La notion de souveraineté d'état autonome (personnalité juridique, puissance publique et intérêt général) qui trouve ses origines dans la redécouverte du droit romain (Renaissance) et qui a été réactualisée, au XVIème et XVIIème siècle par les légistes (Bodin, Loyseau) légitime l'absolutisme royal avec pour corollaire la mise en place de la monarchie administrative, instrument de la volonté monarchique. Ainsi, le Roi absolu assume, seul, les prérogatives de la puissance publique, il fait la loi, nomme les auxiliaires de l'état, rend la justice et se préoccupe des affaires financières et économiques (...)
[...] Colbert, contrôleur général des finances et principal collaborateur du Roi, organise l'uniformisation et la centralisation de l'économie, dorénavant, subordonné à l'état (le mercantilisme). Cette nouvelle orientation économique repose sur la volonté d'imposer une uniformisation des structures économiques dans le cadre d'un interventionnisme étatique afin de rationaliser les productions et d'améliorer le rendement fiscal par une connaissance pointilleuse des comptes d'exploitation. Révélateur, l'édit de 1673 qui impose une uniformisation des structures artisanales existantes par l'application d'un ensemble de règlements d'état se substituant à la diversité des statuts antérieurs dans le sens d'un renforcement de la vigilance étatique de ces corps dorénavant, sous la tutelle des agents de l'état (naissance des fonctionnaires). [...]
[...] A noter, la disparition totale des métiers libres au bénéfice des métiers jurés et le contrôle permanent de Procureur du Roi sur la corporation de Compiègne. Colbert intervient, aussi, dans le cadre d'ordonnances, pour développer l'industrie française et soutenir le commerce maritime. L'état devient entrepreneur octroyant, aux manufactures, des privilèges, des monopoles et des exemptions d'impôts afin de limiter les importations et d'encourager les exportations (mercantilisme). Il faut aussi mentionner, dans le même mouvement, la perte d'autonomie des villes et des communautés villageoises sous le droit de regard des intendants des généralités et la montée en puissance de la justice retenue. [...]
[...] Ainsi, le Roi absolu assume, seul, les prérogatives de la puissance publique, il fait la loi, nomme les auxiliaires de l'état, rend la justice et se préoccupe des affaires financières et économiques. En effet, la souveraineté ne se partage pas, "le roi est monarque et n'a pas de compagnon en sa majesté royale". Pour autant, absolutisme n'est pas despotisme car le Roi protecteur se doit d'agir toujours dans l'intérêt du bien public auprès de ses sujets (favoriser la prospérité économique pour assurer l'abondance alimentaire) et de respecter les obligations exprimées dans le serment (respect des lois fondamentales et des parlements et, respect des libertés et des franchises de corporations et des villes en particulier). [...]
[...] HISTOIRE DES INSTITUTIONS L'absolutisme et la remise en cause des structures économiques Au XVIIème siècle, l'affermissement de l'absolutisme monarchique, se concrétisant par la centralisation étatique dans le domaine économique, remet-elle en cause les structures d'ancien régime ? Le monarque, dépositaire de la souveraineté, développe l'essor de la monarchie administrative et de l'interventionnisme étatique afin d'unifier et de contrôler les structures économiques du royaume. Le sujet se bornera à la période de l'apogée de l'absolutisme avec Louis XIV et Colbert parce que la concentration des pouvoirs dans les mains du Roi semble sans partage et légitime l'intervention de l'état dans tous les secteurs de la société (le grand enfermement). [...]
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