Encyclopédie, Cyclopedia de Chambers, Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, classification des connaissances, Universalité, esprit des Lumières
En 1746, le libraire Le Breton obtient un privilège royal de vingt ans pour la publication d'une traduction de la Cyclopedia de Chambers, initiant ainsi une entreprise gigantesque. En effet, la publication des différents volumes de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, née de cette idée, s'étale jusqu'aux années 1770. Avec Diderot, d'Alembert est co-directeur de l'Encyclopédie. Mathématicien, il supervise surtout les aspects scientifiques du projet. En 1751, son discours préliminaire paraît en t^te du premier volume de l'Encyclopédie et en donne les caractéristiques et les ambitions. Ici, après avoir rappelé l'intérêt d'un dictionnaire, d'Alembert lie ce projet à une volonté d'instruction, ce qui définit sa forme, puisqu'il s'agit d'un ouvrage polyphonique, rassemblant des écrits de spécialistes. Ainsi si l'Encyclopédie est par nature hétéroclite, d'Alembert rappelle néanmoins qu'elle cherche à embrasser l'ensemble des connaissances disponibles.
En quoi le projet de l'Encyclopédie, tel qu'il est défini ici, peut se révéler caractéristique de l'esprit des Lumières ?
Si ce texte montre que l'entreprise de l'Encyclopédie se construit sur un tréfonds d'idées déjà anciennes, il témoigne néanmoins d'une volonté de faire accéder à la connaissance, tout ceci s'inscrivant dans une visée progressiste.
[...] Avec Diderot, d'Alembert est co-directeur de l'Encyclopédie. Mathématicien, il supervise surtout les aspects scientifiques du projet. En 1751, son discours préliminaire paraît en t^te du premier volume de l'Encyclopédie et en donne les caractéristiques et les ambitions. Ici, après avoir rappelé l'intérêt d'un dictionnaire, d'Alembert lie ce projet à une volonté d'instruction, ce qui définit sa forme, puisqu'il s'agit d'un ouvrage polyphonique, rassemblant des écrits de spécialistes. Ainsi si l'Encyclopédie est par nature hétéroclite, d'Alembert rappelle néanmoins qu'elle cherche à embrasser l'ensemble des connaissances disponibles. [...]
[...] Cette démarche pédagogique est soutenue par l'idée que parfois, « un coup d'œil sur l'objet ou sur sa représentation en dit plus long qu'une page de discours », d'où l'importance de planches, notamment dans des domaines très techniques. L'essentiel des planches provient du travail de Gaussier. L'encyclopédie part son gigantisme qui reflète l'état actuel et le plus avancé de la connaissance est destinée à n'être lue que par bribes, en choisissant un article. Et afin de permettre à ceux qui le souhaitent de ler différents types de connaissances ou d'approfondir ses connaissances dans un domaine, un système de renvois à la fin de chaque article vient en quelque sorte contrecarrer l'organisation alphabétique. [...]
[...] Toutefois elle n'est mas nouvelle. En effet, à la fin du XVIIème siècle par exemple, Pierre Bayle écrit son Dictionnaire historique et critique, en réaction à « la multitude effroyable de livres » et aux erreurs qu'ils contiennent. Formellement, Bayle décide d'opter pour l'ordre alphabétique, afin de supprimer tout effet de hiérarchie dans le classement des différents sujets qu'il traite. A l'image de celui de Pierre Bayle, de nombreux dictionnaires ont vu le jour, accroissant ainsi que le dit d'Alembert aux lignes 5 et suivantes la « facilité de s'instruire » et invitant « les esprits à [rechercher] des connaissances plus profondes ». [...]
[...] La satire par le jeu des renvois peut se faire aussi simplement par le biais des titres des articles ; ainsi Constitution Unigenitus renvoie à Convulsionnaire. Ces exemples sont en outre représentatifs de la cible favorite de Diderot et ses consorts, à savoir l'institution ecclésiastique et ses avatars. Enfin, les attaques des encyclopédistes ne sont parfois pas même dissimulées. Ainsi un des articles les plus connus, et qui est peut être celui qui va le plus loin en matière politique, à savoir Autorité politique, est profondément subversif dès la première phrase. [...]
[...] Néanmoins, et d'Alembert le mentionne ligne 32, la théologie n'est pas absente de l'Encyclopédie. On peut tout de même remarquer que d'Alembert parle de « recherches »en théologie, sur « un point de dogme », postulat quasi antithétique qui montre que l'attitude critique prévaut. En fait il apparaît clairement qu'on ne peut parler que de ce qu'on connaît (cf lignes 23-24), et c'est donc bien l'empirisme qui prévaut. Cela montre la modernité des Lumières à l'oeuvre dans l'Encyclopédie, et qui abandonnent le système de Descartes pour celui de Newton, passant ainsi de l'évidence cartésienne à la certitude expérimentale. [...]
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