Préparation du 18 Brumaire an VIII, constitution, conseil des anciens, cinq-cents, spectre de la terreur, Sieyès, députés jacobins, Santerre, Bernadotte, Napoléon, paix de Campoformio, Autriche, révolution, Lucien Bonaparte, organisation du coup d'État, Louis-Nicolas Lemercier, Roger Ducos, Paul Barras, Jean-François Moulin, Louis-Jérôme Gohier, souveraineté populaire, acquis de la révolution, Bourbons, établissement d'un exécutif, législatif, politique, France, Paris, économie, République en danger, finances
Le 17 septembre 1799, Lucien Bonaparte dit au sujet du Directoire que "Sans la division de ces pouvoirs, il n'y a point de liberté politique. Leur réunion constitue le despotisme". Cette phrase illustre l'état d'esprit dans lequel se retrouve une partie de la France en 1799, à la tête de laquelle se trouve un Directoire à la crédibilité sapée et dont le manque de fermeté amène des révisionnistes à envisager de forcer un changement. Les deux documents proposés à notre étude traitent donc de la préparation du coup d'État du 18 Brumaire au travers de la vision de Lucien Bonaparte, jeune frère de Napoléon.
[...] Alors que la constitution de l'an III avait été approuvée lors d'un référendum rassemblant 1 100 000 votants, celle de la constitution de l'an VIII est approuvée par 3 000 000 de votants. Cependant, lorsque Lucien parle du 18 brumaire dans la lettre à sa sœur alors qu'il est en route vers l'Espagne, la constitution de l'an VIII est déjà en vigueur depuis presque un an. Les résultats positifs du référendum sont proclamés le 7 février 1800 alors que la Constitution est déjà en vigueur depuis le 25 décembre 1799. Le peuple n'est donc en réalité consulté que pour la validation a posteriori d'une action déjà entérinée. [...]
[...] En effet, c'est Lucien qui une fois son frère à Paris, le persuade de rejoindre la conspiration et d'accepter les projets de réformes de Sieyès, point sur lequel il échoue cependant. De plus, il permet lorsqu'il est envoyé à la rencontre de son frère ligne 28, d'obtenir son soutien. Napoléon lui dit dès leur rencontre « Je suis avec le Conseil des Anciens ; je servirai de bouclier aux sages de la République contre l'émeute des faubourgs, comme j'ai servi de bouclier à la Convention, contre l'émeute des sections royalistes en vendémiaire. Remerciez Sieyès de sa confiance ». [...]
[...] Il est chargé de proposer les lois. Aux lignes 3 et Lucien annonce que le Conseil des Anciens est du côté des conjurés tandis que s'y oppose l'obstacle du Conseil des Cinq-Cents. Le Directoire est donc divisé entre les députés des 500 qui souhaitent maintenir la Constitution de l'an III au nom des principes révolutionnaires, et les révisionnistes du Conseil des Anciens menés par le directeur Sieyès. À cette hostilité « à toute réforme constitutionnelle » dont traite l'auteur vis-à-vis du conseil des Cinq- Cents, s'ajoute le motif principal des révisionnistes. [...]
[...] Il s'agit d'une partie des mémoires de Lucien dont le manuscrit est aujourd'hui conservé aux archives du Ministère des Affaires étrangères, au sein des fonds Bonaparte. Comme indiqué en sous-titre de l'ouvrage, Lucien commence à écrire en tant que prince de Canino, titre qu'il obtient en 1814. Il écrit donc sous la Restauration et la monarchie de juillet. Quant au second document, il est issu de la correspondance personnelle entre Lucien et sa jeune sœur Élisa Bonaparte et stocké aux Archives nationales. Lucien Bonaparte commence à publier ses mémoires lors de son exil à Londres en 1836. [...]
[...] Il s'agit de l'interdiction de révision de la constitution avant une durée de 9 ans que l'article 338 stipule. En effet, lorsqu'ils établissent la constitution, les législateurs de l'an III comme les appelle Lucien, cherchent la stabilité et rendent donc le texte difficilement révisable. En cas de désaccord entre le législatif et l'exécutif, ou entre les directeurs, aucune solution légale n'est prévue. Cela conduit à des coups de force successifs comme celui du 4 septembre 1797 (18 fructidor an lors duquel 3 des 5 directeurs font arrêter et déporter deux directeurs et cinquante députés royalistes en Guyane. [...]
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