Les navires des explorateurs sont en bois. Des progrès décisifs concernant la construction nautique sont réalisés dans le dernier quart du XVIIIe siècle.
Il existe en voile deux obligations, qui sont le repérage en mer et le repérage sur une carte. Pour cela, il convient de connaître deux mesures, la latitude et la longitude. La latitude détermine l'endroit où l'on est dans le sens nord-sud par rapport à l'équateur, tandis que la longitude détermine la position dans le sens est-ouest par rapport au méridien d'origine. Jusqu'en 1770, les navigateurs ne savent pas calculer la longitude. Pour connaître la latitude, ils possèdent deux repères, l'étoile Polaire dans l'hémisphère nord et la croix du sud dans l'hémisphère sud, ce qui est suffisant pour calculer l'altitude. Mais à cause de l'ignorance de la longitude, le repérage est imprécis et certaines îles sont découvertes, perdues puis redécouvertes.
Alors que cette absence de maîtrise technique est supportable pour la navigation atlantique, elle ne l'est pas dans les océans Indien et Pacifique où les rapports de distance ne sont pas les mêmes. Par exemple, entre le détroit de Magellan et les Philippines il y a 165° de longitude et 70° de latitude, alors qu'entre les Canaries et les Antilles il n'y a que 60° de longitude et entre 10 et 14° de latitude. Même en se trompant dans sa route, il est donc possible d'effectuer ce dernier voyage, contrairement au premier qui nécessite des calculs précis. Dans le cadre des explorations maritimes du XVIIIe siècle, il devient donc obligatoire de progresser dans le repérage, et notamment dans le calcul de la longitude. Par ailleurs, les expéditions, qui sont d'un nouveau type, nécessitent des navires de qualité et des hommes résistants.
Or, ces trois éléments ne sont réunis que tardivement, à la fin du XVIIIe siècle.
[...] Pour évaluer les dimensions exactes de la Terre, l'Académie royale des Sciences organise trois expéditions sur différents points de la Terre, pour mesurer un degré d'arc à trois endroits différents. C'est Maurepas, ministre de la Marine à partir de 1733, qui est à l'origine de ces expéditions, qui ont lieu en 1736 en Laponie dans le cercle polaire Arctique (voyage dirigé par le savant Maupertuis), en 1735 en Équateur (expédition partie de La Rochelle dirigée par La Condamine), et en 1751 au cap de Bonne Espérance (dirigée par l'abbé de La Caille). Ces voyages permettent de calculer la courbure de la Terre, les marins utilisant cette courbure en mer. [...]
[...] Pour que toutes les expéditions soient capables de calculer leur emplacement, il faudra compter une centaine d'années. En effet, pour qu'un nouvel outil fasse les preuves de sa fiabilité, un officier de marine doit apprendre à s'en servir, permettant ainsi à l'outil de devenir populaire. Dans le domaine de la cartographie, pour obtenir des cartes fiables, on utilise une forme de projection de la Terre sur une surface plate, appelée projection de Mercator (cartographe allemand du XVIe siècle). Les cartographes mettent au point une projection dont l'indication devient effective au XVIIIe siècle. [...]
[...] On assiste ainsi à des progrès spécifiquement maritimes parallèlement à l'environnement scientifique général du XVIIIe siècle. II-Des progrès décisifs L'estime est calculée en fonction de la direction suivie par le navire, grâce à la boussole et à la rose des vents (divisée en 32 aires de vents). Mais le point estimé ne tient pas compte de la dérive du navire liée au courant, aux vagues Il convient donc de sans cesse se recaler en faisant le point, ce qui passe par la connaissance du point astronomique (distances lunaires). [...]
[...] On trouve également des voiles d'appoint, ajoutées en cas de besoin, appelées bonnets. Plus la mâture est haute, plus elle est efficace, car elle prend ainsi mieux le vent. L'importance d'un navire est donc déterminée par la hauteur de ses voiles, c'est pourquoi le nombre d'étages augmente. Jusque dans les années 1750-1760, les navires vont plus ou moins bien, selon le sens des vents, favorables ou pas à la marche des bateaux. Si le vent est au portant (de dos), tout va bien, il suffit de positionner la vergue perpendiculairement à l'axe de la quille et au vent. [...]
[...] Dans le cadre des explorations maritimes du XVIIIe siècle, il devient donc obligatoire de progresser dans le repérage, et notamment dans le calcul de la longitude. Par ailleurs, les expéditions, qui sont d'un nouveau type, nécessitent des navires de qualité et des hommes résistants. Or, ces trois éléments ne sont réunis que tardivement, à la fin du XVIIIe siècle. I-Une triple nécessité Des navires Les grandes découvertes ont nécessité une adaptation de la caravelle, petit navire léger à voiles latines (triangulaires) doté d'une bonne voilure. [...]
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