Le « noir XVIIe siècle » n'a pas eu le monopole des « années de misère » mais force est de constater que la révolution anglaise, les persécutions religieuses, la Fronde, les guerres et le marasme économique constituèrent des facteurs aggravants de déclassement et de désorganisation au sein des sociétés anglaise, française et espagnole. La place prise par les pauvres dans ces sociétés inégalitaires fait l'objet de réflexions permanentes qui intéressent l'historien en ce sens qu'elles sont révélatrices de changements et peuvent aider à mieux comprendre les sociétés d'alors (...)
[...] Il incorpore toutefois des manouvriers, des domestiques, des marins qui ne sont peut- être pas si misérables. En tout cas, les critères retenus par le célèbre arithméticien politique conduisent à une surestimation du nombre des pauvres. Plus nettement qu'en France et en Angleterre, les pauvres d'Espagne sont en ville, pour deux raisons. D'abord, les villes espagnoles concentrent parfois jusqu'à la moitié de la population voire plus, au sud surtout. Ensuite, l'exode rural s'accélère après 1665. Ainsi, les pauvres représentent environ 20% du total des décès dans les paroisses de Santiago El Real à Madrid d'après une étude de Cl Larquié Une approche quantitative de la pauvreté : les madrilènes et la mort au XVIIe siècle parue dans les Annales de Démographies Historiques de 1978. [...]
[...] C'est dans les campagnes qui représentent plus de 80% de la population française qu'on rencontre le plus de pauvres en valeurs absolues, selon les périodes au moins quatre millions en moyenne. Même si personnes n'est à l'abri d'un malheur, les plus exposés appartiennent à la catégorie des brassiers et des manouvriers qui retiennent l'attention de Vauban dans sa description de l'élection de Vézelay. La population citadine, pas plus de 15% de la population totale, compte toutes sortes de pauvres : selon les activités on repère beaucoup d'ouvriers des manufactures, des ateliers du textile mal payés, des apprentis et des compagnons, ceux qui exercent de petits métiers ambulants, souvent de façon intermittente : portefaix, cochers, domestiques des deux sexes Par exemple les travaux de Madeleine Ferrière sur le mont de Piété à Avignon( source massive, tous les gens qui déposent quelque chose ont été enregistrés entre 1610 et 1795) laissent apparaître que les artisans du textile, des transports et les paysans sont beaucoup représentés,alors que ceux de l'alimentation, de l'habillement et du commerce y ont peu recours. [...]
[...] A Paris à 600 enfants sont abandonnés chaque année, plus du double dès 1693. Charles Perrault publie Le Petit Poucet en 1697 Choix de vie pour certains qui rejettent toute tentative d'intégration ou qui s'accommodent du peu qu'ils pensent obtenir. Dans son analyse sur la pauvreté, Annales ESC Roger Chartier rappelle que de vivre de la charité en ne faisant rien est une tentation pour certains. Violence : La transgression de la loi par les pauvres est moins volontaire que ceux qui sont en passe de le devenir ou le sont déjà. [...]
[...] La question n'est pas exclure, ne serait-ce que par rapport à la dimension religieuse et mystique, popularité des nombreuses vies des saints qui sont publiées à l'époque et qui, s'ils ne sont pas pauvres eux-mêmes s'en rapprochent : Jeanne de Chantal, Jean Baptiste de la Salle qui s'occupe de scolariser des enfants pauvres, François de Sales qui fonde l'ordre des Filles de la Visitation ( L'idéal serait de trouver un exemple du genre de St François d'Assise, si tu en connais un ) III) Les réactions face à la pauvreté : Réactions des pauvres : Migrer : De la campagne vers la ville puis vers une plus grande et puis la capitale et peut-être l'étranger, Th Slack considère ce cas pour l'Angleterre ainsi que JP Gutton pour la France. Les pauvres pour entrer à Rodez creusent sous les murs de la ville qui a été fermée La mobilité est une caractéristique d'une partie des pauvres : vagabonds, errants qui échappent au contrôle social. G King pour l'Angleterre avance le chiffre de vagabonds à la fin du XVIIe siècle. Pour l'Angleterre l'émigration vers l'étranger peut constituer un remède à la pauvreté : plus de personnes auraient migré au XVIIe siècle. [...]
[...] (passe par l'enfermement) Workhouses créées en Angleterre dans le dernier tiers du XVIIe siècle union de plusieurs paroisses de Bristol pour créer un grand workhouse. Apparaît donc comme un moyen de trouver de la main d'oeuvre à bon marché, mais problème de la concurrence pour les travailleurs évoqué par Defoe En Angleterre les mouvements pour mettre les pauvres au travail émanent essentiellement des milieux puritains, des quakers, en France rôle des dévots et jansénistes peut-être pas moins important que le colbertisme. [...]
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