Les fragments de la charte municipale d'Irni ont été trouvés par des amateurs à l'aide de détecteurs de métaux. Il s'agit de six tablettes de bronze, plus ou moins complètes, dont les dimensions sont 57/58 cm sur 90/91 cm. Les plaques sont numérotées et l'on a retrouvé les tablettes III, V, VII, IX, X. Il s'agissait probablement d'un ensemble de dix tablettes qui devaient former la Lex Irnitana. Chaque tablette comportait trois colonnes qu'il convenait de lire successivement. Le texte, bien évidemment en latin, malgré la concision des formules, multiplie les répétitions et les phrases très longues, conformément à la loi du genre. Le terme de Lex fait l'objet d'âpres discussions entre les spécialistes et le terme règlement ou charte est assez facilement admis du fait de la présence au début de chaque paragraphe de la lettre «R» suivie du chiffre correspondant à la rubrique, ceux ci étant écrits en rouge. Le texte conservé précise les modalités de la constitution des curies, les élections des magistrats et les prérogatives qui leurs sont accordées, les procédures de votes quant à elles n'ont été conservées que dans la charte de Malaga, on trouve aussi mention de la justice, des finances, de la gestion des dépenses mais aussi de la gestion de tout le personnel administratif. C'est à dire que la loi municipale organise tout le fonctionnement du municipe. On observe que les règlements municipaux d'Irni, de Malaga, et de Salpensa, forment les trois-quart d'une charte municipale en Bétique.
[...] On voit donc que si ce changement de statut de la cité contribue à l'intégration des provinciaux, il reste que cette intégration touche plus fortement les élites bien que les pérégrins de ces municipes possèdent certains privilèges dont ne bénéficient pas les citoyens des cités pérégrines. Plan I - Les implications du passage d'Irni au rang de municipe de droit latin : A. Une certaine pérennité des usages locaux B . nuancée par l'apport du droit romain II - Les élections : point focal de la vie civique ? [...]
[...] Il n'en reste pas moins que le peuple est et doit se concevoir comme une composante nécessaire de la cité. Dans les communautés civiques de type romain, le peuple est réparti en unités de vote : elles peuvent être appelées tribus comme c'est le cas à Rome bien que l'appellation la plus fréquente soit curie, comme c'est le cas à Irni : Celui qui devra tenir les comices selon cette loi devra appeler les municipes à voter par curies Le nombre de ces curies est prévu par la charte, leur nombre pouvant varier selon l'importance de la population mais ne pouvant excéder 11. [...]
[...] Le rôle du peuple dans la cité B . contrebalancé par l'importance de l'élite municipale III Le gouvernement de la cité : l'affaire des élites A. L'ordo decurionum : le conseil de la cité B. Questeurs, édiles et duumvirs : les magistrats de la cité Bibliographie Source - L'année épigraphique Dictionnaire - Lamboley Lexique d'histoire et de civilisation romaines Paris, Ellipses Ouvrages généraux - Jacques Scheid ( J Rome et l'intégration de l'Empire : 44 av. J.- C.-260 ap. J.-C. [...]
[...] On observe que les règlements municipaux d'Irni, de Malaga, et de Salpensa, forment les trois quarts d'une charte municipale en Bétique. L'histoire de la péninsule ibérique et plus particulièrement de la province sénatoriale de Bétique est caractérisée par un phénomène important qui s'amorce au début de la période Flavienne, avec la concession du Ius Latii à l'Hispanie par Vespasien lors de sa censure conjointe avec Titus en 73/74, pour aboutir à une forte municipalisation quelques années plus tard. Cela montre qu'il n'existe pas de relation immédiate entre la concession du droit latin et le passage au rang de municipe de droit latin. [...]
[...] Si l'on analyse ce passage à contrario, cela signifie qu'en matière de droit, il doit être fait référence à la charte d'irni, ainsi qu'au droit latin. L'article ajoute : mais que ce qui ne sera pas accompli en contradiction avec cette loi et sera fait de bonne foi, soit légal et valable On remarque donc une certaine marge de man?uvre pour le citoyen. En effet, on voit ainsi que des coutumes ou lois locales pouvaient continuer d'être appliquées dès lors qu'elles n'entraient pas en contradiction avec la Lex Irnitana. [...]
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