Au début du XVIIème siècle, l'Espagne est encore dans une période de prospérité que les historiens désignèrent sous l'expression de « siècle d'or espagnol ». Pourtant, dispersée en plusieurs royaumes quasi-indépendants, l'Espagne ne constitue pas un royaume au sens d'unité politique souveraine se reconnaissant le même souverain, le même droit, et déléguant cette souveraineté à une personne capable d'assurer et sa défense et son équilibre. Ainsi, selon l'historien John Elliot, la monarchie espagnole est une « monarchie composée ». A sa tête se trouve la dynastie des Habsbourg de Madrid, héritière de Charles Quint, et, en 1621, c'est l'avènement de Philippe IV, roi jeune et comme la plupart des Habsbourg, chargé d'une lourde consanguinité. A cette union de royaumes perçue par certains comme uniquement dynastique, la disparition d'un seul des souverains aurait été fatale. Le règne de Philippe IV est fortement marqué par le personnage de Gaspar de Guzmàn, duc d'Olivares, qui fut son favori dès 1621, après avoir fait partie des gentilshommes de la chambre du roi depuis 1615. Avec lui accède à l'exercice du pouvoir par de hautes fonctions politiques l'influente maison des Guzmàn, à la défaveur de la famille du duc de Lerma, conseiller de Philippe III, représentée par son fils Uceda. Olivares, dans son souci d'éduquer le jeune souverain, rédigea pour lui un Grand Mémorial, présenté comme un programme de restauration, de renaissance de la monarchie. Il est destiné à l'éducation du roi, et comporte des parties descriptives et informatives comme d'autres parties plutôt didactiques dans lesquelles il propose des plans d'action politique. Nous en avons ici un extrait, daté du 12 décembre 1624.
Nous pouvons nous demander, à la lecture de ce texte, quelle fut l'importance de la présence d'Olivares aux cotés de Philippe IV jusqu'en 1643, et en quoi ses conseils de gouvernement voulurent-ils contribuer à construire une Espagne unifiée autour d'un roi à l'autorité absolue. Nous évoluerons dans cette étude à travers trois parties, la première consacrée aux divisions de l'Espagne et à la nécessité d'une unification ; la seconde consacrée à l'affirmation du pouvoir monarchique ; le troisième à la personne même d'Olivares.
[...] Avec lui accède à l'exercice du pouvoir par de hautes fonctions politique l'influente maison des Guzmàn, à la défaveur de la famille du duc de Lerma, conseiller de Philippe III, représentée par son fils Uceda. Olivares, dans son souci d'éduquer le jeune souverain, rédigea pour lui un Grand Mémorial, présenté comme un programme de restauration, de renaissance de la monarchie. Il est destiné à l'éducation du roi, et comporte des parties descriptives et informatives comme d'autres parties plutôt didactiques dans lesquelles il propose des plans d'action politique. [...]
[...] 38) Sa façon de penser est portée sur la rigueur plus que sur la cohérence, et ce qu'il transmet dans son mémorial est une véritable leçon d'habileté politique au service exclusif du souverain espagnol. C'est peut-être sur cela que le favori de Philippe IV se distingue de celui de son père, le duc de Lerma. Olivares a d'autres ambitions que d'installer sa famille au pouvoir : ses intérêts ne sont pas uniquement personnels. Ce qu'il souhaite avant tout, c'est que l'Espagne aie, à l'image de la France, un rôle directeur en Europe. [...]
[...] Ces hommes devenaient si influents que l'on pu dire que le duc de Lerma et le comte- duc d'Olivares furent, de fait, rois d'Espagne pendant la durée de leur faveur (Bartolomé Bennassar). L'auteur Fransesco de Quevedo, au lieu de consacrer un ouvrage au prince idéal, ce qui a l'époque était un exercice littéraire à la mode en Europe, publia un ouvrage traitant des qualités que devaient avoir un bon favori : Como ha de ser un privado. La réflexion sur la charge de favori du roi nous amène à nous pencher sur la personne d'Olivares lui-même. [...]
[...] Mais il semble essentiel de conserver ces possessions, d'autant plus que les Provinces-Unies s'affranchissent progressivement de la tutelle espagnole. Ici se dévoile l'aspect conservateur d'Olivares : il faut défendre l'héritage plutôt que l'enrichir. La paix dans le péninsule est un facteur essentiel du Siècle d'Or, cependant, le développement du banditisme y amène certaines limites. Ainsi, bandoleros et picaros servent les vendettas des grandes familles patriciennes urbaines, qui se disputent pouvoir et honneurs. La frontière est ici difficile à tracer entre banditisme et violence aristocratique, même si selon l'historien Jean Dedieu, les turbulences nobiliaires, à l'époque, sont moindres. [...]
[...] Nous pouvons nous demander, à la lecture de ce texte, quelle fut l'importance de la présence d'Olivares aux cotés de Philippe IV jusqu'en 1643, et en quoi ses conseils de gouvernement voulurent-ils contribuer à construire une Espagne unifiée autour d'un roi à l'autorité absolue. Nous évoluerons dans cette étude à travers trois parties, la première consacrée aux divisions de l'Espagne et à la nécessité d'une unification ; la seconde consacrée à l'affirmation du pouvoir monarchique ; le troisième à la personne même d'Olivares. [...]
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