Le roi de Castille Alphonse VII (1126-1157) se faisait appeler "l'empereur des 3 religions" : époque révolue, mais pourtant si le catholicisme est victorieux depuis 1492 (chute de Grenage, fin de la Reconquista), il reste en Espagne d'importants vestiges du judaïsme et de l'Islam, longtemps tolérés dans la péninsule. Comment les autorités espagnoles répriment-elles ces minorités ? (...)
[...] Philippe II continue de soutenir l'Inquisition, les autodafés se multiplient, un vent de folie anti- protestante s'empare de l'Espagne. De fait, en quelques années, tout foyer potentiel de protestantisme est éliminé d'Espagne, avec l'appui quasi unanime de la population et du roi. L'accord entre l'Inquisition et la population est également sensible dans la répression des crimes attribués aux sorciers et des déviations sexuelles. C. Censure et fermeture La censure fait partie des prérogatives de l'Inquisition. Dès 1490, les inquisiteurs font bruler un grand nombre de Bibles hébraïques, et peu après des ouvrages sur le judaïsme et la sorcellerie. [...]
[...] Quelques milliers de guerriers qui sont restés cachés dans les montagnes parviennent à gagner les rivages de l'Afrique. Les survivants sont christianisés de force, mais ils attirent la suspicion de l'Église et les persécutions de l'Inquisition. Le clergé local, prétextant que leur conversion n'est pas sincère, leur refuse l'absolution et les sacrements. Pour échapper aux bûchers, les anciens morisques sont tentés de pactiser avec les ennemis de l'Espagne : c'est le prétexte que prendra l'Église pour imposer au gouvernement royal l'expulsion de tous les morisques restant dans la péninsule sous le règne suivant. [...]
[...] La question morisque A. La survivance de l'Islam en Espagne Les mudejares musulmans) constituent la deuxième minorité des royaumes de Castille (25 000) et Aragon ( dont la moitié à Valence). En 1492, plus de musulmans passent sous tutelle castillane. Is leur avait été promis à la veille de la chute de Grenade, de pouvoir continuer à exercer leur culte librement, puisque celui-ci ne menace pas la pureté doctrinale du catholicisme. Dans les faits, la promesse n'est pas tenue, et ils sont contraints d'évacuer les villes pour les campagnes (l'élite musulmane quitte l'Espagne pour l'Afrique). [...]
[...] Cela a de plus permis aux rois catholiques d'augmenter leurs pouvoirs et de renforcer l'autorité de l'État (depuis le mariage des rois catholique, ils cherchent à imposer l'unité de la péninsule : impose une foi unique est un des moyens d'y parvenir > ils préparent par là le principe cujus regio, ejus religio, définit en 1555 par une clause de la paix d'Augsbourg). Mais les persécutions à l'encontre des juifs ne suscitent aucune émotion en Europe : les premières protestations contre l'Inquisition ne se sont fait entendre que lorsque ce sont des luthériens qui ont été visés. J. PÉREZ se demande donc si la persécution était plus forte en Espagne qu'ailleurs : rien ne le prouve. [...]
[...] Mais au même moment certains commencent à dénoncer les dangers de l'humanisme et de l'érasmisme, d'abord comme des courants venus de l'étranger, contraires à l'esprit castillan ; mais surtout car les idées d'Érasme entraine un critique à l'égard de l'Église et de ses pratiques et mœurs, ce qui agace certains de ses dignitaires. De même, la publication de la Bible en langue vulgaire est à double tranchant car elle permet de discuter les interprétations traditionnelles. C'est dans ce contexte que les théories de Luther sont introduites, en 1520-1521. Certains livres semblent introduits par les marranes d'Anvers qui haïssent l'Inquisition. Dès le 7 avril 1521 paraît le premier édit inquisitorial contre les écrits de Luther : il est interdit de lire ses livres, dont tous les exemplaires doivent être remis aux autorités. [...]
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