La France d'ancien Régime est un pays rural. Les villes, au début du XVIIe siècle, regroupent au maximum 15 à 16 % d'une population qui devait se situer un peu au-dessus de vingt millions d'habitants. Ruraux, les Français sont d'abord paysans, même si ce terme commode regroupe en fait des situations diverses.
En dépit de certaines évolutions, ce qui domine dans la vie paysanne de cette époque, c'est la stabilité. Le paysan vit à l'intérieur de cadres socio-économiques et socio-juridiques hérités d'un long passé...
[...] Enfin, les tensions internes se multiplient et accentuent les clivages entre individus et groupes : entre les usuriers et les spéculateurs sur les grains et la majorité des paysans-exploitants ; entre les forains acheteurs de biens-fonds, perturbateurs de l'équilibre agraire, et les habitants du village ; entre les épargnés de la pression fiscale et les autres qui subissent douloureusement les effets ; entre les plus aisés, adeptes de l'individualisme agraire, et les pauvres, d'autant plus attachés aux biens collectifs que les communaux se sont amenuisés. Les paysans ont tenté de résister à la dégradation de leur condition et de réagir. [...]
[...] Droit de faire paître le bétail sur les terres en jachère ou débarrassées de leur récolte. Ensemble de terres cultivées d'un terroir de paroisses. Plus généralement, le territoire d'une communauté d'habitants. Paysage agraire cloisonné par des haies permanentes qu'on oppose aux campagnes ouvertes. Manière de tenir la terre. Les tenures paysannes en censive sont soumises au paiement de droits seigneuriaux, particulièrement du cens récognitif de seigneurie. Ensemble de droits seigneuriaux qui correspondent à des monopoles économiques du seigneur (four, moulin, pressoir ) Union matrimoniale entre personnes de même qualité et de même condition. [...]
[...] La production agricole s'est accrue et diversifiée. La population est abondante ; les fermiers bénéficient à la fois de l'augmentation des productions et d'une hausse modérée des prix, ce qui se répercute favorablement sur la rente foncière. Un certain équilibre entre seigneuries reconstituées et communautés villageoises paraît avoir été atteint Le second XVIe siècle ou la rupture des équilibres Dès les années 1540, cette situation est menacée. Les limites techniques du système ne permettent plus à la production agricole de suivre la croissance démographique, tandis que les propriétés et les exploitations sont affaiblies par le morcellement. [...]
[...] Le paysan ne dispose le plus souvent que d'outils manuels de conception simple. Pour ameublir le sol, l'araire[2] ou la charrue légère sont plus répandues que la véritable charrue à versoir : celle-ci, coûteuse, nécessitant un fort train d'attelage, reste l'apanage des exploitants aisés dans les régions à la terre épaisse et limoneuse. La moisson se fait à la faucille. Les blés sont battus au fléau, puis vannés[3]. La primauté des grains dans le système de culture ne laisse pas assez de surfaces pour les prairies, de sorte que l'élevage reste limité, donc également la fumure. [...]
[...] Union matrimoniale entre personnes habitant le même espace géographique. Chahut organisé habituellement par le groupe des grands garçons à l'occasion d'un mariage mal assorti. [...]
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