Le mot monachisme vient du grec monakhos qui signifie « solitaire ». Le principe gouvernant de cette attitude de repli est l'idée qu'on ne peut rencontrer Dieu que loin des agitations du monde, dans une relation qui se veut personnelle, exclusive, intense à l'image des Apôtres du Christ.
Au moment de la conversion officielle de l'Empire romain au christianisme, certains chrétiens estiment avoir une foi pure par rapport au monde extérieur où subsiste l'immoralité. Ils choisissent de se retirer du monde et s'organisent en communautés monastiques régies par des règles très précises.
L'une d'entre elles triomphe, c'est celle de Saint Benoît qui se perpétue tout au long de la première partie du Moyen Age. Elle met en place, en plus du rapport traditionnel qui relie un maître à son disciple, une relation horizontale fondée sur la charité entre frères.
Après le schisme de 1054 entre l'Eglise d'Orient et l'Eglise d'Occident, l'Eglise catholique connaît un siècle de réformes et entend revenir aux sources.
En quoi l'ordre cistercien souhaite-t-il renouer avec les fondements de la tradition chrétienne pour donner une impulsion nouvelle au monachisme ?
Nous verrons donc dans une première partie, les principes du rêve cistercien, leur applications quotidiennes et enfin, le déclin et la survie de cet ordre.
[...] On arrive alors à un style cistercien uni dans un sévère ascétisme. Cependant, si les constructions cisterciennes relèvent d'un dépouillement certain (murs nus, arcs-boutants rarement employés, seul élément décoratif, des petites rosaces au dessin simple ou de larges feuilles sobrement décorées ornant les chapiteaux des piliers), il n'en reste pas moins qu'elles dégageaient un certain esthétisme : un style épuré rehaussé de voûtes aux puissantes nervures croisées apportaient calme et harmonie tout à fait appréciables. Le plan bernardin des églises est un plan modulable : un plan en croix latine qui s'adapte aussi bien aux petites églises qu'aux immenses abbayes. [...]
[...] Cependant certaines légendes sont à double tranchant pour Saint Bernard. En voici un exemple : au XIIIe siècle, un bénédictin anglais rapporte un songe dans lequel saint Bernard lui serait apparu tout revêtu de blanc mais avec une tache sur la poitrine. Certains diront que c'est là le signe d'une perfection qu'il devait subir tandis que d'autres y voient un signe d'une lactation de la Vierge qui aurait pressé son sein pour en faire couler un jet sur saint Bernard. [...]
[...] Chez les Cisterciens, cette recherche revêt une valeur poétique qui transcende la réalité quotidienne : la France médiévale est déjà densément peuplée ; les lieux d'isolement monastique ne sont pas toujours à l'écart . Ceci les amène à faire une apologie de la nature sauvage. Comme le souligne Guillaume de Saint Thierry, le 1ier biographe de Saint Bernard, celui-ci n'eut jamais d'autre maître que les chênes et les hêtres car il multiple les références à une nature, certes sauvage mais source d'inspiration et de recueillement. Saint Bernard dit, par exemple : Crois en mon expérience, tu trouveras quelque chose de plus dans les bois que dans les livres. [...]
[...] Les réalisations à l'abbaye de Clairvaux sont à ce propos une assez bonne illustration de l'implication des moines. En effet, ceux-ci réussirent à détourner la rivière de l'Aube et mirent en place un réseau de digues et de petits canaux leur permettant ainsi de nourrir leurs poissons, arroser leurs légumes, d'alimenter leur moulin, leur brasserie, leur tannerie D'autres s'adonnent plutôt à l'élevage soit parce que la main d'œuvre pour entretenir les terres est insuffisante soit parce que celles-ci n'ont pas besoin de tant d'attention en raison d'une bonne situation géographique ou de conditions climatiques favorables. [...]
[...] Avec 30 autres recrues d'un excellent niveau, ils entendent fonder d'autres abbayes sur le même modèle : c'est un évènement providentiel : La Ferté, Pontigny et Clairvaux (dont Bernard de Fontaine devient le premier abbé en 1115) assurent la survie de l'esprit cistercien. L'idéal cistercien se construit progressivement Cîteaux veut fonder un renouveau dans la continuité. Une lecture critique de la Règle permet de dégager le nouvel idéal cistercien, plus adapté aux conditions du monde féodal, et mieux accordé aux aspirations des contemporains dans la recherche de la solitude et du dépouillement. Ils conservent les prescriptions de la Règle en ce qui concerne la nourriture et le vêtement. [...]
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