Le terme "monarchie absolue" renvoie à un concept juridique et politique, un régime politique en quelque sorte, alors que le terme "absolutisme" renvoie à une doctrine ou une théorie politique. La monarchie absolue peut donc être considérée comme l'application pratique de l'absolutisme. Néanmoins, on constate que le mot "absolutisme" n'est apparu qu'à la Révolution française, aux alentours de 1797, et on comprend donc que l'objectif à cette époque était de dénigrer la monarchie absolue.
La Monarchie absolue n'était donc pas un régime qui revendiquait un pouvoir illimité, mais uniquement le fait que le Roi ne soit responsable devant aucune autre autorité, qu'il soit le seul dépositaire de la souveraineté, ce qui ne signifie pas qu'il puisse tout faire avec cette souveraineté. Néanmoins, l'idée qu'il n'y ait qu'un seul siège de la souveraineté, qui nous paraît logique aujourd'hui où il n'y a qu'un pouvoir souverain, celui de l'Etat, n'était pas évidente au XVIe ou au XVIIe siècle, époque durant laquelle la monarchie absolue se construit.
En effet, il y avait encore à ce moment-là des survivances du système féodal, et la France de l'Ancien Régime comportait en elle-même plusieurs autorités concurrentes : les Grands du royaume qui voulaient régner librement sur leurs terres, les Parlements, sans compter un ensemble de coutumes et de privilèges qui faisaient obstacle à un droit unifié qui aurait été la conséquence logique d'un pouvoir unifié.
On peut donc se demander comment la logique d'un monarque absolu détenant seule la souveraineté s'est-elle progressivement imposée dans la France de l'époque ?
[...] L'apparition de l'absolutisme royal Pour étudier la première apparition de l'absolutisme royal, il faut analyser trois moments clés. D'abord, le renforcement de l'autorité monarchique dès la fin du Moyen-Âge et surtout pendant la Renaissance. Ensuite, le premier travail doctrinal des juristes pour justifier la puissance grandissante du monarque. Enfin, le coup d'arrêt que les Guerres de Religion ont imposé à l'expansion du pouvoir royal. Il faut remonter à la fin du Moyen-Âge et surtout à la Renaissance pour assister à un renforcement de l'autorité monarchique qui servira de fondement à l'absolutisme en France. [...]
[...] Les monarchomaques sont les premiers à utiliser la métaphore du contrat pour évoquer les liens unissant le roi et son peuple, et donc à réfléchir à la manière de sanctionner le Roi s'il manque à ses devoirs ? Ils estiment que la résistance est légitime face au tyran, mais qu'elle n'appartient pas aux individus, mais à leurs représentants, ou à certains corps comme les Etats généraux ou la noblesse. Toutes ces idées, forgées au cœur de la guerre civile, perdront de leur ampleur après l'Edit de Nantes en 1598 et la pacification définitive du royaume avec la paix d'Alès en 1629. Elles seront largement enrayées par la montée en puissance des idées absolutistes. [...]
[...] Cependant, il est obligé, pour exercer le pouvoir, de s'appuyer sur un certain nombre d'organes qui constituent les instruments de la monarchie absolue. Le principal organe du pouvoir au niveau central est le Conseil du Roi, composé des ministres, c'est-à-dire du Chancelier, des Secrétaires d'Etat et du Contrôleur général des Finances. Au niveau local, le Roi s'appuie sur des intendants. Cette organisation de l'administration reflète elle aussi l'absolutisme, puisque tout part du Roi (qui nomme les ministres et les intendants), et tout revient au Roi (qui doit signer chaque acte officiel). [...]
[...] Les contestataires se font alors discrets et sont violemment combattus par le Chancelier Maupeou (qui va même jusqu'à supprimer certains parlements pour les remplacer par des conseils supérieurs). Mais par la suite Louis XVI va supprimer les conseils supérieurs et rappeler les anciens parlements qui reprennent rapidement leur fonction. Le chancelier Maupeou est exilé ; il dira une phrase qui annonce clairement la suite des évènements : Le roi veut perdre sa couronne ; il en est bien le maître Sous le règne de Louis XVI, l'opposition parlementaire va en effet continuer à se manifester et même participer à la chute de la monarchie, principalement en contribuant à l'échec des tentatives de réforme. [...]
[...] L'association de Louis XIII et de Richelieu va durer dix-huit ans, de 1624 à 1642, et elle constitue la période majeure de la construction de l'absolutisme en France. Richelieu est une personnalité incontournable dans l'histoire de la monarchie absolue ; il représente en quelque sorte dans la construction politique concrète de la monarchie absolue ce que Jean Bodin représente dans sa construction juridique abstraite. Richelieu est né en 1585 et mort en 1642. Il se destinait à être soldat, mais il a finalement accepté de devenir évêque afin que sa famille conserve les bénéfices de l'évêché de Luçon qui leur appartenait depuis quelques générations. [...]
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