L'approvisionnement de la ville de Paris au XVIIIème siècle peut sembler, à première vue, quelque chose de bien rôdé et d'assez simple. Mais en réalité, l'approvisionnement en général, et plus particulièrement celui par la voie fluviale, est au coeur des préoccupations d'un bon nombre de parisiens. Pour bien comprendre et analyser ce phénomène, il faut d'abord avoir bien conscience qu'alimenter une ville de la taille de Paris est un véritable défi à relever quotidiennement (...)
[...] Ils n'étaient cependant pas les seuls négociants à acheminer leur approvisionnement par voie d'eau. De plus, dans les ports, la majorité des ventes, en matière de grain se faisaient par l'intermédiaire des marchands de campagne et des forains. Face au marché du port de la Grève, les autres ports à grain bien que plus modestes n'étaient pas non plus délaissés. Ainsi, le marché de l'École, recevait un peu moins du tiers de l'approvisionnement en grain sauf quand il servait d'entrepôt de réserve les années de disette. [...]
[...] Par ailleurs, au sein même de l'Ile de France, outre la Seine, colonne vertébrale du commerce fluvial, le fleuve compte aussi sur ses nombreux et précieux affluents qui facilitent considérablement le commerce : l'Oise au Nord, la Marne et l'Aube à l'Est, l'Yonne et le Loing au Sud. Ceci représente un avantage mais a aussi tendance à encore plus engorger la Seine, principalement à Paris où convergent l'essentiel des bateaux. L'augmentation du trafic est lié à la croissance démographique de Paris qui compte habitants en 1700. Des solutions se mettent alors en place afin d'optimiser le trafic. [...]
[...] L'accessibilité aux ports maritimes qui sont de vraies façades sur le monde et les colonies tout en étant des centres de commerce majeurs est un élément fondamental dans la constitution de ce vaste réseau maritime et fluvial. Ainsi, Paris va développer les liaisons avec ce type de ports afin de ne plus dépendre exclusivement du port du Havre. Ainsi, en 1692, l'ouverture du canal d'Orléans permet de réexporter vers Paris toutes les denrées que le port de Nantes tire du commerce atlantique. [...]
[...] Il est intéressant de noter que la part du fleuve dans l'approvisionnement de Paris en grains atteint des sommets lors des années de disette ( en 1725-1726). Cela s'explique par le fait que les provinces les plus lointaines se trouvent sollicitées et qu'elles ne peuvent écouler leurs céréales que par la voie fluviale. Enfin, on s'aperçoit que Paris est avant tout un ogre pour la France au XVIIIème siècle dans le sens où cette ville importe beaucoup plus de produits qu'elle n'en exporte. [...]
[...] Les cartes de la page suivante permettent en effet de distinguer trois aires d'influence dans l'approvisionnement de Paris : - Une première couronne alimentant Paris avec des produits de première nécessité : blé, farine, pain. Les plaines fertiles d'un large bassin parisien sont concernées ainsi que la Normandie, la Champagne, l'Orléanais et la Picardie. - Une seconde couronne alimentant Paris avec des produits importants mais déjà un peu moins essentiels : pêche, boucherie, charcuterie. L'approvisionnement se fait sur un territoire plus vaste représentant la moitié Nord de la France. - Une troisième couronne alimentant Paris avec des produits cette fois ci de luxe et coûteux : épicerie, sel, boissons. [...]
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