Journal Age d'or de la presse écrite en France
A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le journal devient un produit de consommation courante. A cette époque, le marché de la presse est en expansion constante, d'autant plus que rien ne peut encore la concurrencer, elle est le seul moyen d'information collectif. C'est alors l'âge d'or de la presse française.
Né en 1876, Le Petit Parisien est un quotidien qui symbolise cette période. Journal populaire, par son prix, par son contenu, il fait partie des 4 grands quotidiens parisiens: Le Petit Journal, Le Petit Parisien, Le Matin, Le Journal qui tire chacun à plus d'un million d'exemplaires
Un cadre juridique très libéral (loi de 1881) et un essor du capitalisme industriel se sont conjugués jusqu'à la Première Guerre mondiale pour assurer cet extraordinaire développement de la presse française.
Il y a tout de même eu un débat historiographique autour de cette période (1871-1914). En effet, pour certains historiens, ce fut ce qu'on a appelé l' « âge d'or » de la presse française, tandis que pour les autres, ce furent 43 années marquées par « l'asservissement de la presse française au grand capital et aux puissances d'argent » (J-M Charon). Ce n'est pas le cas du PP puisque Jean Dupuy est le directeur, mais aussi le propriétaire du journal. Le Petit Parisien n'a donc pas été soumis à autant de pressions économiques extérieures que d'autres quotidiens. Il a même eu le privilège d'entretenir son propre réseau de correspondants particuliers et d'envoyer des reporters suivre les grands événements.
Cependant, un autre paradoxe semble prédominer. Si pendant cette période, la presse à grand tirage s'émancipe, l'âge d'or de la presse française n'est pas tout à fait synonyme d'une indépendance totale de cette dernière vis-à-vis de l'Etat. C'est un phénomène qu'il est possible d'étudier à travers le prisme du Petit Parisien.
Quelles relations Le PP et ses grands patrons, alors symbole de l'âge d'or de la presse française, ont-ils entretenu avec le pouvoir politique ? Et quels en ont été les effets sur le journal ?
Au commencement, le journal n'a rien du Petit Parisien que l'on connait. Il faut attendre l'arrivée de son grand patron Jean Dupuy pour qu'il se saisisse de son rôle de guide d'opinion et qu'il crée des liens ténus avec le pouvoir. Cependant, cette double influence va s'estomper à l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale.
[...] Il y a une augmentation du capital. En juin 1879, il rachète le journal, et change à nouveau la structure de la société pour effectuer son redressement. Une société en commandite simple est créée, avec Charles-Ange Laisant en second commanditaire. Cette nouvelle structure juridique est attestée par l'huissier Jean Dupuy, propriétaire de locaux de la rue d'Enghien, où son nom est pour la 1ère fois associé au journal. Il y a l'apparition du supplément illustré du Dimanche, et le quotidien qui était centré davantage sur la politique devient un journal d'information générale et populaire (faits divers, feuilletons toujours d'un ton passionné et partisan, presse radicale et anticléricale féroce. [...]
[...] Mais il n'est composé que de deux pages, et même bien souvent d'une seule. Avec la guerre, son Influence politique du PP s'en voit ébranlée, ainsi que la confiance des lecteurs à qui on a toujours fait croire à la stabilité de la paix en Europe. Collaboration et réhabilitation 11 juin 1940 Dernière impression du VRAI PP rue d'Enghien. Fuite de Paris pour Bordeaux puis Rennes. Et enfin retour à Paris en octobre. Bois quitte la France. Pierre Dupuy ne peut se résoudre à abandonner son journal. [...]
[...] Photo du Maréchal Foch et de Clémenceau en Une = 3,3 M exemplaires vendus. Apogée en 1918-1918 : -Contexte : Signature du traité de Versailles marque la fin de la censure -Avant-gardiste avec emploi de femmes : si Jean Dupuy n'a jamais permis à sa femme de jouer un autre rôle que celui d'épouse, il n'est pas du tout opposé au travail des femmes au sein de sa rédaction. Exemple : dès 1917 Andrée Viollis entre au PP : une des plus grands reporters de son temps à l'instar d'Henri Béraud ou Albert Londres. [...]
[...] Ton modéré certes. Mais profond soutien au gouvernement Briand et au Président Poincaré S'explique en partie par les liens étroits qui unissent Jean Dupuy au gouvernement (celui-ci a déjà été ministre et vient de refuser en 1913 le poste de Président du Conseil que lui proposait Poincaré Le 15 octobre 1916 : Le PP encourageait ses lecteurs à souscrire au deuxième emprunt de la guerre dans un article rédigé par Jean Dupuy et intitulé Le Devoir Commentaire de texte PP devint instrument du pouvoir républicain. [...]
[...] Suites à plusieurs ordonnances, la Société du PP et Pierre Dupuy furent accusés de collaboration, et toute activité leur fut interdite juillet 1951 : Le PP et son patron sont acquittés. Le PP était un instrument puissant, en tant qu'inspirateur de l'opinion public, et donc très convoitée par les Allemands. Donc sa grandeur fut en partie la cause de sa chute. CONCLUSION Ce fut une période de large libéralisme où la presse a voulu s'affirmer comme un quatrième pouvoir, à l'instar de la presse en Grande-Bretagne et aux USA. [...]
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