Au XVIIIe siècle, le monde semble marqué par un état de crise général et total, par exemple dans les Amériques, en Europe avec la Suisse, les Provinces-Unies, l'Angleterre et même la France. Ces crises sont souvent caractérisées par de nombreuses mutations et des difficultés politiques, économiques, financières et sociales souvent contestées par l'opinion publique, animée par les idées révolutionnaires des philosophes de ce siècle des Lumières.
La France est ainsi sujette, tout au long du XVIIIe siècle, à ces mutations et ruptures, à commencer par la Régence en 1710, à la mort de Louis XIV, qui rompt avec la politique dévote et solennelle de ce roi et se lance dans la libération des moeurs, Philippe d'Orléans allant même jusqu'à casser son testament. Louis XV arrive au pouvoir en 1725. A partir de la moitié du XVIIIe siècle, les tensions sont perceptibles avec la montée de la contestation parlementaire et janséniste, de l'opinion publique et des philosophes. Comme le dit l'historien Michel Antoine, “en étudiant la période postérieure à la paix d'Aix-la-Chapelle, l'historien éprouve l'impression de traiter d'un autre règne du même souverain”. Dans ce contexte, plus l'on avance dans le siècle plus les tensions se cristallisent pour aboutir à un blocage du système monarchique à la fin des années 1780 qui déboucheront sur la Révolution Française. Il s'agit alors pour nous d'examiner attentivement ce système au cours du XVIIIe siècle, et plus particulièrement au cours des quinze dernières années de l'Ancien Régime, et de dresser un bilan politique en 1786 rendant compte de ses conséquences aboutissant au blocage du système politique dans un contexte pré-révolutionnaire.
Ainsi, quelles sont les origines de ce blocage ? En quoi consiste-t-il ? Face à ce blocage, comment le gouvernement et le pouvoir royal réagissent-ils ? Quelles en sont les conséquences sur l'opinion publique et ainsi sur le Roi ?
[...] Ainsi, la montée contestataire des opinions contribue en même temps au blocage du système politique et à la désacralisation de l'image du Roi. Cette opinion publique est constituée de deux groupes : les privilégiés et le Tiers-Etat. Les privilégiés, comprenant les parlementaires, sentent que leurs privilèges sont menacés voire lésés par les réformes et que l'on veut ainsi les écarter du pouvoir, or ils considèrent que le gouvernement ne peut pas fonctionner sans eux. Ils revendiquent alors des places au gouvernement et refusent toute réforme sur le système d'imposition. [...]
[...] Aussi, Necker, excédé par les intendants qui exerçaient l'autorité de l'Etat souvent contre les Parlements et les corps privilégiés, présente en 1778 au roi un vigoureux réquisitoire contre l'administration des intendants destiné à montrer la supériorité des administrations collectives : “peut-on donner le nom d'administration à cette volonté arbitraire d'un seul homme qui doit régir les parties les plus importantes de l'ordre public . Il est certaines parties d'administration, telle que la répartition et la levée de l'imposition, l'entretien et la construction des chemins, le choix des encouragements favorables au commerce, au travail et aux débouchées de la province [qui] peuvent être préférablement confiées à une commission composée de propriétaires, en réservant à l'intendant l'importante fonction d'éclairer le gouvernement sur les différents règlements proposés” (Necker). Cependant, la divulgation du projet en 1781 fit scandale et précipita sa chute. [...]
[...] Les origines du blocage politique se trouvent également dans le système politique lui-même. Louis XVI rompt avec l'absolutisme traditionnel de Louis XIV en refusant tout le cérémonial qui était en vigueur à Versailles et le système de l'étiquette qui était traditionnellement appliqué en faveur des nobles. Pour lui, les nobles n'ont pas à gouverner le royaume. De plus, en 1774, à son arrivée au pouvoir, il rompt avec la politique de Louis XV et du Triumvirat en le renvoyant et en rétablissant les Parlements, il rompt avec la tradition autoritaire : “j'avais fait gagner au roi un procès de trois siècles, s'il veut le perdre, il est bien le maître” (Maupéou). [...]
[...] La monarchie française en 1786 : un système politique bloqué ? Au XVIIIème siècle, le monde semble marqué par un état de crise général et total, par exemple dans les Amériques, en Europe avec la Suisse, les Provinces-Unies, l'Angleterre et même la France. Ces crises sont souvent caractérisées par de nombreuses mutations et des difficultés politiques, économiques, financières et sociales souvent contestées par l'opinion publique, animée par les idées révolutionnaires des philosophes de ce siècle des Lumières. La France est ainsi sujette, tout au long du XVIIIème siècle, à ces mutations et ruptures, à commencer par la Régence en 1710, à la mort de Louis XIV, qui rompt avec la politique dévote et solennelle de ce roi et se lance dans la libération des moeurs, Philippe d'Orléans allant même jusqu'à casser son testament. [...]
[...] Il n'y a donc pas de solidarité politique au sein du gouvernement ce qui porte préjudice au royaume car des réformes sont bloquées. Le royaume stagne et va même jusqu'à s'enfoncer, ce qui est une des conséquences du blocage, d'autant plus qu'il n'y a pas de vie locale, ni de véritable vie politique. De plus, malgré les vaines tentatives de nos réformateurs, il est impossible de réformer l'imposition. Ils se heurtent à chaque fois à l'opinion publique, et en particulier aux privilégiés. [...]
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