Le règne de Louis XIV, de 1661 à 1715, représente incontestablement l'apogée de l'absolutisme et de la centralisation du pouvoir dans les mains de « l'élu de Dieu », mais les contestations internes et la diversité du peuple français remettent en cause un tel centralisme. Cette tendance ne fait que se confirmer de 1715, où la régence puis la prise en charge du pouvoir par Fleury révèlent un vide apparent du trône, jusqu'en 1783, lorsque la monarchie tombe dans l'impasse après avoir tenté de nombreux projets de réformes se soldant continuellement par des échecs dus aux trop fortes divergences d'opinions du peuple français. Enfin, de 1786 à 1789, les réformes n'aboutissant toujours pas, le besoin de changement profond des structures de la société, mis en valeur par l'esprit éclairé des Lumières se manifeste de façon violente par la Révolution française, et de façon plus formelle par l'établissement d'une monarchie constitutionnelle ayant comme chef d'Etat Louis XVI, roi des Français.
[...] Une pression considérable s'exerce alors sur le roi, il renvoie donc Calonnes le 8 avril 1787, victime de son impopularité. Louis XVI est un roi qui se veut égalitaire, à l'écoute de son peuple, mais toutes ses tentatives réformatrices sont vaines, du fait des notables et des parlementaires, cette spirale immobiliste se poursuit de 1787 à 1789. Le Roi est totalement découragé, il perd tous ses moyens, l'assemblée obscurantiste des notables a mis un frein au programme de modernisation de la monarchie. [...]
[...] Loménie de Brienne, nouveau protégé du roi tente également de réformer l'administration. Il tranche dans les charges de l'armée et de la cour, met en place une vingtaine d'assemblées provinciales qui sont vite prises en charge par la noblesse et le clergé puis impose un édit en faveur des protestants qui pourront enfin bénéficier d'un état civil. Une fois de plus, Louis XVI, monarque raisonné et à l'écoute du malaise de son peuple, l'encourage dans ses réformes. Mais en juillet 1787, le parlement refuse d'enregistrer une augmentation du droit de timbre sur les actes notariés, les faire-part, les affiches Il réclame à son tour les états généraux. [...]
[...] La France sort exsangue de ce demi-siècle de monarchie absolue prononcée, de fait cette dernière commence son déclin qui se confirme dans les années à venir. De 1715 à 1783, la monarchie absolue est mise à rude épreuve par les difficultés qu'elles démontrent à évoluer dans le sens des réformes, mais aussi par d'abondantes oppositions externes se traduisant par un mécontentement populaire croissant. Nous pouvons constater, d'une part, durant la période 1715-1743, qui correspond à la Régence et à la prise en charge du pouvoir par Fleury, une relative baisse d'autorité du pouvoir royal. [...]
[...] Il utilise la pratique des comités de ministres sans la présence du roi ; la royauté n'a donc plus trop d'importance dans l'organisation de l'Etat. De plus l'opposition parlementaire est toujours latente et montre son opposition au pouvoir royal par la publication en 1730 de l'intégralité des remontrances du parlement de Rennes et de Rouen contre la bulle unigenitue. L'Etat n'arrive pas à gérer les finances du royaume, Orry est peu novateur, les récoltes baissent en 1738, pour arriver à la disette en 1740. [...]
[...] L'Etat est devenu totalement souverain, une abstraction toute puissante à laquelle les individus ont aliéné leur liberté pour qu'il les protège contre une violence destructrice et mortifère. L'ordre absolu est sacralisé autour de la figure du roi de gloire, de guerre et de puissance. Au dessus de l'autorité toute puissante, il ne reste plus que des rapports de force terrestres, bien concrets, qui sont consacrés ou révisés par des traités. Louis XIV se protégeait des menaces populaires au château de Versailles en s'éloignant du peuple, la cour lui déformait la vision des Français, il n'était pas réellement conscient de ce que composait son peuple. [...]
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