Louis XIV, avec ses 29 ans de guerre pour 54 années de règne, impose à l'Europe tout entière la puissance émergente de la France. Cet état de guerre « quasi permanent » va ainsi pousser l'armée du roi à connaître une véritable transformation, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dans le domaine culturel et militaire. Hérité d'une infanterie récente organisée essentiellement par Sullyet Richelieu, la France, sous l'impulsion d'hommes d'État tels que Louvois, Le Tellier, Vauban, et Colbert s'organisent vers une armée moderne.
Mais le XVIIIe siècle est aussi un siècle de foisonnement de manuels de stratégie et de tactique. En effet, un grand nombre d'officiers d'État-Major ou d'officiers subalternes entament la rédaction de mémoires concernant le métier des armes. Ces écrivains militaires vont faire naître un vif débat entre militaires mais également au sein de la cour du roi et dans l'opinion publique, preuve de l'importance de la guerre dans la société de l'Ancien Régime.
Dans un premier temps, ces ouvrages n'apportent qu'une vague connaissance sur les méthodes à adopter, mais très vite cette pensée se concrétise par une véritable science de la guerre basée sur l'expérience pour ainsi « ouvrir l'esprit sur toutes les opérations de guerre et sur la manière de les faire ou de les soutenir afin que cette théorie le rende en peu de temps capable d'une exacte et prévoyante pratique » comme le fait remarquer le lieutenant général de Fauquières à son fils dans ses Mémoires sur la guerre (1711). Le chevalier Folard affirme aussi que « la guerre est un art comme les autres. Or dans tous les arts, la pratique suppose toujours ce qu'on appelle la théorie »
Dans la première moitié du XVIII siècle, le maréchal de Puységur soutenait que la théorie de la conduite de la guerre existe indépendamment de la pratique « et il n'est pas nécessaire d'avoir été versé dans les armées pour être versé dans cet art ». Jacques François de Chastenet de Puységur (1655-1743) fait carrière au régiment du Roi et devient lieutenant colonel. Excellent tacticien , il devient proche de Louis XIV, sous la Régence et devient maréchal en 1734. Son ouvrage, l'Art de la guerre par principes et par règles, publié par son fils en 1748, s'interroge sur le bien-fondé de la suppression de la pique et du mousquet dans l'infanterie, remplacés alors par le fusil à baïonnette dont ce dernier, d'après l'Encyclopédie (1751) au mot "Fusil", aurait été inventé par son père, Jacques de Chastenet, marquis de Puységur (1600-1682). Mais derrière ce problème de stratégie se cache un débat idéologique sur les transformations des structures de l'armée et de son évolution dont les théoriciens tels que les chevaliers Folard ou Mesnil-Durand contestent l'efficacité et le manque de.... baïonnette...
[...] De la pique à la baïonnette: une révolution tactique? Louis XIV, avec ses 29 ans de guerre pour 54 années de règne, impose à l'Europe tout entière la puissance émergente de la France. Cet état de guerre quasi permanent va ainsi pousser l'armée du roi à connaître une véritable transformation, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dans le domaine culturel et militaire. Hérité d'une infanterie récente organisée essentiellement par Sullyet Richelieu, la France, sous l'impulsion d'hommes d'État tels que Louvois, Le Tellier, Vauban, et Colbert s'organisent vers une armée moderne. [...]
[...] A la fin du XVIe siècle, les piquiers sont au centre de l'évolution militaire et provoquent un retour de l'infanterie comme base de la puissance militaire, au détriment des gendarmes (homme d'armes à cheval). En effet, les formations compactes de fantassins armés de piques sont désormais capables de mettre en échec les charges de cavalerie lourdes, qui restaient à l'époque un des atouts majeurs dans les batailles (cf .La France dépense beaucoup pour modifier son arsenal en conséquence. Endettée, elle doit néanmoins s'équiper d'une nouvelle technologie, les armes à feu. [...]
[...] Mais la réflexion de l'auteur démontre plus que le simple débat sur un certain type de tactique, il représente ainsi la pensée de son temps qui s'incarne par le stoïcisme, nouvelle valeur de la société militaire et une armée moderne reposant, en autre sur le feu mais également sur la discipline, l'obéissance et l'entraînement des soldats. France, la réflexion doctrinale sur la tactique de bataille se traduira par des réformes. Elle trouve sa meilleure expression dans les écrits de Guibert (1743-1790). Il va ainsi faire la synthèse entre ces deux formations, pensant que l'essentiel est de pouvoir passer de l'une à l'autre rapidement. [...]
[...] Une révolution tactique ou un révélateur de la révolution militaire A. Un néostoïcisme au coeur de la société militaire B. Vers une de l'armée moderne de Louis XIV Bibliographie I. Source PUYSEGUR (Maréchal Art de la guerre par principes et par règles, Paris II. Ouvrages généraux CORNETTE, Joël, Absolutismes et Lumières (1652-1783), Paris, Carré Histoire CHAGNIOT, Jean, Guerre et société à l'époque moderne, Paris, PUF, "Nouvelle Clio",2001 III. Ouvrages spécialisés BERTAUD, Jean-Paul, Guerre et société en France de Louis XIV à Napoléon 1er, Paris,ArmandColin CORVISIER André (dir.), CONTAMINE, Philippe (dir.) Histoire militaire de la France, tome 1 : ''Des origines à 1715'', tome 1715 à 1871'', Paris, PUF CORNETTE, Joël, Le Roi de guerre, Petite bibliothèque Paiot FOUCAULT, Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard IV. [...]
[...] I. La France et sa persistance dans la force de piquiers A. L'arme de base de l'armée française B. Un mauvais usage des piquiers II. Une avancée technologique : une avancée tactique A. Le fusil et la baïonnette : un avantage ? B. [...]
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