En 1697, la France sortait victorieuse de la guerre face à la Ligue d'Augsbourg qui fut une guerre désastreuse et épuisante pour le pays et surtout pour la population. C'est à la suite de cette rude période de conflit que Sébastien Le Prestre De Vauban (1633-1707), alors qu'il était en voyage continuel à travers le royaume de France pour inspecter ses divers chantiers (car en 1678, il avait été nommé commissaire général des fortifications et avait alors déployé une activité prodigieuse afin d'entourer le royaume d'une ceinture complète de fortifications) se rendit compte de la misère grandissante du peuple et écrivit, en 1698, son Projet d'une Dixme Royalle, duquel est extrait le texte étudié traitant du budget d'un manouvrier donc des moyens financiers d'un homme qui se situe pratiquement au bas de l'échelle sociale, juste un peu au-dessus des vagabonds et des errants. Par conséquent, on peut se demander pourquoi un commissaire du Roi, qui est donc un exécutant de la politique définie par le souverain, s'est intéressé à la vie "financière" d'un manouvrier (...)
[...] Ouvrages spécialisés: DUBY Georges et WALLON Armand Histoire de la France rurale, t II: L'âge classique des paysans. 1340-1789, Paris, Seuil GOUBERT Pierre, Les paysans français au XVIIe siècle, Hachette, 1998. [...]
[...] Cependant, la dureté du travail et les diverses activités ne permettent pas à un manouvrier de travailler seul pour subvenir aux besoins de sa famille Obligation des deux conjoints à travailler. En effet, on pourrait croire qu'il est le seul à travailler pour sa famille puisque Vauban ne mentionne l'épouse du manouvrier qu'à partir de la ligne 43 à la ligne 45, que sa femme ne contribue de quelque chose à la dépense, par le travail de sa quenouille, par la couture, par le tricotage de quelque paire de bas, ou par la façon d'un peu de dentelle selon le païs Par conséquent, si on se fie aux écrits de Vauban, on pourrait penser que la femme du manouvrier ne faisait pas grand chose à part des activités ayant rapport à la couture comme elles sont énumérées dans le texte. [...]
[...] 4-5 la plupart n'ayant que leur bras, ou fort peu de chose au-delà il est la plupart du temps, employé à la journée lorsqu'il n'est pas employé par de gros fermiers pendant les périodes de fenaisons, moissons, ou vendanges comme l'écrit Vauban à la l.5 ceux que nous appelons manoeuvriers [ ] travaillent à la journée, ou par entreprise, pour qui les veut employer d'où le nom de journalier qui peut parfois leur être attribué ainsi que le nom de brassier puisque le manouvrier loue, à la journée, ses bras et sa force de travail. De plus, il se distingue surtout par le fait qu'il ne possède pas de bêtes de labour, de trait, de somme ou même de bat et, il n'a jamais de cheval car trop cher. [...]
[...] Il effectue alors un travail pénible de l'aube au crépuscule et ce, pour un maigre salaire. A la l.22, on peut voir que selon Vauban, le manouvrier gagne neuf sols par jour pendant cette période de mai à octobre, ce qui poserait peut-être moins de problèmes si telle était la réalité. Cependant, le manouvrier est associé à de la main d'œuvre bon marché, par conséquent il est peu payé à 10 sols par jour), souvent il n'a qu'un petit pourcentage sur le travail effectué tel qu'un bol de soupe, une cruche de vin ou une petite gerbe, et plus souvent encore, son employeur lui accorde une réduction de ses dettes. [...]
[...] 2.Une période de travail insuffisante pour un maigre salaire. Vauban écrit je suppose que des 365 jours qui font l'année, il en puisse travailler utilement 180 (l. 21-22). Si on prend en compte cette supposition, on peut en déduire que le manouvrier travaille à peine toute une moitié de l'année. En effet, la main d'œuvre se fait nécessaire de mai à octobre au moment des fenaisons, moissons ou vendanges; à cette période, le manouvrier devient alors salarié agricole occasionnel ou domestique de ferme. [...]
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