17 mars 1778. L'ambassadeur d'Angleterre en France, Lord Stormont, revint à Londres. La guerre ouverte entre la France et l'Angleterre s'apprêtait à éclater, quinze ans après la signature du traité de Paris de 1763 qui marqua la défaite de la France et mit fin à la guerre de Sept Ans.
Ce traité permit à l'Angleterre d'étendre ses colonies. En Amérique du Nord, elle reçut de la France l'île royale (Ile du Cap-Breton), le Canada, le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi, sauf le delta de la Nouvelle Orléans. Cette domination nord-américaine, à quoi s'ajoutait de nombreuses autres possessions à travers le monde, préfigurait la future domination mondiale de l'Empire britannique. Mais malgré cette extension territoriale, l'Angleterre dut faire face à une révolte des colons nord-américains. En effet la guerre de Sept Ans a engendré une série de crises, aux origines les plus diverses, comme la forte présence militaire britannique en Amérique qui suscita des craintes populaires, mais également la nouvelle politique indienne. En effet, Londres, ayant reçu de nouveaux territoires, reprit la politique indienne de Paris et empêcha les colonies grandissantes de s'étendre sur les territoires à l'ouest des Appalaches. À cela s'ajoute la réorganisation administrative nécessaire à la gestion d'un plus grand territoire ainsi que l'alourdissement des charges fiscales, du fait du coût important de la guerre de Sept Ans.
Les insurgés américains purent compter sur l'appui de Louis XVI qui avait décidé de les soutenir dans leur lutte contre la métropole anglaise. Prudente, son aide se limitait au début à fournir aux insurgés américains clandestinement un appui financier, matériel (provisions, munitions), ainsi que des ingénieurs et des officiers militaires expérimentés. Mais lorsque la guerre sembla tourner à l'avantage des insurgés, Charles Gravier, compte de Vergennes, secrétaire d'État aux Affaires Étrangères de 1774 à sa mort en 1787, se décida à hâter l'entrée en guerre de la France.
[...] p Type de document . p Contexte de la Révolution américaine . p i. Les Amériques en plein bouleversement . p ii. Contexte français . p La correspondance de M. de Vergennes, reflet de la politique française de soutien aux insurgés américains . p i. Le facteur économique et diplomatique : Les Antilles et l'Amérique du Nord . [...]
[...] En Amérique du Nord, elle reçut de la France l'île Royale (Ile du Cap-Breton), le Canada, le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi, sauf le delta de la Nouvelle Orléans.[2] Cette domination nord-américaine, à quoi s'ajoutait de nombreuses autres possessions à travers le monde, préfigurait la future domination mondiale de l'Empire britannique. Mais malgré cette extension territoriale, l'Angleterre dut faire face à une révolte des colons nord-américains. En effet la guerre de Sept Ans a engendré une série de crises, aux origines les plus diverses, comme la forte présence militaire britannique en Amérique qui suscita des craintes populaires, mais également la nouvelle politique indienne. [...]
[...] de Vergennes accueillit avec réticence la proposition d'un traité de commerce faite par Benjamin Franklin lors de sa visite à Versailles en 1776. En effet il craignait que la signature d'un tel traité soit considérée comme un acte hostile par l'Angleterre, ce qui risquerait d'entraîner une guerre. Il fallait cependant éviter de donner l'impression aux Américains que la France refusait leur proposition, car ce serait précipiter leur réconciliation avec Londres, ce qui était la grande crainte de M. de Vergennes.[52] Louis XVI refusait donc toujours de se risquer à reconnaître la souveraineté des États-Unis, qui se déclarèrent indépendants en juillet 1776. [...]
[...] Cependant, la France, comme l'Angleterre, était une monarchie et une puissance coloniale. Ainsi, il semble nécessaire de s'interroger sur les raisons de ce soutien improbable, de la part d'une monarchie absolutiste dont la légitimité était basée sur le droit divin et qui de fait n'a jamais soutenu une cause indépendantiste revendiquant également la liberté religieuse.[6] La monarchie française semblait donc viser, en soutenant les insurgés américains, des objectifs plus stratégiques. Le traité de Paris de 1763 avait ruiné la France, affaibli son prestige militaire et augmenté la puissance de l'Angleterre. [...]
[...] p ii. Une revanche nécessaire : abaisser l'Angleterre . p iii. La France est prudente : M. de Vergennes et M. de Beaumarchais . p iv. De l'aide clandestine à la guerre ouverte . p C. Conclusion : Was the game worth the candle? [...]
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