Avec l'élargissement du vivier des anoblis et la diversification de leurs activités professionnelles, la vie quotidienne des nobles n'a presque rien de commun entre les différents pays. On a même pu douter qu'il existait un véritable mode de vie nobiliaire en dehors des traités.
De par leur éducation, les nobles furent touchés, peut-être plus que d'autres, par les grandes controverses politiques et religieuses de leur temps. Sur le plan matériel, ils façonnèrent un art de vivre qui leur était propre, dans lequel la résidence joue un rôle essentiel, à la fois comme centre de leur autorité et lieu de mémoire du lignage.
On se demande alors s'il existe des traits communs d'une attitude noble en France, en Angleterre et en Espagne. Mieux alphabétisés et plus mobiles que bien d'autres gens, les nobles avaient la capacité de se tenir informés des nouveautés culturelles, religieuses et intellectuelles de leur temps (...)
[...] On se demande alors s'il existe des traits communs d'une attitude noble en France, en Angleterre et en Espagne. Mieux alphabétisés et plus mobiles que bien d'autres gens, les nobles avaient la capacité de se tenir informés des nouveautés culturelles, religieuses et intellectuelles de leur temps. C'est de cette aptitude à être de son siècle qu'il est question dans la première partie. En seconde partie nous allons étudier les cadres de la société nobiliaire en France, en Espagne et en Angleterre. [...]
[...] On peut également y lire des journaux, échanger des informations et discuter politique. III Mode de vie et art de vivre A L'apparence de l'aristocratie, l'expression d'une surnature L'apparence physique de l'aristocrate doit le différencier des groupes sociaux inférieurs. L'utilisation de mouches de beauté, confettis de soie ou de velours noirs, souligne la blancheur de la peau des hommes, des femmes et des enfants et les différencie du peuple laborieux des villes et des campagnes à la peau bronzée par le soleil et prématurément vieillie par une vie rude. [...]
[...] Cependant les habitudes alimentaires restent une identité religieuse aux yeux de tous. C Le gaspillage aristocratique L'éthique du rang de noble impose d'importante et contraignantes dépenses : repas, chevaux et attelages, garde robe, collection de curiosité, bâtiments etc . Ce système de dépense était à la fois, pour reprendre l'analyse de Norbert Elias, un produit de la société de cour et une condition de survie de cette société. L'Etat louis-quatorzien conforte cette éthique du rang par des lois somptuaires réservant les dépenses ostentatoires au monarque et à sa cour. [...]
[...] Différents lieux, différentes occasions permettaient de lier connaissance, d'entretenir des amitiés et de s'identifier en tant que groupe. La sociabilité rurale persiste jusqu'à la fin de l'ancien régime. Vouée à la chasse, à la promenade, à la lecture ou à la conversation, elle se déroulait, selon des rites quasiment immuables, comme nous le montre l'exemple de Madame de Sévigné qui, dans son château breton, partageait son temps entre la promenade, les visites, la lecture et la broderie. Les aristocrates provinciaux jouent un rôle très important dans la diffusion des modèles aristocratiques qui étaient expérimentés dans la capitale ; de proche en proche, par simple imitation et adaptation successives, les modes passaient dans les provinces et finissaient par pénétrer dans la moyenne, voire la petite noblesse. [...]
[...] La demeure rurale est un lieu de mémoire. Les Aymeret, qui exerçaient leurs charges de conseillers au Parlement de Paris, conservèrent leur seigneurie de Gazeau, près de Niort, depuis le 15e siècle et pendant toute l'époque moderne, alors qu'il ne s'agissait que d'une terre très médiocre. Mais toutes les familles aristocratiques n'ont pas les moyens d'investir de grandes sommes dans la rénovation de leur patrimoine rural. Au 18e s les magistrats d'Aix en Provence ou ceux de Besançon n'y consacrèrent pas autant de dépenses que ceux de Paris. [...]
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