Melon et Voltaire : La question du luxe

Résumé du document

Dans un premier temps, nous allons nous intéresser à cette société en pleine mutation, en pleine croissance, qui voit un nouveau processus de consommation apparaître, le système de consommation à deux vitesses, une société d'hommes qui désormais se distinguent par les apparences et non plus par leurs origines (un exemple de cette société qui aime le luxe : les fermiers généraux). Le luxe a alors une place essentielle dans ces nouvelles exigences de la société. C'est alors que dans un second temps, nous allons voir qu'une querelle va apparaître entre ceux qui considèrent que le luxe est bénéfique à la survie de la cité et les détracteurs. Nous allons voir que Melon et Voltaire sont des fervents défenseurs du luxe et que bon nombre d'intellectuels, pour plusieurs anticléricaux, sont à leur côté pour soutenir la cause du luxe. Dans un troisième temps, nous allons nous interroger sur les détracteurs avec Rousseau en première place. On compte parmi eux les dévots. Pourquoi selon eux, le luxe est-il néfaste ?

Extraits

[...] Cette nouvelle société promeut l'individualisme dans la matérialité. Il va se créer une hiérarchie nouvelle entre les capacités et les besoins. Les foires sont les exemples de ces changements. Ainsi, tout y est présenté, mais tout ne peut être consommé par le plus grand nombre. On va chercher à imiter les grands et de se procurer des richesses visibles par tous. Les changements des façons de vivre se voient dans les différentes mesures administratives, religieuses ou économiques pour maintenir le peuple et intégrer les nouvelles normes. [...]

[...] Beaucoup de sujets ressentaient le besoin de maintenir l'édifice social. La multitude de lois à ce sujet démontre la faiblesse de leur efficacité, d'ailleurs elles disparaissent en 1720. À partir de 1715, en même temps que s'accroît le pouvoir de l'argent, le désir de luxe s'étend aux classes bourgeoises. En effet, les grandes métamorphoses de la société, le développement d'une économie marchande posent la question de l'accès d'une bourgeoisie ascendante au luxe, permettant à celle-ci de pouvoir ainsi rivaliser avec une aristocratie de moins en moins attentive aux distinctions honorifiques qu'aux possibilités d'enrichissement. [...]

[...] Mais tout d'abord, la critique du luxe commence avec Fénelon, dans son livre Télémaque. En 1759, dans La Capitale des Gaules Fougeret de Monbron s'exclame Ô vous, corrupteurs infâmes de l'innocence et des bonnes mœurs, de quel front osez vous soutenir que le luxe est nécessaire dans un état ? . En 1740, Mably, qui au départ défendait le luxe dans son ouvrage Parallèle des Romains et des Français, se range dans l'autre camp en 1763 dans les Entretiens de Phocion où il gronde : Nous en sommes déjà venus au point de confondre le luxe et le faste avec la prospérité de la République Pour Linguet, le luxe et l'oppression sont une seule et même chose. [...]

[...] Ces deux systèmes ne sont pas isolés et entre eux se pratiquent des échanges. Les fermiers généraux une bourgeoisie ascendante modifiant les codes sociaux au XVIIIe siècle Un exemple de ces nouveaux consommateurs de luxe : les fermiers généraux. Sous l'Ancien régime, les fermiers généraux étaient ceux qui tenaient à ferme ou à bail les revenus publics, composés surtout alors de la taille, de la gabelle, de l'impôt des tabacs, et des octrois. Ils formaient une association privilégiée, la ferme générale, longtemps composée quarante membres, et qui fut ensuite portée à soixante. [...]

[...] La demande s'accroît et se diversifie, la production passée ne convient plus aux exigences de la population. C'est la mutation de la demande intérieure qui entraîne la transformation de l'appareil productif, encouragé par le pouvoir politique. La France productrice et consommatrice devient dépendante des exportations. L'évolution de la production s'adresse aux produits de masse mais aussi aux produits luxueux. Deux systèmes de production, deux économies, et deux genres de consommation sont identifiés pour la première fois. Tout d'abord, on trouve une fabrication de masse, très rapide et productive. [...]