prophète. La recension coranique mise sous son nom est celle de Kûfa : ayant reçu des domaines en apanage dans la région, Ibn Mas'ûd s'y était établi au cours de la conquête et il y avait assumé un temps des fonctions administratives. [...]
[...] Cette dernière tradition est celle de Bukhâru, il est originaire de Boukhara, petit-fils d'un client persan de la famille d'un gouverneur arabe de cette ville, spécialiste de la Tradition islamique et auteur du corpus de hadîth bien connu sous le nom de l'authentique Cet ouvrage est celui que l'on cite en premier parmi les corpus canoniques de l'islam sunnite, dont est extrait le premier texte. Le second texte est issu de l'ouvrage d'Ibn Shabba, Târikh al-Madîna. ‘Umar Ibn Shabba était de Basra en Irak. Connu pour ses nombreuses monographies historiques, il est, en matière d'histoire, le représentant type de ce que l'on appellera longtemps un akhbârî, historien au sens de transmetteur- compilateur d'informations historiques selon le mode traditionnel. [...]
[...] Il s'agit de celui d'Abû-Mûsa el-Ash'ari. Abû-Mûsa était originaire du Yémen ; il avait été le gouverneur du camp militaire de Basra à partir duquel il avait organisé la conquête de la province persane du Khûzistân. Sur sa recension coranique, contrairement à celle d'Ubayy et d'Ibn Mas'ûd, on a peu de données précises. Les variantes de lectures coraniques qui sont citées d'Abû-Mûsa par la tradition postérieure se réduisent à peu de chose. II. Nécessité d'unification en une vulgate sacrée La umma : C'est la communauté des croyants, elle a été constituée par Mahomet dès son arrivée à Médine. [...]
[...] Les dictionnaires o LUDWIG Quentin, Comprendre l'islam : mots-clés, Paris Editions Eyrolles. o SOURDEL Janine et SOURDEL Dominique, Dictionnaire historique de l'isam, Paris Quadridge Presses Universitaires de France. o URVOY Dominique et URVOY Marie-Thérèse, Les mots clés de l'islam, Toulouse Presses Universitaires du Mitrail. Les ouvrages généraux o DERMENGHEM Emile, Mahomet et la tradition islamique, Paris, (1955) Edition du Seuil, Points. o KAPLAN Michel (dir.), Le Moyen Age : IVème Xème siècle Bréal, Collection Grand Amphi. o PEYRONNET Georges, L'Islam et la civilisation islamique VIIème XIIIème siècle, Paris Armand Colin, Histoire. [...]
[...] La umma a pour mission de continuer la Tradition du Prophète et de garder intacte l'unité des croyants. Hudhayfa Ibn al Yaman : Hudhayfa, le général conquérant de l'Arménie dans les années 645-646, était à la tête des troupes originaires d'Irak. Il fut effrayé par les divergences de ses hommes dans la récitation d'un Coran conçu alors comme un ensemble de traditions mémorisées et récitées, il vint inciter ‘Othmân à constituer en Coran écrit unifié. Rattrape cette umma, lui dit-il, avant qu'elle ne diverge sur le Livre comme ont divergé les juifs et les chrétiens (sur leurs propres Ecritures) ‘Othmân fit donc constituer un livre unique sur la base des feuillets conservés par Hafsa et qu'il restitua à celle-ci, et il ordonna de brûler toute autre version existante. [...]
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