Après la découverte des Caraïbes par Colomb et le processus de conquête qui s'étend sur le continent Sud-américain, avec notamment la mainmise sur le Pérou par Pizarro en 1534, l'Amérique espagnole révèle ses richesses, en grande partie souterraines. Pour s'assurer un maximum de recettes fiscales (notamment issues du Quinto Real, taxe d'un cinquième des marchandises à l'arrivée à Séville) et afin de préserver son monopole, la Couronne met en place une structure économique complexe. Quelle est-elle, cette organisation économique de l'Amérique espagnole ?
La première relève du transit transatlantique à proprement parler, c'est « la route des Indes (occidentales) ». Au départ de Séville, les navires marchands s'arment et lèvent l'ancre selon des décrets royaux bien précis. Ils doivent partir exclusivement en convois pour que la Couronne conserve et réaffirme son monopole et pour que l'escorte de galions qui protège le cortège marchand depuis 1537 puisse intervenir dans les meilleures conditions et à moindres frais.
[...] Elle a néanmoins permis à l'Espagne de tirer un maximum de profits dans l'exploitation des richesses de ses colonies américaines et de s'imposer un temps comme centre économique, commercial, culturel voire politique de l'Europe : c'est le Siècle d'Or espagnol (fin XVIe-début XVIIe siècles). Les principales causes de son déclin sont quasiment les mêmes qui ont entraîné la fin des monopoles coloniaux européens de l'époque. Néanmoins, les réformes bourboniennes du XVIIIe siècle permettront à l'économie coloniale de l'Amérique espagnole de retrouver un second souffle avec entre autre la fin du monopole commercial, des réinvestissements miniers et une modernisation administrative et militaire. [...]
[...] De là, les Noirs travaillent aux champs dans les Iles, dans les mines mexicaines ou comme domestiques à Lima. Cela permet l'accès à une plus large et plus robuste main d'œuvre en échange de pacotilles et d'armes. Le commerce des produits agricoles américains connait alors un nouvel essor vers la fin du XVIIe siècle. Néanmoins, cette organisation rencontre de nombreuses faiblesses avec notamment la corruption, la piraterie et surtout le déclin flagrant de l'économie coloniale au cours du XVIIe siècle. [...]
[...] Quelle est-elle, cette organisation économique de l'Amérique espagnole ? Nous y répondrons succinctement en détaillant, dans un premier temps, les institutions centrales, sa colonne vertébrale ; en étudiant ensuite les modalités de l'exploitation des hommes et des ressources ; avant de clore sur les faiblesses de cette organisation. Tout d'abord, intéressons-nous aux institutions centrales qui structurent l'ensemble de cette organisation économique de l'Empire espagnol : la Carrera de Indias et la Casa de Contratacion. La première relève du transit transatlantique à proprement parler, c'est la route des Indes (occidentales) Au départ de Séville, les navires marchands s'arment et lèvent l'ancre selon des décrets royaux bien précis. [...]
[...] Une fois les frets d'Amérique de retour à Séville, la pression fiscale fait son entrée. En effet, la Couronne exige une part des richesses importés des colonies américaines via de nombreuses taxes et impositions, dont la plus importante, on l'a déjà signalée, est le quinto real. Toutes les marchandises arrivant en Europe via Séville, théoriquement, il n'est donc pas étonnant que la Casa de Contratacion y siège depuis 1503. Il s'agit d'une Chambre des Commerces qui veille à ce que tous les décrets concernant le commerce atlantique soient appliqués, qui veille à ce que la fiscalité royale soit respectée et qui gère l'évolution de la découverte de nouvelles terres. [...]
[...] Il permet l'attribution à un encomendero, nommé par la Couronne, d'un lot d'Indiens à civiliser et à évangéliser en échange d'un tribut en nature et en services. La production agricole et minière y trouve ainsi un bon compromis pour bénéficier d'une main d'œuvre locale et peu coûteuse, bien que de nombreuses voix, dont celle de Las Casas, s'élèvent pour réclamer des droits des Indiens face aux nombreux abus des encomenderos. Ce système féodal va permettre de travailler la terre et le sous-sol, jusqu'à ce que les haciendas, grandes exploitations foncières les remplacent progressivement, notamment au Mexique, afin de se focaliser sur l'agriculture américaine. [...]
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