Au début du XVIIème siècle, l'Espagne est encore dans une période de prospérité que
les historiens désignèrent sous l'expression de "siècle d'or espagnol".
Pourtant, l'Espagne est divisée en royaumes quasi-indépendants et elle ne constitue
pas un royaume au sens d'unité politique souveraine, se reconnaissant le même
souverain. Ainsi, selon l'historien John Elliot, la monarchie espagnole est une
"monarchie composée". A sa tête se trouve la dynastie des Habsbourgs de Madrid,
héritière de Charles Quint, et, en 1621, c'est l'avènement de Philippe IV, roi jeune et
comme la plupart des Habsbourgs, chargé d'une lourde consanguinité. A cette union
de royaumes perçue par certains comme uniquement dynastique, la disparition d'un
seul des souverains aurait été fatale (...)
[...] en les assimilant en douceur et à coup de bienfaits une union si utile et si nécessaire lignes 48 à 52. Après avoir profité des privilèges que leur offrait la monarchie castillane, ces personnes accepteraient sans doute des négociations afin de permettre une union de toutes les provinces, dans un partenariat avec la Castille. La manière douce est préconisée ici. Olivares souhaite cette union afin de faciliter la gestion mais également afin que les autres provinces participent à l'effort financier de guerre que la Castille n'arrive plus à assumer seule. [...]
[...] Il préconise divers moyens pour les politiques intérieures et extérieures et il désire avoir les pleins pouvoirs. C'est pourquoi il demande au roi de ne faire-part à personne de ses intentions. L'unité du royaume et le catholicisme sont au centre de ce passage du Grand Mémorial. La guerre est également très présente, c'est pourquoi il désire une réforme afin de favoriser la fiscalité et donc permettre à son royaume de s‘imposer sur la scène européenne. Le déclin de l'Espagne est en marche puisque les politiques qu'Olivares a mis en place vont se solder par un échec. [...]
[...] Olivares, dans un souci d'éduquer le jeune souverain, rédigea pour lui un Grand Mémorial secret, présenté comme un programme de restauration, de renaissance de la monarchie. Il est destiné à l'éducation du roi, et comporte des parties descriptives, informatives, comme d'autres parties plutôt didactiques dans lesquelles il propose des plans d'action politique. Nous en avons ici un extrait. Nous pouvons nous demander, à la lecture de ce document, en quoi les conseils de gouvernement d'Olivares, voulurent-ils contribuer à construire une Espagne unifiée autour d'un roi à l'autorité absolue? [...]
[...] Il désirait une unité politique afin de faciliter la gestion des finances de ses royaumes. A son avis, l'efficacité de la machine de guerre de la monarchie, soutien de son hégémonie en Europe, dépendait de sa capacité à mobiliser les moyens financiers des royaumes, ce qui nécessitait une administration centralisée. La parité des royaumes peut se concilier avec leur constitution traditionnelle, à condition qu'ils remplissent également leur devoir envers la couronne. Il s'agit en un mot de remplacer l'union dynastique par une authentique fédération. [...]
[...] Les effectifs, fixés à 140.000 hommes étaient ainsi répartis : Castille et Inde Catalogne ; Aragon ; Valence ; Portugal ; Naples, Milan et Sicile ; Pays-Bas ; Sardaigne, Baléares et Canaries Olivares pense que si les armées sont payées correctement et qu'elles sont dirigées par des hommes dévoués au souverain, la puissance militaire n'en sera qu'accrue car cela évitera les émeutes au sein des armées. D'autant qu'à l'heure ou Olivares expose son Grand Mémorial à Philippe IV, la Castille a du mal à financer ses troupes pour tenir tête à la France et à la guerre qui a repris contre les Pays-Bas espagnols depuis 1621. La réforme militaire est donc, selon Olivares, une priorité. Une seconde réforme consiste en le développement du commerce extérieur. Le paragraphe des lignes 87 à 96 indique les dispositions à prendre pour arriver au développement de l'économie. [...]
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