Un paysan est par définition une personne dont le métier est la culture de la terre et l'élevage. En France, au milieu du XVIIIe siècle, sur une population totale de 27 millions d'habitants, environ 20 millions sont ruraux, et la grande majorité de ces derniers sont des paysans. 75 % des revenus nationaux proviennent de la campagne et l'argent est dans la plupart des cas placé dans la terre, qui, malgré une rentabilité plus basse que d'autres activités, apporte sécurité et prestige : elle permet l'ascension sociale.
Les paysans vivaient très précairement au XVIIIe siècle et ne bénéficiaient que de techniques très rudimentaires pour les mises en culture. Sur le plan politique, ils étaient ignorés, malgré leur nombre très important et leur rôle dans l'économie du pays. Mais leur situation a évolué au long du XVIIIe siècle. L'agriculture au XVIIIe siècle en France est encore une agriculture de subsistance : on ne produit pas pour exporter. Malgré les innovations, les techniques de mise en culture sont encore très rudimentaires, et la jachère est encore utilisée. Les nouvelles plantes, le maïs et la pomme de terre augmentent la production agricole, mais ne suffisent pas à éviter disettes et famines, les cultures dépendant des aléas climatiques.
Ainsi les paysans constituent plus de trois quarts de la population des campagnes. Si pour les citadins ils constituent une masse indifférenciée située au plus bas de l'échelle sociale, dans la réalité ils présentent une grande diversité d'états professionnels et sociaux.
[...] Les techniques agricoles Le travail manuel est très important faute de mécanisation. Pour les labours on utilise la lourde charrue sur les terres de la France du Nord et accessoirement dans l'Ouest : traînée par un attelage de 4 à 6 bœufs dans L'ouest, de deux chevaux dans les régions de grande culture, de 4 à 6 dans les campagnes du Nord, la charrue creuse des sillons profonds et dissymétriques, et son action est complétée dans quelques régions par l'action de la herse, qui régularise le sol. [...]
[...] La sujétion au pouvoir royale est aussi administrative, les campagnards deviennent de plus en plus surveillés par le représentant du roi. Les intendants étendent progressivement un contrôle pesant sur les communautés villageoises. III. La vie quotidienne des paysans 1. L'habitat L'habitat est fondé sur les ressources du milieu naturel, les matériaux utilisés variant en fonction des matières 1eres disponibles : bois des régions de montagnes, granit de Bretagne ou du Limousin La maison la plus commune dans l'ensemble du pays, celle du petit propriétaire, du journalier. [...]
[...] La scolarisation se heurte à l'absentéisme : les enfants qui peuvent fréquenter une école y viennent comme ils peuvent, si les saisons, les chemins, les moissons, les vendanges, le permettent, et nombreux sont ceux qui pratiquent l'école buissonnière( la majorité sans doute dans le Sud). Même parmi ceux qui se montrent assidus, rares sont ceux qui demeurent à l'école jusqu'à 14ans. Il ne fait aucun doute que l'éducation des enfants se fait davantage à la maison et au travail qu'à l'école, et que l'apprentissage technique l'emporte sur l'apprentissage intellectuel. L'analphabétisme domine donc. Il concerne les quatre 5e des ruraux fin du 17e et les trois cinquième à la fin du 18e siècle. Enfin, les ruraux sont toujours beaucoup moins alphabétisés que les citadins. [...]
[...] Les écarts de fortune y sont moins importants. Si les fermes les plus étendues dépassent rarement les 20 à 30 hectares, l'exploitation la plus répandue couvre une superficie de moins de dix hectares en général. Mais on ne trouve pas ici le fossé qui sépare ailleurs une petite minorité de privilégiés et une masse de petits exploitants, et l'espoir d'une promotion sociale existe donc, quand la conjoncture économique est bonne. Cependant au total, les mieux pourvus en terre subviennent habituellement à leurs besoins et à ceux de leur famille, mais à condition de trouver des revenus supplémentaires, comme du travail salarié chez un voisin plus aisé On a donc là des sociétés très différentes de celles des grandes plaines céréalières, et ce, partout, quelles que soient les diversités régionales, très peu de riches (qui sont beaucoup moins riches que dans le Bassin parisien), une très forte classe moyenne et peu d'habitants proches de l'indigence. [...]
[...] Une autre de leurs caractéristiques est l'emploi d'une nombreuse domesticité. Certains envoient leur fils dans les collèges en ville, puis leur achètent un office, ce qui permet, en une ou deux générations, de faire oublier leur origine rurale et de réaliser une intégration dans la société urbaine. Mais la plupart restent à la campagne, satisfaits de leur sort, amassant de l'argent, achetant des terres, dominant leurs concitoyens. Dans les régions de polyculture, l'ampleur économique et sociale des coqs de village est largement moindre que dans les régions de grande culture. [...]
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