Louis XVI guillotine mort 21 janvier 1793 effets politiques France Europe République Terreur roi Gironde Montagne
La première République française est proclamée le 21 septembre 1792 par la Convention. La royauté est désormais définitivement abolie. Dans cette nouvelle assemblée, seuls siègent des révolutionnaires, mais ils se divisent entre Girondins, Montagnards et Plaine. Tous s'accordent contre le Roi et sur la volonté de détruire les monarchies européennes par la guerre. Ainsi, le procès de Louis XVI s'ouvre en décembre 1792. Suite à l'arrestation du Roi à Varennes, la trahison de Louis XVI ne fait de doute pour personne. Pourtant, dès le procès, les révolutionnaires se divisent : pour les Montagnards, tels que Robespierre et Saint-Just, le Roi doit être mis à mort, tandis que les Girondins s'y opposent. Ceux-ci proposent d'organiser un vote national sur le sort à réserver à Louis XVI sous la forme d'un « appel au peuple ». En essayant de sauver le Roi, les Girondins veulent empêcher le conflit avec l'Europe. Il faut un mois de débats pour que le Roi soit finalement condamné à mort, le 19 janvier 1793, par 387 députés. Louis XVI est ensuite guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution à Paris. Cette exécution apparaît alors comme un défi lancé aux États de l'Europe ligués contre la Révolution. Elle engendre ainsi une crise politique dès le mois de mars 1793 marqué par les défaites militaires contre la coalition européenne. La Convention siège également dans un climat d'émeute permanente et la lutte pour le pouvoir entre la Montagne et la Gironde se fait de plus en plus virulente.
Il s'agit alors de se demander si la mort du Roi a servi la Révolution et la République en abolissant définitivement la monarchie ou bien au contraire si elle leur a été nuisible.
Aussi faut-il en premier lieu se demander si la mort de Louis XVI est un acte fondateur de la République, ce qui conduira à montrer que cette exécution engendre des divisions politiques importantes entre la France et les États européens mais aussi au sein de la France elle-même. Enfin, il faudra étudier en quoi cet événement marque le début de la Terreur, période au cours de laquelle la France est gouvernée par un pouvoir reposant sur la répression et qui s'oppose à la République.
[...] Après sa mort, le Roi retrouve une dignité perdue. Son exécution lui confère une aura de martyr qui se diffuse progressivement dans les milieux contre-révolutionnaires et à l'étranger. Le bourreau Sanson raconte son acte dans Le Thermomètre du Jour du 21 février 1793, journal de Dulaure : il parle du courage, du sang-froid et de la fermeté de Louis XVI, aidant les gestes de ses bourreaux, clamant son innocence. Le caractère dégradant du supplice est oublié. Les caricatures qui l'avaient jusque-là présenté de façon déplaisante disparaissent. [...]
[...] GODECHOT Jacques, La Grande Nation, Paris, Aubier JESSENNE Jean-Pierre, Histoire de la France : Révolution et Empire, 1783- 1815, Hachette Education p. MARTIN Jean-Clément, La Révolution française, 1789-1799, Belin, 2003. [...]
[...] Au contraire, l'acte meurtrier de la décapitation de Louis XVI est le point de départ de la Terreur et la Convention entend réprimer toute personne qu'elle juge porter atteinte à la République. Mais la République ne peut alors pas exister pleinement, elle est en quelque sorte détruite par cette violence de la répression. Bibliographie ARASSE Daniel, La Guillotine et l'imaginaire de la Terreur, Flammarion P. BOURDIN, J.L. CHAPPEY (dir.), Révoltes et révolutions en Europe et aux Amériques (1773-1802), CNED-SEDES p. BIARD Michel, DUPUY Pascal, La révolution française, Dynamiques, influences, débats, 1787-1804, Armand Colin p. [...]
[...] La mort de Louis XVI provoque une désacralisation du Roi. La guillotine ramène le corps du Roi sacré à la normalité et à la banalité d'une personne physique. Elle supprime l'inviolabilité de la personne royale et la conception mystique de son double corps En effet, la guillotine est une simple machine, utilisée depuis avril 1792 pour tout condamné à mort, quelle que soit sa condition sociale. Daniel Arasse souligne dans La guillotine et l'imaginaire de la Terreur en immolant ce corps sacré dans la théorie du droit divin, la Révolution opère comme une inversion du sacrifice eucharistique et, du même coup, elle fonde et consacre la République, c'est-à-dire, en l'occurrence, une nouvelle idée de la représentation nationale. [...]
[...] Elle voit dans l'insurrection vendéenne un complot aristocratique qui souhaite restaurer l'Ancien Régime. Au début du mois de mars 1793, la levée des hommes provoque de nombreux troubles dans l'ouest de la France. En Bretagne, Canclaux parvient à mater l'insurrection et à rétablir l'ordre public mais en Vendée, c'est une véritable guerre civile qui débute. Le 19 mars, les insurgés mettent en déroute une armée régulière et bientôt toute la région échappe à l'autorité de la Convention. Ainsi, la guerre de Vendée s'inscrit à l'intérieur du conflit qui oppose la Révolution et la Contre-Révolution alors que c'est le retour de la conscription forcée qui déclenche cette insurrection du peuple vendéen et non pas la destruction de l'Ancien Régime ou la mort du Roi. [...]
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