édit de grâce d'Alès, paix avec les protestants, église catholique en France, les rois absolus d'Hervé Drevillon, ville de Privas en Vivarais, courant de théorises protestants, monarchomaques, conflits religieux, cardinal de Richelieu, roi de France et de Navarre Louis XIII, massacre de la Saint-Barthélemy
Le XVIe siècle est marqué par une succession de conflits religieux en Europe et en France, marquant un clivage entre les catholiques et les protestants dans un royaume où la monarchie devient de plus en plus absolutiste. Le document étudié est L'édit de grâce d'Alès, publié dans "Les rois absolus" d'Hervé Drevillon à Paris en 2011, édition Belin. Il s'agit de l'édit entier datant de 1629 et rédigé, on le présume fortement, par le cardinal de Richelieu, ministre et ecclésiastique français, puis approuvé par le roi de France et de Navarre Louis XIII. Ce document est destiné au peuple français, et plus particulièrement à l'ensemble des protestants du royaume de France. Hervé Drevillon réédita cet édit dans le but d'illustrer son ouvrage qui évoque les rois qui, de par la guerre notamment, cherchent à étendre leur pouvoir. En effet, cet édit intervient dans un contexte de tensions religieuses en France. L'édit de Nantes signé en 1598 marque la fin des guerres de religion et assure une liberté de culte pour les protestants, ce qui instaure une paix religieuse et durable avec les catholiques. Seulement, la monarchie française se ressent de plus en plus absolutiste, et il ne convient pas qu'un pouvoir militaire tel que celui des protestants prenne tant d'ampleur face au roi. Les catholiques français voulant imposer une hégémonie définitive et claire décidèrent d'entamer une série de guerres visant à éliminer la puissance militaire protestante définitivement, en s'emparant des principaux lieux de protestantisme et en se confrontant au peuple.
[...] Dès le début du texte, le roi souligne l'importance d'éliminer tous ceux ayant « donné cause à toutes ces afflictions » (ligne c'est-à-dire, contre lesquels le gouvernement a mené bataille, employant « tous les moyens possibles » (ligne toutes les « persuasions » (ligne pour les éliminer. Le traité est donc introduit par une succession de phrases présentant l'armée française comme prête à tout pour soumettre les villes rebelles. Paris envoie des troupes prendre la ville de Pau dès 1620 qui faisait partie d'une région protestante du père de Louis XIII, Henri IV, afin de rétablir le pouvoir catholique. [...]
[...] En outre, l'édit n'est pas un moyen d'effrayer, mais d'étaler la puissance royale retrouvée face à des opposants clairement écrasés. De surcroît, ce document marque surtout la fin des guerres de religieux, et les calvinistes qui se retrouvent sans place de sûreté militaire, assemblées ou encore privilèges, peuvent se consoler d'être encore en vie en opposition aux dizaines de milliers de victimes comptées durant ces années de querelles, et d'avoir leur liberté de culte maintenue dans un contexte politique qui essaye de retrouver un peu de stabilité. [...]
[...] La tension monte grandement en France, et les protestants sont considérés comme des hérétiques par les catholiques. L'édit fait de nombreux sous-entendus, les qualifiant de « sourds et aveugles à toutes les raisons et occupations de leur devoir » (ligne ôtant ou divertissant l'Église de la religion catholique comme il est implicitement dit aux lignes 41 et 42. Le protestantisme est un courant réformateur, issue du développement de l'humanisme à la Renaissance, et il remet en cause les principes traditionnels enseignés par l'Église romaine. [...]
[...] Un pardon aux insurgés L'édit de grâce d'Alès est plus un pardon accordé aux insurgés qu'un acte législatif du roi. En effet, ces derniers se sont soumis les uns après les autres, jusqu'au chef de file du protestantisme le duc de Rohan qui vint rendre les armes face à la puissance et à la détermination de l'armée impériale. Louis XIII met par ailleurs le prénom de son adversaire et sa ville au tout début d'une liste de victoires de l'armée à la ligne 24, affirmant que le leader de l'opposition protestant lui-même se rendit face aux « grandes et puissantes armées » (ligne du roi. [...]
[...] C'est un succès politique dont Louis XIII et Richelieu veulent se servir comme d'un exemple pour marquer la puissance de l'armée impériale face à la rébellion. L'édit évoque aussi l'erreur que fit la ville de Privas en Vivarais, fortifiée, armée, qui « a osé résister » (ligne 12) puis a abandonné ses biens en fuyant. L'auteur explique que la population, refusant la main tendue du royaume, dût payer de son sang pour son erreur. On comprend que l'auteur de cet édit cherche à montrer la puissance de l'armée française, intransigeante et sans pitié face à ceux qu'ils considèrent comme hérétiques, il s'en félicite d'ailleurs en expliquant ligne 16 que ces sanctions permirent aux autres villes de se soumettre plus facilement. [...]
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