Entre 1500 et 1648, l'unité chrétienne du moyen âge vole en éclat. Les Réformes protestantes et l'affirmation des États y ont contribué. Le Pape au début du XVIe siècle est encore au cœur des relations internationales, mais il a du mal à faire valoir ses vues, notamment contre les musulmans qui harcèlent sans cesse l'Europe chrétienne. Au XVIe siècle, l'Espagne les appelle "moros", la France les "infidèles". Ce n'est qu'à partir du moment où le sultan ottoman s'impose à la tête de l'Islam que le terme turc équivaut à musulman.
Il s'agira de montrer la nature des relations que les musulmans (au sens large, prenant en compte aussi bien les Turcs que les musulmans d'Espagne) et les chrétiens ont entretenues.
[...] Bennassar, Les Chrétiens d'Allah. L'histoire extraordinaire des renégats, explique que les renégats ont choisi une foi de Salut (l'Islam) contre une foi de condamnation. Mais c'est une vision caricaturale, d'autant que cela ne rend pas compte des musulmans convertis au christianisme et qui servent les chrétiens. Le renégat ne rompt pas forcément tout lien avec sa famille et sa patrie. Même s'ils ne reviennent pas au christianisme, ils peuvent aider au rachat d'esclaves chrétiens ou informer les armées chrétiennes. Ces deux exemples, les alliances et les captifs et les renégats permettent d'établir des relations avec les musulmans qui ne se traduisent pas seulement par des combats. [...]
[...] La papauté et le Saint-Empire, luttent à ses côtés. Des Saintes Ligues se créent, deux au 16e siècle, réunissant toujours ces trois forces, et ne parvenant pas à mobiliser les autres puissances, qui répugnent à intervenir alors qu'elles ne sont pas explicitement concernées. On tente de justifier les conflits et les engagements, le pape met en avant l'idée que l'on peut encore se battre contre et pour des raisons de foi. Mais de plus en plus la guerre devient une banale guerre de défense ou d'attaque et les guerriers sont loin d'être des guerriers de Dieu, ce sont des mercenaires qui combattent pour une paye. [...]
[...] Les musulmans entretiennent une vieille vitalité du prophétisme et de la perception des chrétiens. Les 900 ans de l'Egire en 1494 et pire les 1000 en 1594 suscitent des inquiétudes millénaristes : une armée chrétienne viendra et les anéantira. Ces prophéties sont connues en Occident et commentées comme c'est le cas avec la légende de la Pomme Rouge : les musulmans seront vainqueurs jusqu'à la prise de la Pomme Rouge alors il y aura 12 ans d'apogée avant la venue d'une armée d'Européens qui renversera le sultan. [...]
[...] Un affrontement polémique (1492- 1640), Paris - CLOT Soliman Le Magnifique, Paris, Fayard - CLOT L'Espagne musulmane VIIIe XVe siècles, Paris, Perrin - Garnier L'Alliance impie : François Ier et Soliman Le Magnifique contre Charles Quint 1547, Paris, Le Félin -LAPEYRE Géographie de l'Espagne morisque, Paris - MANTRAN Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard - POUMAREDE Pour en finir avec la croisade. Mythes et réalités de la lutte contre les Turcs aux XVIes et XVIIes siècles, Paris, PUF - Vivre avec l'ennemi. [...]
[...] Ce sont pour les musulmans, les royaumes barbaresques qui s'engagent dans ce nouveau combat. Le corsaire le plus connu est bien entendu Barberousse, un renégat qui est parvenu à se faire reconnaitre beylerbey émir des émirs : c'est la plus haute charge dans une province de l'Empire ottoman) d'Alger en reconnaissant, sans qu'on ne lui ait rien demandé la souveraineté d'Istanbul sur ses possessions. L'éviction de l'ennemi intérieur : le cas des morisques d'Espagne Il n'y a plus officiellement de musulmans dans le Royaume d'Espagne du fait tout au long du 16e siècle de mesures les contraignant à se convertir ou à partir. [...]
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