Époque moderne, exportation de sucre, humanisme, capitalisme, États-nations, campagne coloniale, mondialisation, Portugal, Vasco de Gama, comptoirs commerciaux, puissance coloniale, canne à sucre, Brésil, France, Guyane, Louis XIV, commerce triangulaire, esclaves, Code noir, industrie sucrière
Il s'agit d'une période d'émergence et de nombreuses transformations, des structures économiques, sociales, politiques, incarnées à travers le capitalisme et la montée des valeurs humanistes. Ces transformations sont simultanément perceptibles dans plusieurs domaines qui interagissent entre eux : l'économie via le l'avènement du capitalisme ; la politique avec l'émergence des États-nations et les campagnes coloniales ; de la géostratégie et la diplomatie. Tous ces domaines sont reliés et valorisés par la mondialisation, processus d'internationalisation qui connaît un essor fulgurant au début de l'époque moderne. Essor initié par le Portugal via les expéditions de Vasco de Gama fin 15e siècle, l'établissement ou la réhabilitation de routes commerciales, des comptoirs commerciaux.
[...] La production était à un degré exponentiel, voire en surproduction à un point tel que la main-d'œuvre devint insuffisante. La matière première principale et marchandisée était la canne à sucre. Cependant, il y a eu également des esclaves chargés de la culture, récolte et transformation de la canne à sucre, un processus de fabrication éprouvant et nécessitant une grande force physique, supposant un nombre d'esclaves conséquent pour une production qui s'effectuait à très grande échelle. Au cours du 16[e] siècle, l'exploitation de la population indienne locale devient insuffisante par rapport aux objectifs de production. [...]
[...] Les différentes puissances commerciales exportatrices de sucre L'exploitation de la canne à sucre au Portugal et la consommation est renommée depuis fin 15[e] siècle. Les pôles d'exploitation sont Madère (pôle central d'exploitation et culture de la canne à sucre), les Açores, puis les territoires de l'empire colonial du Cap-Vert, des îles de São Tomé et Principes ou aux Canaries. Le degré d'exploitation est tel que les ressources finissent par se tarir par épuisement des sols. Le Brésil devient alors la nouvelle terre d'exploitation et culture de la canne à sucre avec des espaces naturels exceptionnels : de vastes terres arables, non exploitées et très productives en termes de rendement dans les régions de Pernambouc, de Bahia, de Recife (forte concentration productive dans le nord-est du pays). [...]
[...] Par ailleurs, lorsque l'on analyse le modèle économique sur lequel le commerce d'esclaves s'est établi tout au long de l'époque moderne, nous observons un fort interventionnisme du pouvoir royal entre le 16[e] siècle et début 18[e] siècle. Le Code noir en est indirectement une émanation au sens où il est une initiative du pouvoir royal et définit les modalités de gestion du capital humain (la main-d'œuvre). C'est le même pouvoir du roi Louis XIV qui finança les exploitations des plantations d'outre-mer (les Antilles). Le règne du « Roi-Soleil » fut marqué par le mercantilisme. Il s'agit d'une doctrine de gestion de l'économie politique du 16e au 18e siècle. [...]
[...] ) ont également eu un rôle central dans la production ou exportation de sucre. Tout d'abord ces dernières en tant que détentrice des capitaux possédaient de nombreuses propriétés et terres au Brésil (les Flamands font partie des premiers producteurs opérant au Brésil après la conquête du pays par les Portugais). Dans « le goût de l'or blanc : le sucre en France au 18[e] siècle » Sklaerenn Scuiller montre expose le fonctionnement de la filière sucrière en France, depuis l'exploitation, la récolte en Guyane, au Brésil sur la base du commerce triangulaire jusqu'à l'acheminement du sucre dans le port de Nantes, et sa consommation. [...]
[...] La ville de Nantes fut un point de redistribution domestique et continentale (réexportation vers le nord de l'Europe en concurrence avec le port d'Amsterdam notamment). La réexportation européenne s'effectue dans un cadre de redistribution de sucre transformé ou sinon vers des ports de raffinage tels qu'Amsterdam, Rotterdam et Hambourg. Face à ces villes portuaires, Nantes demeure une ville relativement modeste, Amsterdam y tient une place prééminente en matière de réexportation. Ce constat est d'autant plus symbolique que l'industrie française du sucre (en plein essor depuis le milieu du 18[e] siècle) peine à concurrencer le sucre néerlandais dans la catégorie des sucres dits de haut de gamme. [...]
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